ZNIEFF 530030026
ESTUAIRE DE L'ARGUENON

(n° régional : 00520000)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF intègre les anciennes ZNIEFF I «Coteaux de l’Arguenon » et « Vases salées de

l’Arguenon » qui repéraient des entités naturelles boisées et estuariennes dispersées depuis les environs

des Quatre-Vaux en St-Cast-le-Guildo et la Pointe du Château parlant en St-Jacut-de-la-Mer sur l’aval,

jusque peu avant le bourg de Créhen sur l’amont. Tous ces éléments, et d’autres non repérés jusque là,

font intimement partie du système estuarien assez protégé de l’Arguenon dont le repérage en ZNIEFF se

justifie, mais plutôt comme un grand ensemble de type II (à l’instar de la Baie de Lancieux), comportant

des stations d’habitats et d’espèces déterminantes assez dispersées mais dont la cohésion écologique

reste élevée. Sur l’aval la limite posée reste la même en rive gauche sur St-Cast, elle est étendue aux

plages et dunes de Vauvert et du Ruet sur la rive droite en St-Jacut. Au-delà de cette limite la Baie de

l’Arguenon plus maritime, ouverte et exposée mérite une autre description.

Depuis un peu au-delà de Créhen et jusqu’à l’embouchure, cette partie estuarienne du fleuve côtier

l’Arguenon serpente sur plus de 7 kilomètres, les coteaux de la rive gauche sur Lormel puis St-Cast sont

abruptes et globalement exposés à l’Est en situation très abritée et plus ou moins fraîche ; la rive droite

amont est plus aplanie et bordée de prairies sur d’anciens polders au niveau de Créhen et ne devient plus

pentue et boisée qu’à l’approche du Guildo où l‘exposition est variée et localement assez thermophile. A

l’embouchure à partir de la Pointe de la Pépinais, la côte toujours rocheuse est plus basse est précédée de

sable qui s’accumule formant de petits espaces dunaires aux niveaux de Vauvert et du Ruet. La

confluence estuarienne avec la rivière le Guébriand est aussi incluse dans la zone.

Les habitats déterminants de ce site sont :

- les vasières (slikke) et la végétation du schorre : les communautés à salicornes, soude maritime ou aster

maritime, et les différents groupements de pré-salé du haut schorre souvent dominés par l’obione, et la

prairie haute des niveaux supérieurs atteints par la marée à chiendent littoral. D’autres groupements plus

ou moins en arrière viennent localement enrichir la diversité phytocénotique de l’estuaire comme les

roselières (scirpaie maritime, phragmitaie).

- les bois littoraux des coteaux de l’Arguenon, dont la caractérisation fine devra se faire dans la future

Cartographie Natura 2000 : quelques hêtraies typées à grande luzule sont présentes sur l’aval, la plus

belle unité semble être près du château du Guildo et est propriété du Département, dans le même secteur

une hêtraie neutrophile à jacinthe des bois est également présente (source n° 64), d’autres hêtraies sur

coteau où interfère plus le châtaignier existent aussi sur Lormel L’autre catégorie d’habitats forestiers

remarquables sont les frênaies à sous-bois de fougères (scolopendre et polystic à soies) plus ou moins en

situation de ravin (Vauvert, le Val,...) ainsi que les ormaies littorales des hauts de coteaux ou en arrière

dune (Vauvert).

Entre les bourgs de Créhen et Notre Dame du Guildo, les bords de l’Arguenon sont le plus souvent

abruptes et offrent localement des affleurements rocheux et leur végétation dans différentes expositions.

Sur l’ensemble de cette zone, sont recensées 7 plantes déterminantes (dont 2 sont protégées), celles

distribuées dans l’estuaire et qu’il faut signaler ici sont :

La puccinellie fasciculée (Puccinelia fasciculata) cette graminée de bordure de schorre et de polders

n’est actuellement présente que dans les environs de l’Arguenon et de la Baie de Lancieux pour les

Côtes d’Armor et reste très rare ailleurs en Bretagne. La station de l’Anse du Château du Guildo a été

détruite par le comblement au pied du château, mais au moins une autre localité au niveau du bourg de

Créhen a été signalée en 1993 (source 9). A ce même niveau, haut sur l’estuaire, a été aussi signalée

l’armoise maritime (Artemisia maritima) très peu fréquente sur le littoral des côtes d’Armor.

Le statice normand (Limonium normannicum) plante de rochers littoraux à la limite des plus hautes mers

ou des hauts de schorres sablo-vaseux est une plante endémique du golfe normano-breton. Il est

considéré rare dans les Côtes d’Armor et plus encore en Ille-et-Vilaine, et n’est pas présent ailleurs en

Bretagne. La station du Château du Guildo est également très menacée par l’aménagement d’un sentier

côtier, d’autres pieds attribuable à ce taxon existent sur les rochers du pourtour de l’estuaire au niveau du

Guildo mais doivent être vérifiés. L’arroche à long pédoncule (Atriplex longipes) est une plante protégée

en France, qui est présente sur des enrochements au niveau du Guildo.

Dans les secteurs de sables calcarifères de la côte de St-Jacut (Vauvert, Ruet) est présent l’orchis bouc

(Himantoglossum hircinum), peu abondant il doit être respecté.

Des compléments seront nécessaires à cette ZNIEFF pour tous les autres groupes de flore et de faune,

dont certains inventaires sont toutefois entamés (lépidoptères, gastéropodes, ...).

Le secteur du Château du Guildo est en Site Inscrit. Le Département des Côtes d’Armor possède environ

5, 5 ha de terrains entre le Guildo et Vauvert (sur Créhen et St-Jacut). Le Conservatoire du Littoral a un

périmètre d’acquisition approuvé entre le Val et Quatre-Vaux sur St-Cast.

Les « Pierres sonnantes » près Notre Dame du Guildo est un site d’intérêt géologique local (dolérites).

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos

propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et

localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Cette nouvelle ZNIEFF de type II intègre 2 anciennes ZNIEFF

de type I morcelées qui repéraient des habitats boisés et de

prés-salés dans l’Estuaire de l’Arguenon, et remonte sur

l’amont du cours d’eau jusqu’à intégrer l’extrémité du cours

inférieur du ruisseau de Montafilan, bordé de prairies encore

influencées par la marée, également repérées dans le périmètre

Natura 2000. Cette ZNIEFF II contient toujours une ZNIEFF I

sur l’aval : la Dune de Vauvert en St-Jacut-de-la-Mer.