L’Isole est une rivière qui conflue avec l’Ellé dans la ville de Quimperlé, pour former la Laïta, partie
estuarienne du fleuve côtier formé. Depuis sa source, elle s’écoule sur environ 48 km jusqu’à sa
confluence avec l’Ellé.
La rivière Isole est un cours d’eau salmonicole. L’essentiel du chevelu relève de l’habitat d’intérêt
communautaire « rivières avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion », en
particulier le cours principal, large de plusieurs mètres, peu profond et au courant vif et montrant de
grands voiles flottants de renoncules. Ces conditions permettent à l’Isole d’accueillir le Saumon
atlantique, la Lamproie marine pour leur reproduction et les premières phases du développement
juvénile et l’Anguille pour son développement juvénile. Les zones de plats courants, de radiers et
rapides forment plus de la moitié du cours principal ; ce tronçon du cours principal de l’Isole accueille
ainsi la majorité des frayères de Lamproie marine et de Saumon atlantique. Deux affluents sont aussi
colonisés par la Lamproie marine : le Saint Eloy et le Mennec (obstacle au moulin). Le Saumon se
reproduit aussi sur le Donic, le ruisseau du moulin de Moguel, le ruisseau du moulin de Lostévir,
ruisseau du moulin Ménec, le Saint Eloi. L’Isole montre une densité importante de frayères à Lamproie
marine et Saumon atlantique (jusqu’à 899 frayères à Lamproie marine en 2001, 610 et 630 en 2006 et 2007, 126
frayères à Saumon en 2004 - comptages ONEMA)). La production en smolts (juvéniles de saumons) est elle
aussi importante (4692 smolts - estimation FDAPPMA29), notamment en raison de la surface en faciès
favorables (rapides et radiers) L’Isole assure environ 5% de la production en juvéniles de Saumons en
Bretagne. En ce qui concerne l’Anguille, les densités sont assez fortes seulement jusqu’au moulin de
Pont Croac’h. Le reste du peuplement piscicole est caractéristique constitué par la Truite fario et le
Vairon, mais la Vandoise est aussi contactée.
L’Isole héberge la Loutre qui y est sédentaire, après une recolonisation récente du bassin versant (après
les années 1990).
Le bassin versant de l’Isole possède un patrimoine autrement aussi intéressant qui se révèle assez
différent entre sa partie amont et sa partie aval.
Sur la partie amont du bassin versant, l’Isole et ses affluents s’écoule au sein d’un bassin briovérien sur
micaschistes avec vallons très peu marqués et comblés par des alluvions quaternaires, montrant un
paysage bocager très ouvert mais ponctuées de plusieurs zones tourbeuses.
Les zones tourbeuses hébergent une flore caractéristique : Drosera intermedia, D. rotundifolia,
Eriophorum vaginatum, Narthecium ossifragum…Certaines de ces zones tourbeuses sont désignée en
ZNIEFF de type 1 : tourbière de Scaër, tourbières de Pont Lédan et Bigodou, tourbière de Boudoubanal.
D’autres inventoriées par ailleurs, mériteraient de l’être : tourbière de Miné tréouzal, Loge ar prince,
vallon tourbeux de Pont Person, tourbière de Languédoret, prairies et tourbière de Pont Malagas, landes
de Toul Roc’h.
La rivière et ses affluents montrent plusieurs stations, souvent très développées, de Fluteau nageant,
espèce protégée et d’intérêt communautaire. Les berges encombrées d’hélophytes sont favorables au
Campagnol amphibie.
La partie aval de l’Isole entaille une succession de bandes perpendiculaires granitiques et de failles et
circule ainsi au sein d’une vallée principale encaissée, au fond plus ou moins étroit et aux flancs assez
largement boisés.
Sur cette partie, la qualité des milieux aquatiques assure aussi la présence de libellules remarquables - le
Spectre paisible (Boyeria irene) et l’Onychogomphe à crochets (Onychogomphus uncatus) - cette
dernière est menacée à l’échelle européenne - qui affectionnent les bords de rives ombragés et les
rivières bien oxygénées. Le Cincle plongeur a été revu dans le secteur : cet oiseau était présumé disparu
de Bretagne.
Quelques tronçons du fond de vallée aval se montrent évasés : elle est alors occupée par des prairies
mésohygrophiles inondables, pour la plupart pâturées, moyennement diversifiées sur le plan floristique.
Elles présentent parfois des dépressions plus longuement inondées intéressantes pour les batraciens et
libellules notamment. Certaines de ces prairies mésophiles sont abandonnées et envahies par la Fougère
aigle. Une bande plus ou moins étroite de mégaphorbiaie à Baldingère ou en saulaie marécageuse
s’intercalent en bordure de rive ou dans les secteurs fangeux.
Sur les autres tronçons les boisements de coteaux atteignent les bords de rives, il s’agit principalement
de hêtraies chênaies à Houx et If, habitat d’intérêt communautaire car restreint à l’aire hyperatlantique
de l’Europe. La vallée de l’Isole présente plusieurs parcelles montrant un faciès bien caractérisé, surtout
sur les coteaux exposés vers l’Est et le Nord-Est qui se révèlent plus frais donc plus favorable au Hêtre.
Les flancs de la vallée sont régulièrement ponctués d’aplombs et amas rocheux portant, pour les plus
éclairés, des landes sèches à Bruyère cendrée, ou pour les plus ombragés, un groupement très fourni en
diverses mousses et marqués par l’Ombilic de Vénus. Ces trois habitats - bois, rochers, landes- sont
d’intérêt communautaire. La présence d’assez nombreux vieux arbres creux est à relever car constitue
un facteur de biodiversité à préserver.
Ces habitats forestiers héberge l’Escargot de Quimper, espèce protégée car endémique de Bretagne et de
Galice ; il est régulièrement contacté sur la vallée, sur les deux coteaux. La vallée de l’Isole accueille
aussi plusieurs oiseaux forestiers remarquables dont le Faucon hobereau, la Bondrée apivore, le Pic mar
qui sont reproducteurs sur la vallée. L’alouette lulu est reproductrice sur le site mais occupe plutôt la
bordure du plateau (secteur de Pont Croac’h).
Quelques anfractuosités des rochers, à la faveur de l’hygrométrie ambiante, accueille le prothalle de
Trichomanes speciosum, fougère protégé et d’intérêt communautaire ; Les rochers hygrosciaphiles au
niveau de Cascadec (ZNIEFF) hébergent aussi une autre fougère protégée, Hymenophyllum tunbrigense.
Trois zones tourbeuses toutes repérées dans le secteur granitique au même niveau que Cascadec : Roz ar
Bic (ZNIEFF) à l’Ouest, Neuziou et Penpicou à l’Est. Ces dernières mériteraient une inscription en
ZNIEFF. Elles accueillent des espèces caractéristiques dont plusieurs protégées :.La présence de prairies
oligotrophes montrant des faciès à Nard est à souligner.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Afin de veiller à la qualité des habitats pour les poissons
migrateurs et du territoire vital de la Loutre, les affluents
secondaires ont été inclus.
Les coteaux boisés dans la partie aval ont été inclus en
raison de la présence d’habitats forestiers et d’une
avifaune déterminants
La limite aval est fixée à la confluence avec l’Ellé, dans
la ville de Quimperlé, malgré l’urbanisation des rives : la
ZNIEFF inclut le lit mineur du cours d’eau.
Dans la même logique hydrologique, les limites ont été
arbitrairement fixées pour prendre en compte les seules
zones inscrites dans l’impluvium des affluents de la
partie aval de l’Isole, malgré les contacts avec des zones
proches et séparées par des milieux bocagers intéressants
mais cependant pas déterminants (secteur du massif
granitique de Scaër).