Cette ZNIEFF, initialement nommée « Le Cosquer » et centrée sur le polder localement désigné « du
Ster Kerdour », a été élargie aux prairies humides des vallons amont ainsi qu’au Ster de Lesconil dont
l’embouchure tend actuellement à être barrée par la flèche dunaire des Sables Blancs. La ZNIEFF
correspond ainsi à une même entité géomorphologique d’ancienne anse ou ria bifide transformée par des
aménagements anthropiques.
Le polder de Ster Kerdour a été endigué en 1850. En aval de la digue, les près salés à Obione et tapis à
Salicornes couvrent largement l’anse, tandis qu’en arrière de la digue, dans la partie Ouest du polder, les
groupements halophiles y sont plus réduits et remplacés par une mosaïque de prairies subhalophiles à
Jonc de Gérard, Carex extensa, Glaux maritime, Jonc maritime et Chiendent. Des roselières à Scirpe
maritime leur succèdent et, plus en amont, des roselières à Phragmite au niveau des secteurs plus
dulcaquicoles. En amont, des bassins d’épuration ont été creusés en complément de la station
d’épuration. Ils ont été annexés à la ZNIEFF compte tenu de la fréquentation régulière par des oiseaux
d’eau sédentaires ou hivernants (reproduction de canards colvert et foulques macroules). Les larges
prairies naturelles de fauche couvrant l’essentiel du polder et des vallons sont riches en orchidées :
Orchis laxiflora et Dactylorhiza incarnata que l’on va retrouver jusqu’en amont, Ophrys apifera (en un
point excentré). De nombreux groupements prairiaux existent en mosaïque : mégaphorbiaies à Oenanthe
safranée et Epilobe hirsute, avec des taches de Cyperus longus (espèce basicline), existent en amont de
Poullal indiquant toutefois un abandon progressif de l’entretien des parcelles. Sujet d’inquiétude : le
polder montre des parcelles remblayées très envahies par des énormes touffes d’Herbe de la Pampa,
espèce invasive.
La flèche dunaire des Sables Blancs comporte encore des secteurs de dune mobile et de dune grise bien
caractérisées mais la dune qui a subit des travaux de confortement dès le début du XXème siècle, a fait
l’objet en 1975 de remblais par des matériaux de toute nature (terre végétale, gravats) pour combler les
brèches créées par les tempêtes. La dune, en particulier son sommet et sa zone centrale, montre ainsi des
végétations rudérales à Ravenelle et Betterave maritime sur une grande longueur. Côté mer, la dune
montre un profil abrupt et le groupement à Oyat est assez maigre, il est très colonisé par la Griffe-de-
sorcière, espèce horticole, invasive sur le littoral. La partie Est du cordon dunaire montre des zones de
dunes grises assez étendues, tandis que l’extrémité Ouest est moins stabilisé et le groupement à Cakile et
Giroflée des dunes s’étend plus largement malgré le piétinement lié à la continuité du parcours (encadré
par des ganivelles) en sommet de dune. En arrière-dune, les mobil-homes et caravanes fixées à l’année
occupent désormais largement les anciennes parcelles maraichères quadrillées par des fossés. Les
parcelles délaissées comportent des orchidées - Anacamptis pyramidalis, Ophrys apifera, Epipactis
palustris - ainsi que le camping du Cosquer. Un bas-marais arrière dunaire à Choin noirâtre, en limite de
la zone sub-halophile à Jonc de Gérard est aussi particulièrement intéressant.
L’arrêté de protection de biotopes de Pen ar Lann, protégeant la station de Ranunculus nodiflorus,
Isoetes histrix et Orchis fragrans, a été annexé à la ZNIEFF ; sur cette pointe rocheuse, le secteur de
pelouse littorale jouxte une lande sèche réduite avec du granit affleurant en dalles dépressionnaires
accueillant les espèces remarquables.
Le Ster de Lesconil, ria barrée par un pont digue construit en 1968, présente un intérêt halieutique
reconnu en tant que nourricerie pour de nombreuses espèces de poissons. La succession des groupements
halophiles est similaire à celle du polder de Kerdour, au fond du bras principal, ainsi qu’à l’arrière de la
digue qui barre le bras Ouest. Les bras Est sont court-circuités par la route. En bordure du Ster, quelques
prairies naturelles de fauche ont été annexées mais sont floristiquement moins riches que celles du
polder car plus sèches. Des fourrés littoraux thermophiles de prunelliers à Iris fétide et Garance
voyageuse occupent majoritairement les bordures. Des bosquets de chênaie maigre à Arbutus unedo,
arbuste méditerranéen, subspontané sur le sud Finistère sont aussi disséminés. Des micro-habitats
intéressants - murets de pierres sèches à Asplenium obovatum et Umbilicus rupestris, pelouses sèches à
Hélianthème à gouttes, lande sèche à bruyère cendrée - en ponctuent les bordures et accueillent une
population abondante de Lézard vert.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Cette grande ZNIEFF montre une succession
ininterrompue de milieux remarquables au regard des
habitats déterminants ou des espèces végétales
patrimoniales