ZNIEFF 530007556
ETANG DE LANNENEC

(n° régional : 00000168)

Commentaires généraux

Formé naturellement à l’arrière du cordon dunaire de Guidel, l’étang de Lannénec s’étend sur environ 94

ha, sa partie aval repose sur le substratum dunaire (en amont sur substratum granitique). Les rives

montrent ainsi un complexe original de communautés végétales alcalines de dépressions dunaires à

Schoenus nigricans de marais à Cladium mariscus, et de cariçaies Carex riparia et Carex

pseudocyperus, avec des phragmitaies eutrophes, des saulaies tourbeuses basiclines à Thelypteris

palustris ; en amont des magnocaricaies dystrophes acides à Osmunda regalis se développent.

A l’interface des zones, les synusies peuvent se juxtaposer et créent ainsi des groupements mixtes très

originaux : dans l’anse de Kermorzéven de larges clairières tourbeuses montrent un groupement

basiphile à Cladium mariscus accompagné de Schoenus nigricans et du rare Juncus subnodulosus, se

mêlant à une lande humide à bruyères acidiphiles. Sur les bordures des sablières de Pen-er-Malo et en

bordure Ouest de l’étang, la cladiaie envahit progressivement les pelouses à Choin, il s’y mêle des

groupements tourbeux à Eriophorum angustifolium, Hydrocotyle vulgaris, et, en bordure d’étang,

Potentilla palustris et Menyanthes trifoliata.

Sur le plan floristique, la partie aval concentre les principales espèces déterminantes, en particulier le

bas-marais à Choin, avec le Spiranthe d’Eté, orchidée protégée et inscrite à la Directive habitat. Le

Rossolis à feuilles rondes et la Grassette du Portugal, observées dans l’anse de kermorzéven à la fin des

années 1970, n’ont pas été revues, probablement disparues suite à l’évolution spontanée du milieu.

Sur le plan faunistique, les zones de contact dunes/marais sont intéressantes pour les amphibiens et

reptiles. Les larges roselières de l’étang de Lannénec sont le lieu de reproduction ou d’halte migratoire

pour des passereaux caractéristiques (Locustelle luscinioïde, Phragmite des joncs, Rousserolle effarvatte,

Mésange à moustaches) dont les effectifs à l’échelle française et européenne montrent des évolutions

préoccupantes. Le Busard des roseaux et le Râle d’eau s’y reproduisent régulièrement. Il est à noter

l’hivernage du Butor étoilé, lui aussi inféodé à ces roselières. L’étang de Lannénec accueille de nouveau

la Loutre (présence confirmée en 2000). Le plan d’eau, intéressant pour son peuplement de « poissons

blancs », héberge notamment le Brochet et l’Anguille pour laquelle l’exutoire anciennement modifié a

été aménagé pour la migration.

La gestion des niveaux d’eau est un enjeu fort pour la conservation des espèces et habitats remarquables

de l’étang. Il est compliqué par le fait que l’étang constitue une réserve en eau désormais destinée aux

carrières de kaolins ou exceptionnellement pour l’alimentation en eau potable. En outre, ce sont les

activités amont (agriculture, habitat dispersé, gestion routière, gestion des terrains militaires) qui

conditionnent la qualité de l’alimentation en eau de l’étang. L’évolution spontanée des milieux

(fermeture) peut s’avérer un aspect préoccupant en particulier vis-à-vis de la disparition des espèces

pionnières. Des actions de gestion, dans le cadre de Natura 2000, devraient

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos

propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et

localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Le nouveau périmètre intègre néanmoins des secteurs

isolés de landes sèches et pelouses dunaires en rive Est de

l’étang. La butte de Saint Adrien montre une lande sèche

évoluée (habitat déterminant), où s’épanouit l’Asphodèle

d’Arrondeau (plante protégée), et, en bordure du

lotissement de Fort-Bloqué, une zone isolée de fourrés à

Ajonc et Prunellier présentant encore des clairières

d’ourlets arrières-dunaires à Rosier pimprenelle (habitat

déterminant).