La ZNIEFF de type I des Marais de Séné, Theix et Noyalo se justifie par l’importance et la concentration
des habitats naturels et des espèces remarquables présents dans l’estuaire de Noyalo. La zone débute peu
après la confluence des ruisseaux de Liziec et de Talhouët, et s’articule autour du Chenal de St-Léonard
qui s’élargit peu à peu à l’anse estuarienne de Noyalo (ou "Rivière de Noyalo"). La ZNIEFF repère
particulièrement en rive droite les marais de Bindre, et la Réserve naturelle de Séné qui s’étend jusqu’à
Montsarrac, et en rive gauche les prés-salés de Sins, de Pratel et de l’Anse de Lirey, ainsi que les marais
endigués de Birhit et de l’Isle.
La Réserve Naturelle Nationale des Marais de Séné : elle s’étend sur près de 4 km. Sa frange orientale,
bordée par le chenal principal de la rivière de Noyalo, compose un paysage estuarien. Les vasières
intertidales sont bordées, côté terrestre par de vastes prés-salés qui assurent la transition entre les milieux
marins et terrestres. Les prés-salés sont séparés par des étiers, ramifications de la rivière de Noyalo qui
pénètrent dans les terres. Les trois étiers, Falguérec, Michotte et Pen Aval, sont des chenaux étroits,
bordés par les digues des anciens marais salants. Le plus long, l’étier de Michotte atteint 2 km.
La proposition de création d’une réserve naturelle date de 1979, époque à laquelle la SEPNB acquiert les
anciennes salines du Petit Falguérec et des prairies limitrophes (environ 14 ha) qui seront classées en
réserve de chasse en Septembre 1980. Après de nouvelles acquisitions en 1988, un projet de grande
réserve sera établi, suivi de longues négociations tout le long de la procédure de classement. Le 21 août
1996, le décret ministériel n°96-746 classe 410 ha en rive ouest de la rivière de Noyalo en Réserve
Naturelle.
La surface totale de la réserve, 410 ha, est constituée à 42% par le Domaine Public Maritime, à 14% par
des terrains du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, 7 % la commune de Séné, 7% le
Conseil Général du Morbihan, 5% l’association Bretagne Vivante - S.E.P.N.B et 20% de propriétaires
privés (État des lieux : Septembre 2007).
La gestion a été confiée par convention, à la Commune de Séné, à Bretagne Vivante - S.E.P.N.B. et à
l’Amicale de Chasse de Séné (A.C.S). La Commune de Séné exerce la direction administrative et
financière ainsi qu’une surveillance générale de la réserve, et est responsable de la gestion du centre
d’accueil du public de la réserve. La S.E.P.N.B. est responsable de la gestion scientifique des milieux
naturels de la réserve. Elle assure l’entretien, les travaux de génie écologique, la surveillance et
l’animation pédagogique dans la partie non chassée de la réserve, et participe au fonctionnement du
centre d’accueil de la réserve. L’A.C.S. est chargée de l’entretien, des travaux de génie écologique et de
la surveillance des milieux naturels de la partie chassable de la réserve située au nord de l’étier de
Falguérec, conformément au plan de gestion. Elle est responsable de l’organisation et du contrôle de
l’activité cynégétique (source n° 125).
Un périmètre de protection complète la réserve naturelle au nord sur 120 ha depuis 2002.
La Réserve Naturelle est un outil de protection du patrimoine naturel. Elle complète ou renforce d’autres
outils de protection mis en oeuvre dans le Golfe du Morbihan. La RNN de Séné est incluse dans la Zone
de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux et le Site d’intérêt communautaire (SIC) du Golfe du
Morbihan, ainsi que dans la Zone humide d’importance internationale inscrite à la convention de Ramsar
«Golfe du Morbihan ».
Habitats déterminants : les lagunes saumâtre sont un habitat d’intérêt communautaire important de la
zone, pour la reproduction des poissons et l’alimentation de oiseaux ; elles sont présentes dans la
Réserve naturelle et les marais de Bindre et de Birhit, leur conservation est étroitement liée au maintien
d’une gestion hydraulique adaptée des marais. Des herbiers submergés et végétations aquatiques les
accompagnent ainsi que les roselières de bordure. Les végétations de prés-salés du haut, moyen et bas
schorre sont les habitats les mieux représentés dans le site ; les prairies subhalophiles thermo-atlantiques
(autour des lagunes de la réserve notamment) et les fourrés thermo-atlantiques (anse du Pratel)
renforcent la diversité des habitats supérieurs des prés-salés. Dans la partie amont de la zone, à la
hauteur de Cano et de Sins, les landes méso-hygrophiles à bruyères sont reliques mais sont d’autant plus
importantes à conserver - (source n° 127). Les herbiers de zostère naine présents dans la zone sont aussi des
habitats déterminants pour cette ZNIEFF ; les prairies à spartine maritime et la slikke en mer à marée
sont déterminantes pour la ZNIEFF de type II du Golfe du Morbihan.
Avifaune remarquable : La réserve naturelle a une importance internationale pour au moins 4 espèces. Il
s’agit de la Spatule blanche, en migration avec 70 à 450 individus en migration prénuptiale (reproducteurs
expérimentés faisant principalement partie de la population nicheuse néerlandaise : 1200 couples, mais aussi de
plus en plus pour ses stationnements hivernaux) ; du Canard pilet en hivernage (350 à 1200 individus) ; de
l’Avocette élégante en hivernage et en reproduction (500 à 900 individus en hivernage, et 115 à 220 couples
en reproduction) ; et la Barge à queue noire, population islandaise.
Les espèces pour lesquelles la réserve a une valeur nationale sont des hivernants (Bernache cravant,
Tadorne de Belon, Canard souchet, Courlis cendré et Chevalier arlequin) et des nicheurs (Tadorne de
Belon, Chevalier gambette, Échasse blanche) (sources n°125 et 13).
Plusieurs autres espèces sont également déterminantes pour la zone (passereaux nicheurs caractéristiques
des habitats présents, rapaces nicheurs, et anatidés en hivernage). Ainsi, le vaste herbier de zostère naine
de l’anse de l’Isle - la Garenne accueille d’importants stationnements de bernaches, canard pilets,
tadornes, etc.
Flore remarquable : une bonne douzaine de plantes vasculaires déterminantes sont présentes dans la
zone, dont deux plantes protégées au plan national : le flûteau nageant (Luronium natans, mais station
réduite ou disparue) et l’étoile d’eau (Damasonium alisma) dans des mares d’eau douce (près de Kerarden
et Gressignan) devenue très rare et menacée en Morbihan (une information des propriétaires serait
souhaitable), et une espèce protégée au plan régional : le peucédan officinal (Peucedanum officinale) très
proche de sa limite Ouest de répartition en Bretagne et qui possède plusieurs stations dans la zone.
Parmi les autres plantes, il est à signaler particulièrement le petit scirpe (Eleocharis parvula) très
intéressante petite cypéracée inféodée aux vases des fonds d’estuaires, très rare en France (source n° 133)
détectée assez haut en bordure du Chenal St-Léonard où la dessalure est plus forte ; l’armoise maritime
(Artemisia maritima) très localisée en Morbihan, et plusieurs autres espèces peu communes ou de
répartition localisée, comme la gentiane pneumonanthe dans les landes résiduelles, ou le buplèvre très
grêle en prairies subhalophiles.
Autres groupes : Depuis 1979, de nombreux autres groupes, en particulier de faune, ont été initiés sur la
réserve. Les vertébrés présents sur la zone sont donc assez bien connus, signalons la fréquentation de la
Loutre d’Europe de l’ensemble de la Rivière de Noyalo, et la présence de plusieurs amphibiens et
reptiles déterminants dont la discrète Coronelle lisse présente dans le secteur du Petit Falguérec.
Les inventaires de quelques groupes d’invertébrés, tant terrestres qu’aquatiques, sont à présent bien
avancés sur la réserve, en particulier pour les arthropodes (Odonates, Orthoptères, Papillons, Diptères
syrphidés, ...) avec une mention spéciale pour un important inventaire des araignées qui a révélé la
présence de 249 espèces dans la réserve soit près du tiers des espèces connues du Massif Armoricain (22
espèces jugées rares à différentes échelles géographiques sont proposées comme déterminantes, dont une
espèce nouvelle pour la France : Haplodrassus minor). Parmi les mollusques, 9 gastéropodes terrestres
rares ou mal connus sont également proposés sur la liste des espèces déterminantes. Les études des
invertébrés estuariens et des lagunes se poursuivent également, ces groupes sont importants pour
l’alimentation de nombreux oiseaux d’eau.
Dans le cadre de la réserve de nombreux suivis et inventaires se poursuivent (qualité et niveaux de l’eau,
suivis des peuplements et particulièrement des oiseaux d’eau, de la végétation et de flore patrimoniale,
suivi des effets des différents travaux de gestion, suivi de la chasse réglementée sur la zone, etc.). Des
travaux d’entretien et de réendigage d’anciens marais salants pour augmenter les surfaces de lagunes
saumâtres sont réalisés, ainsi que l’entretien et la création de mares. Un maintien ou rétablissement
d’une végétation herbacée sur les digues internes et en bordures d’étiers est assuré par un pâturage ovin
ou bovin, tandis que d’autres petits troupeaux d’exploitants locaux entretiennent également le milieu sur
la réserve (bovins, chevaux). La lutte contre l’envahissement du Baccharis et de la spartine anglaise est
permanente (coupe et arrachage pour le premier, ennoiement dans les bassins pour la seconde).
L’intégration de la réserve à la vie locale, et la sensibilisation du grand public, des scolaires et des
étudiants, sont aussi des aspects très importants. Des équipements d’accueil et d’interprétation, des
sentiers et observatoires, sont utilisés (conditions d’accès).
Manque espèce:
Haplodrassus minor
phytia myosotis
polygonum aviculare subsp. arenastrum
Le périmètre de la ZNIEFF des marais de Séné, Theix et
Noyalo comprend entièrement la Réserve naturelle des marais
de Séné et le secteur de la ZPS à ce niveau. Ce périmètre est
construit de manière à contenir tous les habitats déterminants
visés (lagunes saumâtres des marais endigués, végétations de
prés-salés, herbiers et landes) et les stations végétales
remarquables, des environs de la "Rivière de Noyalo". La
limite du périmètre à l’aval de l’estuaire s’étend jusqu’à l’Anse
de l’Isle- la Garenne, pour les herbiers et les importantes zones
de stationnement d’anatidés.
Les villages de la Presqu’île de Brouel sont exclus de la zone.