ZNIEFF 530030011
LANDES DE MONTENEUF

(n° régional : 09000033)

Commentaires généraux

Les Landes de Monteneuf présentent une mosaïque de milieux qui se déclinent suivant un gradient d’humidité, des landes sèches vers les landes et prairies humides. Le site est traversé par la route départementale D 776. Au Nord se distribuent de nombreuses petites unités de landes sèches, mésophiles ou humides, à bruyères et ajonc nain, avec localement présence de mares para-tourbeuses ainsi que quelques prairies humides, dans un environnement boisé ou de landes-fourrés à ajonc d’Europe plus évoluées. Au Sud, le milieu est constitué plus densément de landes sèches et mésophiles ouvertes ou boisées, ainsi que de ptéridaies, et est parsemé de nombreux affleurements rocheux. Le long de filets d’eau on retrouve une végétation de landes humides (landes mésohygrophiles et prairies humides) mais qui évolue sous l’effet du boisement naturel. La petite zone à l’Est abrite, dans un environnement de friche arbustive, de petites pelouses situées sur des sols très squelettiques sur dalles rocheuses, ou bien plus profonds et humifères, humides au printemps.

Espèces remarquables :

Flore : présence de 3 espèces végétales protégées au plan national : deux plantes à fleurs des milieux tourbeux : les rossolis intermédiaire et à feuilles rondes (Drosera intermedia et D. rotundifolia), et une ptéridophyte remarquable : l’isoète épineux (Isoetes histrix) dont c’est l’unique station actuellement connue à l’intérieur de la Bretagne où sa distribution littorale méditerranéenne-atlantique en fait une plante rare et menacée inscrite sur la Liste Rouge armoricaine. 7 autres espèces végétales vasculaires menacées sont également présentes, pratiquement toutes d’habitats humides, temporaires ou non, dont la renoncule toute blanche (Ranunculus ololeuco) rare en Morbihan et en Bretagne, la cicendie naine (Exacullum pusillum) également assez rare, et plusieurs plantes de milieux tourbeux et landes humides peu communes dans ce secteur de la Bretagne, dont la gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe).

Faune : elle est très bien prospectée pour les oiseaux, reptiles, amphibiens, et différents groupes d’insectes : présence en particulier, de l’Engoulevent d’Europe nicheur, du triton marbré (Triturus marmoratus) également espèce d’intérêt communautaire (Annexe IV), de plusieurs espèces de reptiles dont la coronelle lisse ( Coronella austriaca), de la libellule la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) ainsi que du papillon Damier de la succise (Euphydryas aurinia) tous deux protégés en France et d’intérêt communautaire. 8 orthoptères sur les 22 espèces recensées dans le site sont déterminants dont par exemple plusieurs criquets rares des landes et pelouses sèches thermophiles : Criquet des ajoncs (Chorthippus binotatus), Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus) et Sténobothre nain (Stenobothrus stigmaticus).

Un papillon protégé de grand intérêt, l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon), a été détecté dans le site en 2003, mais l’une des landes humides qui portait une bonne population de gentiane pneumonanthe dont il est tributaire pour son développement a été détruite, il est non revu depuis.

La conclusion des inventaires (flore, odonates, orthoptères, lépidoptères) est unanime pour reconnaître que le site de Monteneuf présente un intérêt très élevé à l’échelle régionale en raison d’une grande richesse spécifique ainsi que la présence d’espèces à forte valeur patrimoniale.

Intérêts historiques, archéologiques et pédagogiques :

Le site porte un site mégalithique remarquable en Bretagne intérieure : le site des Pierres Droites, datant du néolithique, et inscrit aux Monuments Historiques. Il a été fouillé de 1989 à 1996, la partie du site qui a été fouillée n’est en réalité qu’une petite partie d’un ensemble assez vaste de pierres semées au milieu des landes. Il a son importance dans la fréquentation touristique et locale.

Un sentier de découverte basé sur l’imaginaire a été créé sur les landes sèches, il fonctionne durant la saison estivale. Son but est d’appréhender le site et de découvrir la flore caractéristique de façon ludique. Des visites guidées sont proposées aux scolaires. La "korricarte" est en vente à l’accueil du Centre ......... pour la visite. Le site est ouvert de juin à septembre.

Conditions actuelles de conservation :

Ces landes faisaient partie, à l’époque napoléonienne (cadastre 1847), d’un vaste ensemble de zones humides. Cet espace tour à tour communal puis privatif a été entretenu par les agriculteurs locaux (pâturage et étrépage) permettant de conserver un milieu ouvert de landes basses. La déprise agricole des années 1970 a conduit ces milieux vers l’enfrichement et le boisement. C’est suite à un projet de remembrement réalisé dans les années 1990 que la commune a pu racheter une partie des parcelles (60 ha) situées dans la zone humide. La gestion communale a été surtout, dans un premier temps, axée vers la protection incendie. Des chemins pare-feu ainsi qu’une réserve d’eau ont été créés au coeur des landes humides. Depuis quelques années, la commune aborde la gestion de cet espace d’un point de vue écologique. Le site est composé de parcelles communales qui sont peu entretenues (enfrichement et boisement des anciennes landes sèches et humides). Seuls les chemins communaux, les sentiers sont entretenus par les employés communaux, ainsi que quelques espaces qui sont fauchés chaque année autour des étangs, et quelques prairies (entente avec un agriculteur local).

Un contrat nature, signé en juillet 2007, a permis d’une part de faire appel à des entreprises extérieures pour réaliser de la restauration de milieux (déboisement, fauche de landes avec exportation...) ; d’autre part d’engager différentes études (cartographie d’habitat, l’état des mares et les amphibiens qui les peuplent, inventaire de la faune, relations avec les chasseurs) qui vont permettre une mise en oeuvre précise du plan de gestion (en cours de rédaction).

Commentaires sur la délimitation

Le contour proposé regroupe l’ensemble des espaces en landes sèches, mésophiles et humides (partiellement boisés ou non), ainsi que des mares et étangs, abritant en d’assez nombreux points des espèces de faune et flore déterminantes pour la ZNIEFF. Une petite zone séparée de l’ensemble, située au lieu dit du Pouilo au Sud-Est, abrite une pelouse schisticole humifère de grand intérêt.Les secteurs boisés intégrés dans la ZNIEFF (feuillus ou résineux) sont pour la majorité des anciennes landes et conservent alors beaucoup d’affinités avec elles. Aucune parcelle agricole intensive n’est comprise dans le site.