ZNIEFF 530008257
POINTE DE LA GARDE

(n° régional : 00000412)

Commentaires généraux

Formant saillie entre la Grande Plage de St-Cast et la plage de Pen-Guen, la Pointe de la Garde est

composée d’un gneiss à feldspath potassique d’origine sédimentaire. Les éléments de flore calcicole et

thermophile qu’elle abrite s’expliquent par le saupoudrage de sable calcarifère qu’elle intercepte des

plages ainsi que de sa position globalement abritée des vents dominants dans la Baie de l’Arguenon. Les

différences d’exposition étant toutefois très notables dans la végétation entre sa côte exposée au Nord-

Ouest et celle exposée au Sud-Est. A la pointe, une végétation typique des fissures des rochers eu-

atlantiques à nord-atlantiques et une pelouse aérohaline à armérie sont présentes, surmontées sur le flanc

Ouest par un fourré bas de troènes et prunelliers. La ZNIEFF se poursuit sur l’ensemble de la côte en

falaise abritée du quartier de la Garde faisant face à l’anse de Pen-Guen, qui porte des faciès chauds à

orpin des rochers et silène penchée, et des rentrants plus abrités et ombragés avec draperies de lierre et

localement des suintements humides à oseille des rochers ou plus localement samole de Valerand.

Trois plantes protégées sont présentes dans la zone : l’oseille des rochers (Rumex rupestris) protégée en

France et plante d’intérêt communautaire dont la conservation devra particulièrement être assurée dans

le site Natura 2000 concernant la Baie de l’Arguenon ; la bartsie à feuilles larges (Parentucellia latifolia)

protégée en Bretagne et notamment présente dans la prairie-pelouse piétinée face à l’Oratoire dont le

caractère naturel doit donc être conservé (pas d’artificialisation ni de traitements) ; et l’orchis grenouille

(Coeloglossum viride) également protégée au plan régional. La pointe est particulièrement riche en

orchidées (à respecter, comme l’ensemble de la flore) dont au moins 3 autres espèces sont également

déterminantes pour la ZNIEFF : le platanthère verdâtre, l’ophrys abeille et l’orchis bouc. D’autres

plantes déterminantes calcicoles sont aussi signalées dans le site dont l’avoine pubescente (Avenula

pubescens), ou le millepertuis des montagnes (Hypericum montanum) plante très rare en Bretagne et qui

mériterait sans doute une protection.

L’argousier (Hippophae rhamnoides), qui serait dans les Côtes d’Armor en limite Sud de sa répartition

européenne si l’on admet son indigénat, est présent dans le site. Une essence méditerranéenne a été

plantée sur le site et constitue l’une des curiosités : l’arbuste ombellifère le buplèvre buissonnant

(Bupleurum fruticosum).

Une étude floristique fine recensant toutes les stations de plantes remarquables serait utile à mener sur ce

site, de manière à améliorer leur préservation vis-à-vis de la forte pression touristique et des

aménagements futurs sur cette pointe qui se trouve pratiquement dans l’agglomération de St-Cast, et

également corriger certaines pratiques d’entretien actuellement non adaptées (par exemple en 2009 : une

station d’orchis bouc sur un talus a été complètement étrépée par la passage d’une épareuse sur la voie

d’accès à la cale).

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos

propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et

localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11)

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la ZNIEFF est prolongé au Sud pour prendre

toute la côte en falaise de la Garde jusqu’au départ du haut de

plage de Pen-Guen pour des habitats remarquables et plusieurs

stations d’une plante protégée et d’intérêt communautaire. Le

contour de la zone est affiné et ne contient plus d’habitations

ou aire de stationnement bitumé ; par contre un bâtiment à

l’abandon et la cale à bateaux situés sur la côte Est de la pointe,

au contact de stations intéressantes, sont conservés.