L’estuaire de la Rance regroupe de nombreux milieux, principalement des vasières, des prés salés, marais,
falaises rocheuses et limoneuses, pelouses, landes, fourrés et boisements. De nombreux habitats présents sur
l’estuaire de la Rance sont d’intérêt européen. Mentionnons notamment les lagunes saumâtres liées à d’anciens
moulins à marée et une dune fixée au niveau de la Ville-Ger, deux habitats prioritaires pour lesquels l’Europe
porte une responsabilité particulière en matière de conservation.
La flore des vasières, prés salés et rives terrestres présente une grande diversité, comptant de nombreuses
espèces d’un grand intérêt patrimonial dont Limonium ovalifolium, espèce protégée en Bretagne et menacée de
disparition.
L’estuaire de la Rance est une zone de frai et de nourricerie importante pour Sepia officinalis, la seiche et de
nombreuses espèces de poissons, en particulier les poissons plats (sole et plies (Le Mao P. 1985. Peuplement
piscicole et teuthologique du bassin marémoteur).
La ria abrite plusieurs espèces d’oiseaux d’un intérêt patrimonial élevé en période de nidification et d’hivernage.
C’est également un site de halte migratoire important pour l’avifaune aquatique. Parmi les espèces nicheuses
remarquables pour lesquelles la Rance joue un rôle important au niveau régional, on peut citer notamment
Egretta garzetta, Sterna hirundo et Tadorna tadorna. Il convient de mentionner également la reproduction plus ou
moins régulière de un à deux couples de Strena dougallii sur l’île Notre-Dame, espèce particulièrement menacée
en France et en Europe.
C’est en hiver que l’estuaire revêt une importance majeure puisqu’au milieu des années 1990 les effectifs totaux
d’oiseaux hivernants pouvaient dépasser le seuil d’intérêt international fixé à 20000 individus. Pour plusieurs
espèces, la ria de la Rance est actuellement un site d’hivernage d’intérêt national, citons en particulier Tadorna
tadorna, Calidris alpina et Larus ridibundus.
En ce qui concerne les mammifères, les rives boisées de l‘estuaire sont très attractives pour plusieurs espèces de
chauves-souris dont certaines sont actuellement fortement menacées au niveau national. C’est le cas entre autre
de Rhinolophus ferrumequinum et Rhinolophus hipposideros.
Plusieurs menaces importantes pèsent sur la richesse biologique de l’estuaire de la Rance, et en premier lieu les
aménagements et l’accroissement de la pression touristique avec en particulier l’ouverture de certaines zones
auparavant difficiles d’accès (marais des Guettes).
Il existe des liens fonctionnels entre l’estuaire de la Rance, le marais de Châteauneuf et la baie du Mont-Saint-
Michel.
Le périmètre a été ajusté en excluant les zones urbanisées, les zones de cultures ou de prairies ne jouant pas un
rôle fonctionnel particulier pour l’avifaune.
Le contour de la ZNIEFF englobe la Rance fluviale depuis Lanvallay jusqu'à la Vicomté-sur-Rance, puis la partie estuarienne qui s'étire jusqu'à l'usine marémotrice. Le périmètre regroupe l'ensemble des habitats aquatiques en continuité, qu'ils soient soumis ou non à l'influence des marées. L'ensemble de ces zones humides forme une unité fonctionnelle pour l'avifaune aquatique, en particulier aux époques de migration et en période hivernale. Afin de tenir compte de l'intérêt de la flore et des habitats terrestres, le périmètre de la ZNIEFF englobe les dunes, falaises, pelouses, landes, fourrés et coteaux boisés qui bordent la ria.