ZNIEFF 530015664
MARAIS DE SENE

(n° régional : 05210010)

Commentaires généraux

La ZNIEFF de type I des Marais de Séné, Theix et Noyalo se justifie par l’importance et la concentration

des habitats naturels et des espèces remarquables présents dans l’estuaire de Noyalo. La zone débute peu

après la confluence des ruisseaux de Liziec et de Talhouët, et s’articule autour du Chenal de St-Léonard

qui s’élargit peu à peu à l’anse estuarienne de Noyalo (ou "Rivière de Noyalo"). La ZNIEFF repère

particulièrement en rive droite les marais de Bindre, et la Réserve naturelle de Séné qui s’étend jusqu’à

Montsarrac, et en rive gauche les prés-salés de Sins, de Pratel et de l’Anse de Lirey, ainsi que les marais

endigués de Birhit et de l’Isle.

La Réserve Naturelle Nationale des Marais de Séné : elle s’étend sur près de 4 km. Sa frange orientale,

bordée par le chenal principal de la rivière de Noyalo, compose un paysage estuarien. Les vasières

intertidales sont bordées, côté terrestre par de vastes prés-salés qui assurent la transition entre les milieux

marins et terrestres. Les prés-salés sont séparés par des étiers, ramifications de la rivière de Noyalo qui

pénètrent dans les terres. Les trois étiers, Falguérec, Michotte et Pen Aval, sont des chenaux étroits,

bordés par les digues des anciens marais salants. Le plus long, l’étier de Michotte atteint 2 km.

La proposition de création d’une réserve naturelle date de 1979, époque à laquelle la SEPNB acquiert les

anciennes salines du Petit Falguérec et des prairies limitrophes (environ 14 ha) qui seront classées en

réserve de chasse en Septembre 1980. Après de nouvelles acquisitions en 1988, un projet de grande

réserve sera établi, suivi de longues négociations tout le long de la procédure de classement. Le 21 août

1996, le décret ministériel n°96-746 classe 410 ha en rive ouest de la rivière de Noyalo en Réserve

Naturelle.

La surface totale de la réserve, 410 ha, est constituée à 42% par le Domaine Public Maritime, à 14% par

des terrains du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, 7 % la commune de Séné, 7% le

Conseil Général du Morbihan, 5% l’association Bretagne Vivante - S.E.P.N.B et 20% de propriétaires

privés (État des lieux : Septembre 2007).

La gestion a été confiée par convention, à la Commune de Séné, à Bretagne Vivante - S.E.P.N.B. et à

l’Amicale de Chasse de Séné (A.C.S). La Commune de Séné exerce la direction administrative et

financière ainsi qu’une surveillance générale de la réserve, et est responsable de la gestion du centre

d’accueil du public de la réserve. La S.E.P.N.B. est responsable de la gestion scientifique des milieux

naturels de la réserve. Elle assure l’entretien, les travaux de génie écologique, la surveillance et

l’animation pédagogique dans la partie non chassée de la réserve, et participe au fonctionnement du

centre d’accueil de la réserve. L’A.C.S. est chargée de l’entretien, des travaux de génie écologique et de

la surveillance des milieux naturels de la partie chassable de la réserve située au nord de l’étier de

Falguérec, conformément au plan de gestion. Elle est responsable de l’organisation et du contrôle de

l’activité cynégétique (source n° 125).

Un périmètre de protection complète la réserve naturelle au nord sur 120 ha depuis 2002.

La Réserve Naturelle est un outil de protection du patrimoine naturel. Elle complète ou renforce d’autres

outils de protection mis en oeuvre dans le Golfe du Morbihan. La RNN de Séné est incluse dans la Zone

de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux et le Site d’intérêt communautaire (SIC) du Golfe du

Morbihan, ainsi que dans la Zone humide d’importance internationale inscrite à la convention de Ramsar

«Golfe du Morbihan ».

Habitats déterminants : les lagunes saumâtre sont un habitat d’intérêt communautaire important de la

zone, pour la reproduction des poissons et l’alimentation de oiseaux ; elles sont présentes dans la

Réserve naturelle et les marais de Bindre et de Birhit, leur conservation est étroitement liée au maintien

d’une gestion hydraulique adaptée des marais. Des herbiers submergés et végétations aquatiques les

accompagnent ainsi que les roselières de bordure. Les végétations de prés-salés du haut, moyen et bas

schorre sont les habitats les mieux représentés dans le site ; les prairies subhalophiles thermo-atlantiques

(autour des lagunes de la réserve notamment) et les fourrés thermo-atlantiques (anse du Pratel)

renforcent la diversité des habitats supérieurs des prés-salés. Dans la partie amont de la zone, à la

hauteur de Cano et de Sins, les landes méso-hygrophiles à bruyères sont reliques mais sont d’autant plus

importantes à conserver - (source n° 127). Les herbiers de zostère naine présents dans la zone sont aussi des

habitats déterminants pour cette ZNIEFF ; les prairies à spartine maritime et la slikke en mer à marée

sont déterminantes pour la ZNIEFF de type II du Golfe du Morbihan.

Avifaune remarquable : La réserve naturelle a une importance internationale pour au moins 4 espèces. Il

s’agit de la Spatule blanche, en migration avec 70 à 450 individus en migration prénuptiale (reproducteurs

expérimentés faisant principalement partie de la population nicheuse néerlandaise : 1200 couples, mais aussi de

plus en plus pour ses stationnements hivernaux) ; du Canard pilet en hivernage (350 à 1200 individus) ; de

l’Avocette élégante en hivernage et en reproduction (500 à 900 individus en hivernage, et 115 à 220 couples

en reproduction) ; et la Barge à queue noire, population islandaise.

Les espèces pour lesquelles la réserve a une valeur nationale sont des hivernants (Bernache cravant,

Tadorne de Belon, Canard souchet, Courlis cendré et Chevalier arlequin) et des nicheurs (Tadorne de

Belon, Chevalier gambette, Échasse blanche) (sources n°125 et 13).

Plusieurs autres espèces sont également déterminantes pour la zone (passereaux nicheurs caractéristiques

des habitats présents, rapaces nicheurs, et anatidés en hivernage). Ainsi, le vaste herbier de zostère naine

de l’anse de l’Isle - la Garenne accueille d’importants stationnements de bernaches, canard pilets,

tadornes, etc.

Flore remarquable : une bonne douzaine de plantes vasculaires déterminantes sont présentes dans la

zone, dont deux plantes protégées au plan national : le flûteau nageant (Luronium natans, mais station

réduite ou disparue) et l’étoile d’eau (Damasonium alisma) dans des mares d’eau douce (près de Kerarden

et Gressignan) devenue très rare et menacée en Morbihan (une information des propriétaires serait

souhaitable), et une espèce protégée au plan régional : le peucédan officinal (Peucedanum officinale) très

proche de sa limite Ouest de répartition en Bretagne et qui possède plusieurs stations dans la zone.

Parmi les autres plantes, il est à signaler particulièrement le petit scirpe (Eleocharis parvula) très

intéressante petite cypéracée inféodée aux vases des fonds d’estuaires, très rare en France (source n° 133)

détectée assez haut en bordure du Chenal St-Léonard où la dessalure est plus forte ; l’armoise maritime

(Artemisia maritima) très localisée en Morbihan, et plusieurs autres espèces peu communes ou de

répartition localisée, comme la gentiane pneumonanthe dans les landes résiduelles, ou le buplèvre très

grêle en prairies subhalophiles.

Autres groupes : Depuis 1979, de nombreux autres groupes, en particulier de faune, ont été initiés sur la

réserve. Les vertébrés présents sur la zone sont donc assez bien connus, signalons la fréquentation de la

Loutre d’Europe de l’ensemble de la Rivière de Noyalo, et la présence de plusieurs amphibiens et

reptiles déterminants dont la discrète Coronelle lisse présente dans le secteur du Petit Falguérec.

Les inventaires de quelques groupes d’invertébrés, tant terrestres qu’aquatiques, sont à présent bien

avancés sur la réserve, en particulier pour les arthropodes (Odonates, Orthoptères, Papillons, Diptères

syrphidés, ...) avec une mention spéciale pour un important inventaire des araignées qui a révélé la

présence de 249 espèces dans la réserve soit près du tiers des espèces connues du Massif Armoricain (22

espèces jugées rares à différentes échelles géographiques sont proposées comme déterminantes, dont une

espèce nouvelle pour la France : Haplodrassus minor). Parmi les mollusques, 9 gastéropodes terrestres

rares ou mal connus sont également proposés sur la liste des espèces déterminantes. Les études des

invertébrés estuariens et des lagunes se poursuivent également, ces groupes sont importants pour

l’alimentation de nombreux oiseaux d’eau.

Dans le cadre de la réserve de nombreux suivis et inventaires se poursuivent (qualité et niveaux de l’eau,

suivis des peuplements et particulièrement des oiseaux d’eau, de la végétation et de flore patrimoniale,

suivi des effets des différents travaux de gestion, suivi de la chasse réglementée sur la zone, etc.). Des

travaux d’entretien et de réendigage d’anciens marais salants pour augmenter les surfaces de lagunes

saumâtres sont réalisés, ainsi que l’entretien et la création de mares. Un maintien ou rétablissement

d’une végétation herbacée sur les digues internes et en bordures d’étiers est assuré par un pâturage ovin

ou bovin, tandis que d’autres petits troupeaux d’exploitants locaux entretiennent également le milieu sur

la réserve (bovins, chevaux). La lutte contre l’envahissement du Baccharis et de la spartine anglaise est

permanente (coupe et arrachage pour le premier, ennoiement dans les bassins pour la seconde).

L’intégration de la réserve à la vie locale, et la sensibilisation du grand public, des scolaires et des

étudiants, sont aussi des aspects très importants. Des équipements d’accueil et d’interprétation, des

sentiers et observatoires, sont utilisés (conditions d’accès).

Manque espèce:

Haplodrassus minor

phytia myosotis

polygonum aviculare subsp. arenastrum

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la ZNIEFF des marais de Séné, Theix et

Noyalo comprend entièrement la Réserve naturelle des marais

de Séné et le secteur de la ZPS à ce niveau. Ce périmètre est

construit de manière à contenir tous les habitats déterminants

visés (lagunes saumâtres des marais endigués, végétations de

prés-salés, herbiers et landes) et les stations végétales

remarquables, des environs de la "Rivière de Noyalo". La

limite du périmètre à l’aval de l’estuaire s’étend jusqu’à l’Anse

de l’Isle- la Garenne, pour les herbiers et les importantes zones

de stationnement d’anatidés.

Les villages de la Presqu’île de Brouel sont exclus de la zone.