La Croizetière, d’une superficie de 47 ha, est le centre du triangle d’espaces non urbanisés séparant les communes de Locmiquélic, Port Louis et Riantec. Ce site correspond pour l’essentiel à une dépression topographique d’une altitude moyenne de 5 à 10 m, recevant les eaux de plusieurs ruisseaux temporaires. Le sous-sol de cette dépression est formé de sables et argiles comportant des lentilles de calcaire. Ces formations géologiques sont à mettre en relation avec les bancs sous marins de calcaire éocène connus au large de Gâvres. Elles ont favorisé la formation d’une nappe phréatique qui est utilisée pour l’alimentation de la commune de Port Louis en eau potable (captage) (extrait source n° 59).
Fortement boisé aujourd’hui, ce site contient encore différents secteurs en landes à ajoncs et bruyères dont la bruyère vagabonde (Erica vagans), une belle unité centrale méso-hygrophile encore ouverte serait à conserver en priorité, elle porte également du choin noirâtre (Schoenus nigricans).
Autour de plusieurs sources et ruisseaux parcourant le site, différentes prairies humides à méso-hygrophiles, soit encore entretenues, soit à l’abandon et en cours de boisement naturel plus ou moins avancé, sont particulièrement riches en orchidées. Deux orchidées rares et protégées au plan régional y ont été signalées : le sérapias en langue (Serapias lingua), découvert pour la première fois en Bretagne dans ce site en 1980, a été revu jusqu’en 1998, mais la station semble aujourd’hui disparue (destruction d’origine agricole) ; et l’orchis grenouille (Coeloglossum viride) revu en 2007 et 2008 dans 2 parcelles en prairie où il était mentionné en 2001. Une belle prairie humide de fauche située sur la bordure Est du site et où existe notamment une belle population d’orchis à fleurs lâches devrait avoir une meilleure gestion qu’actuellement, orientée vers la préservation de la diversité floristique (fauche plus tardive et usage agricole strict).
Une plante protégée au plan national, l’asphodèle d’Arrondeau (Asphodelus arrondeaui) est présente en bordure de parcelles dans les environs de Kervihan, et peut-être ailleurs dans le site.
Certaines prairies évoluent vers la mégaphorbiaie, et sont même localement pénétrées par les phragmites. Les saulaies humides à marécageuses sont diversifiées. A l’extrême aval du site une prairie humide est influencée par les remontées maritimes dans le ruisseau et porte des éléments de prés salés.
L’intérêt entomologique d’un tel ensemble d’habitats doit être important et serait à étudier.
Le site est localement atteint par des remblais en zone humide dans sa partie Sud. Un projet industriel d’extraction de sable existe au Nord de la Croizetière et concernerait le périmètre ZNIEFF actuel.
Cette zone fait partie du Site d’intérêt communautaire "Massif dunaire Gâvres Quiberon et zones humides associées" dont le document d’objectifs a été élaboré en 2004. Le DOCOB affiche parmi ses objectif : « Réhabiliter et maintenir les zones humides intradunales et autres zones humides arrière littorales » (A4), et propose dans sa fiche action A4-1 Riantec la « lutte contre la fermeture des zones humides par une végétation dense », les actions proposées vis-à-vis de cette zone humide sont : la réouverture du milieu (au centre du site), une réflexion à mener avec les agriculteurs cultivant certaines parcelles sur les techniques d’exploitation à employer pour préserver la biodiversité et les espèces d’intérêt patrimonial, la restauration des talus, la mise en place d’une micro exploitation forestière des peuplements de la Croizetière, un suivi scientifique des travaux qui seront réalisé, et faire cesser les remblais au Sud de la Croizetière avec remise en état du site.
Ces actions s’inscriraient dans le cadre de la politique environnementale menée par la CAP l’Orient. La réflexion avec les agriculteurs quant à la mise en place de contrats NATURA 2000 ou CAD est cependant intrinsèquement liée à la mis en oeuvre du document d’objectifs du site Gâvres-Quiberon. (extrait source n° 59).
Le périmètre de la ZNIEFF révisée change peu par rapport au précédent, mais les espaces agricoles en culture ont été retirés. Par contre certains espaces en bois, fourrés ou prairies, situés à la marge, sont ajoutés, pour des raisons fonctionnelles.