Descriptif synthétique : le site des Landes de l'Avaugour (parfois nommé Landes de Trélat ou de la Roberdie) occupe une assez vaste dépression du haut bassin du Frémur en amont du village de Trélat. Il contient une trentaine d'hectares d'une lande mésophile à humide peu morcelée, milieu rare dans l'intérieur de cette partie du département et abritant la faune remarquable qui lui est associée, ainsi qu'un petit marais à marisque très exceptionnel dans le Côtes d'Armor et habitat rare en Bretagne. Le Bois du Parc attenant aux landes comporte aussi dans sa partie Sud un petit marais boisé, sa probable bonne richesse en bases et la faible acidité du sol explique la présence de plusieurs plantes rares. Les autres secteurs boisés environnant comportent différents faciès globalement assez diversifiés, et sont aussi très utiles à la protection physique de cette lande. Les espèces rares et les habitats remarquables présents justifient une ZNIEFF de type I.
Milieux principaux et remarquables : Landes mésophiles et humides à ajonc nain et bruyères ciliée et à 4 angles, moliniaies humides et mares oligotrophes, cladiaie (formation à marisque : Cladium mariscus), chênaies-hêtraies à sous-bois de houx, et chênaie acidiphile à molinie typée (par places), prairies naturelles diversifiées (flore et entomofaune variées).
Espèces remarquables :
-Flore : présence d'au moins 4 espèces de la Liste rouge armoricaine et déterminantes pour les ZNIEFF : la laîche à épis grêles (Carex strigosa) dont seulement 2 stations sont connues dans les Côtes d'Armor (en 2010) et qui reste très rare en Bretagne péninsulaire, l'orchidée épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), et deux plantes liées aux zones tourbeuses : la grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica) et la canche sétacée (Deschampsia setacea), cette dernière apparue dans les dépressions des passages gyrobroyés de la lande humide. De plus, plusieurs bromes peu communs ont été repérés en milieu forestier ou lisière dans ce site, et il est rappelé que le marisque est très rare en Côtes d'Armor.
- Faune : présence d'oiseaux remarquables et d'intérêt communautaire parmi lesquels la Fauvette pichou reproductrice dans la lande, ainsi que de la Bondrée apivore, nicheuse probable dans le site. La mosaïque d'habitats présents permet actuellement au site d'accueillir un peuplement d'oiseaux de grande diversité (espèces inféodées aux landes et milieux ouverts mais aussi espèces forestières au bocagères ainsi que de zones humides, et souvent migratrices attirées par une importante ressource alimentaire - source n°55 GEOCA). Le Lézard vivipare très caractéristique des landes est également présent, et un suivi herpétologique a été mis en place dans un secteur de la lande par Bretagne Vivante et Vivarmor Nature. Ce secteur est également propice aux amphibiens (présence du Triton marbré notamment). Quelques groupes d'invertébrés sont à l'étude, quelques papillons rhopalocères peu communs, voire en régression, et proposés comme déterminants y sont déjà signalés.
Historique et Conditions actuelles de conservation : le site avait été acquis par l'armée en 1969 pour en faire un champ de manœuvre (la désignation "Camp militaire" figure encore sur les cartes) mais n'a heureusement pas fait l'objet d'aménagements destructeurs, et a de fait été longtemps préservé, mais aussi mal connu des naturalistes. Il appartient à présent (pour 137 ha) au Syndicat mixte de la Rance et de la Baie gestionnaire de l'usine attenante de valorisation énergétique des déchets ménagers des Landes Basses (source n°54).
A partir de 2001 des inventaires naturalistes ont pu débuter et un Diagnostic écologique du site (source n°51) a été réalisé sur l'égide de la Communauté de communes de Dinan et de l'association COEUR (Comité Opérationnel des Elus et Usagers de la Rance). Un rapport de 2004 portant sur les zones humides de plusieurs communes du secteur distingue aussi clairement le site de l'Avaugour comme d'intérêt majeur (source n°52).
Le site est actuellement en assez bon état de conservation, cependant des secteurs de lande-méso-hygrophile (notamment dans sa partie Nord-Est) tendant à se boiser par les arbustes ligneux qui menacent la lande à terme. Les chasseurs locaux réalisent courant Septembre une fauche annuelle des sentiers (source 52) action qui est une source de diversification floristique intéressante.
Il serait particulièrement bon que ce site soit considéré comme une zone humide vitale pour le bassin versant du Frémur et zone d'intérêt écologique majeur pour cette partie du département, et dès lors, que des opérations de gestion (fauche ou restauration des landes avec exportation), puissent être mise en oeuvre où c'est nécessaire, pour maintenir les habitats remarquables et la biodiversité du site (voire augmenter cette dernière, par la création de mares par exemple). Les prairies naturelles seraient à conserver, et les cultures à gibier à limiter. L'empiètement actuel de l'usine des Landes Basses ne peut plus progresser dans le site vers les Bois du Parc, ni remonter le talweg sans détruire des habitats humides remarquables.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000ème précisant vos propositions de délimitation avec à l'intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11)
Le périmètre de la ZNIEFF comprend le Bois du Parc et le grand espace en landes de l'Avaugour avec tous les secteurs boisées périphériques, réalisant un ensemble écologique cohérent. Les prairies naturelles diversifiées, enclavées dans le site autour du lieu-dit l'Avaugour, sont également conservées dans la zone.