ZNIEFF 530030010
PARC OCEANIQUE DE KERGUELEN

(n° régional : 05790007)

Commentaires généraux

Le Parc océanique de Kerguélen en Larmor-Plage s’étend sur 82 hectares, dont 50 ha sont considérés

comme espace naturel protégé. La ZNIEFF couvre 60 hectares de ce domaine, superficie qui est environ

aux deux-tiers propriété du Conservatoire de l’Espace Littoral et des rivages lacustres (CEL), le restant

appartenant essentiellement à la Communauté d’Agglomération du Pays de Lorient (CAP l’Orient) ; il y

a très peu d’enclaves privées. Les acquisitions de terrains se sont déroulées entre 1983 et 1999. Le

gestionnaire du site est la CAP l’Orient. Les espaces alentours sont fortement urbanisés.

La ZNIEFF comprend le haut de plage de la Plage de Kerguélen, et son cordon dunaire, qui a été en

partie artificialisé dans sa partie Ouest car rehaussé de dépôts d’arène granitique et de stériles de kaolin,

recouverts de sable. Un rechargement partiel de la dune dans ses parties les plus fragiles, des

enlèvements de blockhaus et de plusieurs maisons, ainsi que des protections et des aménagements

d’accès, ont été réalisés. Les dunes blanches et grises (habitats d’intérêt communautaire) restent assez

typées et diversifiées, bien que localement rudéralisées du fait des nombreuses perturbations du passé.

En arrière, dans deux vallons peu marqués se trouvent, à l’Ouest le Marais de Kerguélen, et à l’Est le

Marais de Kerdeff (autrefois anciennes lagunes barrées par des flèches sableuses communiquant avec la

mer, puis fermées au début du XXème siècle).

Le Marais de Kerguélen a fait l’objet de récents travaux de réhabilitation : enlèvement d’une décharge

de marbre et reformation d’un plan d’eau pour augmenter la capacité d’accueil des oiseaux d’eau et

jouer un rôle tampon vis-à-vis de potentielles inondations marines. A l’Ouest près du Centre nautique est

présent un étang d’agrément (ancienne carrière) au contact de landes boisées sablonneuses. Sur l’amont

se trouvent des prairies de fauche méso-hygrophiles de grande valeur floristique, et des landes-fourrés

sèches, en bordure du couloir humide d’alimentation très boisé du marais.

Le Marais de Kerdeff peut encore recevoir des entrées d’eau salée. Au contact du cordon dunaire

existent un petit schorre et des dépressions à salicornes. En amont de la départementale D 29, s’étend le

marais à fort intérêt ornithologique qui comprend quelques secteurs en eau bordés de jonc marin,

environnés par une assez vaste roselière à phragmite, en partie entretenue par un chaumier. Plus en

amont des prairies humides diversifiées, entretenues, occupent une partie du couloir d’alimentation. Une

butte en prairies naturelles mésophiles dans un maillage bocager préservé, et portant également une

lande sèche (habitat d’intérêt communautaire) en partie restaurée par gyrobroyage et entretenues par

pâturage (poneys New-Forest), est incluse dans la zone.

Intérêt floristique : 6 espèces végétales protégées sont recensées dans la zone : l’une protégée au plan

national, l’asphodèle d’Arrondeau (Asphodelus arrondeaui) présente en de nombreuses stations des

talus, landes et fourrés secs sur l’amont des marais. Les 5 autres espèces, protégées régionalement, sont

liées au milieu dunaire : l’eufragie à larges feuilles (Parentucellia latifolia) dans les bordures herbeuses

de la dune grise ; une endémique du littoral atlantique français, la linaire des sables (Linaria arenaria)

dans les sables remaniés ; le panicaut maritime ou chardon bleu des dunes (Eryngium maritimum) sur le

liseré de dune vive ; la renouée maritime (Polygonum maritimum) cette dernière avec d’autres plantes

halonitrophiles peut être victime du nettoyage mécanique des hauts de plages ; et l’ophioglosse vulgaire

(Ophioglossum vulgatum) récemment découvert et sans doute apparu à la faveur de travaux de génie

écologique en situation arrière littorale. Plusieurs autres plantes menacées sont également présentes, dont

la bellardie (Bellardia trixago) espèce méridionale des dunes et pelouses littorales sur sol rocheux (butte

de Locqueltas), et l’orchidée ophrys abeille (Ophrys apifera) sur prairie-pelouse à tendance calcicole.

Cinq autres espèces d’orchidées sont recensées sur la zone, et en particulier l’orchis à fleurs lâches qui a

de belles populations.

Le baccharis, arbuste envahissant, est présent et fait l’objet d’arrachages pour son contrôle dans la zone.

Intérêt faunistique : plus de 130 espèces d’oiseaux ont été recensées sur la zone, dont une cinquantaine

sont reproducteurs certains ou probables, dont quelques oiseaux nicheurs déterminants pour la ZNIEFF

parmi lesquels l’Échasse blanche et le Phragmite des joncs. Un programme de baguage de bécassines

(Bécassine des marais et Bécassine sourde) est mis en place sur le marais depuis 2006, en partenariat

avec la Fédération départementale des chasseurs du Morbihan.

Les marais sont en Réserve de chasse et de faune sauvage.

Un effort important de recensement des espèces pour d’assez nombreux groupes est mené sur ce site, et

est à poursuivre. Un plan de gestion a été élaboré (1998 - 2004).

Des travaux pour l’accueil du public ont été réalisés : observatoire à oiseaux, sentiers piétons,

passerelles, bornes d’interprétation. Des travaux importants de restauration et de gestion ont été, et

continuent d’être menés, pour la préservation de ces espaces naturels et espèces, dans un contexte

fortement urbanisé et sur un littoral fréquenté toute l’année.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de cette ZNIEFF inclus l’ensemble des espaces

naturels remarquables du site de l’"Anse de Kerguélen",

principalement propriété du Conservatoire de l’Espace Littoral.

L’hôtel - restaurant bâtit sur le cordon dunaire n’est pas intégré

à la ZNIEFF, il constitue une véritable "verrue" paysagère.