ZNIEFF 530030023
GORGES DU CORONG - BOIS DU PLESSIS

(n° régional : 00400001)

Commentaires généraux

Les "Gorges du Corong", sur la bordure Sud-Ouest du massif granitique de Quintin, abritent l’un des quatre chaos granitiques majeurs de Bretagne pour l’importance de la bryoflore et des populations d’hyménophylles. Le ruisseau du Corong (ou de l’Étang de Follézou) qui le traverse appartient au bassin versant de l’Aulne (par la rivière l’Hyère).

La chênaie-hêtraie acidiphile à houx borde le chaos, sur le versant en rive droite en St-Servais appartenant à la Forêt privée de Duault, et existe aussi en rive gauche dans le Bois du Plessis en Locarn qui est propriété du Département des Côtes d’Armor. Ces bois possèdent aussi sur leurs versants des affleurements granitiques en boule, également à forte diversité bryologique, ainsi que des éléments d’un autre habitat forestier d’intérêt communautaire important : la Chênaie bretonne acidiphile rabougrie en atmosphère fraîche à humide (traduction possible des «Vieilles chênaies à Ilex et Blechnum des îles britanniques» - association : Blechno-Quercetum petraeae).

Les espèces déterminantes majeures de la zone sont toutes des plantes cryptogames :

- les 2 fougères hyménophyllacées protégées aux plans national : l’hyménophylle de Tunbridge (Hymenophyllum tunbrigense) et l’hyménophylle de Wilson (Hymenophyllum wilsonii). Ce dernier est une espèce prioritaire inscrite dans le Livre Rouge de la Flore menacée de France, et l’un des 37 taxons à très forte valeur patrimoniale pour la Bretagne. Ils occupent respectivement au total 3,5 et 1,5 m2 dans le site, ce qui est peu, mais sont heureusement répartis sur près de 40 stations disséminées dans le chaos, ce qui réduit les risques de leur disparition accidentelle.

- la flore bryophytique est exceptionnelle avec environ 150 espèces, dont 24 espèces très rares à peu communes en Bretagne sont proposées comme déterminantes, les plus importantes étant des hépatiques : c’est l’unique localité connue à l’heure actuelle pour la France de Gymnomitrion crenulatum, espèce silicicole strictement atlantique, à la fois xérophile et aérohygrophile. Le chaos abrite également Lejeunea patens dont c’est l’unique station costarmoricaine connue, et Harpalejeunea molleri et Chiloscyphus fragrans hépatiques rares en France et en Bretagne, et dont il n’est signalé pour chacune d’elles que 2 stations dans les Côtes d’Armor.

Faune remarquable : présence des espèces protégées et d’intérêt communautaire que sont l’Escargot de Quimper (Elona quimperiana) sur l’ensemble de la zone, et de la Loutre d’Europe, sédentaire sur ce cours d’eau.

La protection foncière du Bois de Plessis a été accompagnée par plusieurs études naturalistes sur la flore phanérogamique et la végétation, les fougères et les bryophytes, ainsi que l’avifaune nicheuse.

Conditions actuelles de conservation : le Chaos du Corong est le chaos de Bretagne le plus ouvert à la lumière, l’humidité atmosphérique générée par le débit torrentiel du ruisseau à ce niveau est donc le facteur prépondérant pour le maintien de la flore cryptogamique remarquable. C’est un chaos assez visité par le public, surtout par la rive droite. Une surveillance périodique de certaines stations botaniques s’impose pour veiller à cet important patrimoine naturel, des aménagements légers et discrets peuvent s’avérer nécessaire si la fréquentation engendre des dégradations.

Chaos du Corong et Bois du Plessis font l’objet de visites guidées et d’animations pédagogiques, ils sont traversés par le Sentier du Minez Guellec (livret d’interprétation disponible à la Maison du Patrimoine de Locarn).

Cette ZNIEFF est en relation étroite avec le site protégé des Landes de Locarn (autre ZNIEFF de type I au contact).

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Par rapport à la ZNIEFF initiale, le périmètre des Gorges du Corong a été réduit sur l’aval, pour ne considérer strictement que le tronçon correspondant au passage du ruisseau dans les gorges et aux versants boisés pentus qui l’encadrent.