Formé naturellement à l’arrière du cordon dunaire de Guidel, l’étang de Lannénec s’étend sur environ 94
ha, sa partie aval repose sur le substratum dunaire (en amont sur substratum granitique). Les rives
montrent ainsi un complexe original de communautés végétales alcalines de dépressions dunaires à
Schoenus nigricans de marais à Cladium mariscus, et de cariçaies Carex riparia et Carex
pseudocyperus, avec des phragmitaies eutrophes, des saulaies tourbeuses basiclines à Thelypteris
palustris ; en amont des magnocaricaies dystrophes acides à Osmunda regalis se développent.
A l’interface des zones, les synusies peuvent se juxtaposer et créent ainsi des groupements mixtes très
originaux : dans l’anse de Kermorzéven de larges clairières tourbeuses montrent un groupement
basiphile à Cladium mariscus accompagné de Schoenus nigricans et du rare Juncus subnodulosus, se
mêlant à une lande humide à bruyères acidiphiles. Sur les bordures des sablières de Pen-er-Malo et en
bordure Ouest de l’étang, la cladiaie envahit progressivement les pelouses à Choin, il s’y mêle des
groupements tourbeux à Eriophorum angustifolium, Hydrocotyle vulgaris, et, en bordure d’étang,
Potentilla palustris et Menyanthes trifoliata.
Sur le plan floristique, la partie aval concentre les principales espèces déterminantes, en particulier le
bas-marais à Choin, avec le Spiranthe d’Eté, orchidée protégée et inscrite à la Directive habitat. Le
Rossolis à feuilles rondes et la Grassette du Portugal, observées dans l’anse de kermorzéven à la fin des
années 1970, n’ont pas été revues, probablement disparues suite à l’évolution spontanée du milieu.
Sur le plan faunistique, les zones de contact dunes/marais sont intéressantes pour les amphibiens et
reptiles. Les larges roselières de l’étang de Lannénec sont le lieu de reproduction ou d’halte migratoire
pour des passereaux caractéristiques (Locustelle luscinioïde, Phragmite des joncs, Rousserolle effarvatte,
Mésange à moustaches) dont les effectifs à l’échelle française et européenne montrent des évolutions
préoccupantes. Le Busard des roseaux et le Râle d’eau s’y reproduisent régulièrement. Il est à noter
l’hivernage du Butor étoilé, lui aussi inféodé à ces roselières. L’étang de Lannénec accueille de nouveau
la Loutre (présence confirmée en 2000). Le plan d’eau, intéressant pour son peuplement de « poissons
blancs », héberge notamment le Brochet et l’Anguille pour laquelle l’exutoire anciennement modifié a
été aménagé pour la migration.
La gestion des niveaux d’eau est un enjeu fort pour la conservation des espèces et habitats remarquables
de l’étang. Il est compliqué par le fait que l’étang constitue une réserve en eau désormais destinée aux
carrières de kaolins ou exceptionnellement pour l’alimentation en eau potable. En outre, ce sont les
activités amont (agriculture, habitat dispersé, gestion routière, gestion des terrains militaires) qui
conditionnent la qualité de l’alimentation en eau de l’étang. L’évolution spontanée des milieux
(fermeture) peut s’avérer un aspect préoccupant en particulier vis-à-vis de la disparition des espèces
pionnières. Des actions de gestion, dans le cadre de Natura 2000, devraient
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le nouveau périmètre intègre néanmoins des secteurs
isolés de landes sèches et pelouses dunaires en rive Est de
l’étang. La butte de Saint Adrien montre une lande sèche
évoluée (habitat déterminant), où s’épanouit l’Asphodèle
d’Arrondeau (plante protégée), et, en bordure du
lotissement de Fort-Bloqué, une zone isolée de fourrés à
Ajonc et Prunellier présentant encore des clairières
d’ourlets arrières-dunaires à Rosier pimprenelle (habitat
déterminant).