La ZNIEFF couvre le Grand Rocher et son massif boisé jusqu’aux abords du Yar à l’Est, et les espaces
dunaires reliques situés à son niveau bordant la route côtière. Près de 50 hectares propriétés du
Département sont inclus dans la ZNIEFF, représentant les trois-quarts de sa superficie. Environ 10
hectares concernant le rocher et ses abords sont en Site classé depuis 1936. Le Grand Rocher (ou "Roc'h
Hirglas") était à lórigine une propriété privée autour dún massif boisé de 60 hectares. Ce site
s’apprêtait à subir un important projet d’urbanisation, quand la commune et les associations locales
demandèrent au Département des Côtes d’Armor de l’acquérir (premières acquisitions en date du 14
décembre 1977).
La roche concernée est un grès siliceux appartenant à la formation des Grès de St-Michel-en-Grève qui
se développe dans le fond de la "Lieue de Grève" depuis St-Efflam jusqu’à sa localité éponyme.
L’éperon rocheux du Grand Rocher n’est pas boisé en face de la grève et présente sur ses versants de
nombreux blocs et dalles à l’affleurement entrecoupés selon l’épaisseur du sol d’une pelouse luxuriante
où dominent les mousses, ou bien d’une fruticée atlantique à troène et prunellier restant basse car
modelée par les vents. Ces végétations sont nettement calciclines du fait de l’apport des embruns et du
saupoudrage des sables calcarifères provenant de la grève. Le bas de versant Ouest de l’éperon est
occupé par une frênaie-érablière de ravin (plusieurs faciès) très riche en fougères et bryophytes. La butte
s’étendant en arrière pourrait être potentiellement occupée par la hêtraie-chênaie atlantique qui existe
encore en quelques points du massif, mais est en grande partie substituée par un bois dominé par les
châtaignier et pins ou des plantations résineuses plus artificielles. Des ouvertures (ou bois clairs) en
landes mésophiles voire sèches (autour du plan d’eau de l’ancienne carrière par exemple) sont présentes
en quelques points. Des éléments dunaires sont aussi présents le long de la route côtière sous forme
d’une dune boisée en pins (traversée par les visiteurs venant du parking Ouest), d’une parcelle en prairie
arrière-dunaire, et d’une dune-grise (partiellement dégradée par un ancien circuit-cross).
Deux plantes protégées en Bretagne sont présentes dans la zone : le séneçon à feuilles spatulées (Senecio
helenitis) ; et identifiée dans la zone dunaire la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia
subsp. serpyllifolia) mais de distinction peu aisée dans ses différentes variétés : var. serpyllifolia et var.
lloydii, seule la première étant rare en Bretagne. 7 autres plantes sont déterminantes pour la ZNIEFF
dont plusieurs graminées, en particulier l’avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) qui
possède d’assez nombreuses stations disséminées dans les sous-bois en lande du site (D. Chicouène
1986-1996), et plusieurs orchidées dont l’orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii) dont ce site avec une
autre indication sur la commune voisine sont les seules mentions pour les Côtes d’Armor.
Ce site a également une valeur bryologique indéniable, bien que très imparfaitement connu pour ces
groupes, Encalypta vulgaris et Neckera crispa sont des mousses calcicoles ou de milieux basiques, rares
en Bretagne, signalées du Grand Rocher du temps de Potier de la Varde (source n° 52), si la première
encore repérée en 1986 n’a pas été revue récemment, l’autre s’expose encore très bien sur les versants du
rocher qui n’est peut-être pas son écologie la plus fréquente en Bretagne où elle est signalée plus souvent
sur troncs. Une très rare hépatique lejeunéacée est aussi présente : Marchesinia mackaii (Durfort 2008),
une seule autre donnée existerait pour cette espèce dans le département, à St-Cast (Pierrot 1954).
Le site départemental a fait l’objet de plusieurs études successives pour les invertébrés par le GRETIA
en 2003-2004 puis en 2006, pour plusieurs groupes et milieux naturels. Environ 260 taxons ont été
identifiés jusqu’à l’espèce avec plusieurs espèces remarquables pour leur rareté régionale. C’est le cas
pour pas moins de 4 espèces d’araignées dont Euophrys herbigrada espèce de prairies, landes et dunes
côtières trouvée au sommet du Grand Rocher et qui en 2004 n’était signalée que de 2 localités du
Morbihan pour l’ensemble de la Bretagne. Un diptère syrphydé Brachypalpus laphriformis, qui
constituait une espèce nouvelle pour la Bretagne a été capturé en mai 2004 dans l’une des tentes Malaise
posée au cœur du site. Obrium brunneum.est un petit coléoptère longicorne considéré comme rare sur
l’ensemble du Massif Armoricain, sa larve se développe sous l’écorce des branches basses et mortes des
épicéas. L’Escargot de Quimper (Elona quimperiana) protégé et d’intérêt communautaire est aussi
présent dans les bois du site (source 67).
Trois espèces de chauves-souris hivernent sur le site du Grand Rocher dans un espace souterrain datant
de la seconde guerre mondiale : le Grand Rhinolophe, le Petit Rhinolophe et le Murin à moustaches. Ces
cavités sont des sites importants pour les 2 premières espèces en terme d’effectif. Cette colonie
remarquable est gérée en collaboration avec Bretagne-Vivante-SEPNB et fait l'objet d'un suivi
scientifique régulier. Des barreaux horizontaux barrent l’accès de la cavité situé sur le sentier touristique.
Le site naturel du Grand Rocher est ouvert au public. Il fait l'objet de ballades de découverte par le
Centre culturel de Plestin, avec l'aide du service des espaces naturels du Conseil général. La gestion
biologique du site est réalisée par le Conseil général dont les buts sont la conservation des espèces
animales et végétales d’intérêt patrimonial, de créer une diversité des habitats forestiers, et de maintenir
la qualité des paysages. Les peuplements d’arbres feuillus sont favorisés : hêtre, frêne, châtaignier. Les
vieux arbres creux subsistant sur les anciens talus agricoles sont intégralement conservés (sources :
Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France et dépliant : « le Grand Rocher - suivez le guide »).
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le périmètre révisé de la ZNIEFF du Grand Rocher est étendu
au coteau boisé bordant le Yar se situant dans le prolongement
de la butte (pour des raisons écologiques fonctionnelles et
présence d’habitats forestiers déterminants) ainsi qu’aux
éléments dunaires résiduels intéressants situés en arrière de la
route côtière D 786, dont plusieurs parcelles sont déjà propriété
du Département des Côtes d’Armor