Le site de Milin ar Lann (dénommées sur les anciens cadastres « Lann Crec’h Holen », en français
« Lande de la colline au sel ») s’étend sur un petit plateau granitique du complexe géologique de
Ploumanac’h.
Considéré comme le plus grand ensemble de landes de la partie Nord-ouest des Côtes d’Armor, il
s’avère que les groupements bien caractérisés de landes à Bruyères montrent des surfaces réduites, elles
ont progressivement évoluées et remplacées par des fourrés de landes hautes à Ajonc d’Europe et des
bosquets pionniers de saules, bouleaux et chênes. Des groupements de landes sèches basses subsistent
autour des affleurements rocheux. Les dalles rocheuses offrent une végétation de pelouses saxicoles
intéressante et diversifiée avec Aira spp, Illecebrum verticillatum, etc. Un petit secteur de lande humide,
amputée par une ancienne réserve incendie, offre encore des potentialités pour les plantes turficoles
pionnières comme Drosera intermedia (protégée) et Pinguicula lusitanica.
Les landes bistratifiées et fourrés à Ajoncs avec des clairières restent favorables à la Fauvette pitchou et
à l’Engoulevent d’Europe, tous deux d’intérêt communautaire et nicheurs sur le site. La Coronelle lisse,
observée en 2002, affectionne aussi ce type de milieux. Les bois pionniers hygrophiles, mais plus encore
les boisements de vallons sont intéressants d’un point de vue faunistique : la Bécasse des bois est
nicheuse sur le site. L’Escargot de Quimper (protégé) est présent. Une mare forestière accueille du
Triton marbré (protégé). La flore du sous-bois, de type neutrocline augmente encore la biodiversité du
site, aussi accentuée par la juxtaposition d’espèces littorales et de l’intérieur.
En raison de la pression urbaine et touristique, le site a fait l’objet d’acquisitions du Conservatoire du
Littoral dès les années 1980. En parallèle, des éoliennes ont été implantées dans la même période (1983-
1989) mais sont aujourd’hui démontées. Les accès ont été redéfinis (fermeture, aménagements). De
récents travaux de gestion (gyrobroyage mécanique et recalibrage des rives de la réserve incendie)
permettent d’espérer la restauration de faciès de landes à Bruyères en proportion plus abondante, et de
communautés aquatiques de façon à assurer la biodiversité. Un projet de gestion par écobuage est
envisagé.
Il serait opportun de compléter les inventaires, en particulier entomologiques. Le site est très
certainement important pour la faune à grand rayon d’action (oiseaux forestiers, mammifères) : les
connexions avec le bois de Lann ar Waremm, aussi en ZNIEFF, distant de moins de 2 kilomètres, sont
probablement fortes. Il convient de les préserver, au niveau de Kerario Jacob et Cleuz Meur (protection
du bocage, inconstrutibilité).
Le périmètre précédent a été étendu pour intégrer un petit
étang aux berges sableuses, creusé dans des prairies
mésophiles au sein d’une trame bocagère préservée.
Les plans d’eau de lagunage on été incorporés au
périmètre de la ZNIEFF même s’ils accueillent une faune
aquatique apparemment banale (poule d’eau…), ainsi que
les bordures boisés du vallon.