ZNIEFF 530030036
RIVIERE ISOLE, TOURBIERES DU BASSIN AMONT ET VALLEES BOISEES

(n° régional : 08000000)

Commentaires généraux

L’Isole est une rivière qui conflue avec l’Ellé dans la ville de Quimperlé, pour former la Laïta, partie

estuarienne du fleuve côtier formé. Depuis sa source, elle s’écoule sur environ 48 km jusqu’à sa

confluence avec l’Ellé.

La rivière Isole est un cours d’eau salmonicole. L’essentiel du chevelu relève de l’habitat d’intérêt

communautaire « rivières avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion », en

particulier le cours principal, large de plusieurs mètres, peu profond et au courant vif et montrant de

grands voiles flottants de renoncules. Ces conditions permettent à l’Isole d’accueillir le Saumon

atlantique, la Lamproie marine pour leur reproduction et les premières phases du développement

juvénile et l’Anguille pour son développement juvénile. Les zones de plats courants, de radiers et

rapides forment plus de la moitié du cours principal ; ce tronçon du cours principal de l’Isole accueille

ainsi la majorité des frayères de Lamproie marine et de Saumon atlantique. Deux affluents sont aussi

colonisés par la Lamproie marine : le Saint Eloy et le Mennec (obstacle au moulin). Le Saumon se

reproduit aussi sur le Donic, le ruisseau du moulin de Moguel, le ruisseau du moulin de Lostévir,

ruisseau du moulin Ménec, le Saint Eloi. L’Isole montre une densité importante de frayères à Lamproie

marine et Saumon atlantique (jusqu’à 899 frayères à Lamproie marine en 2001, 610 et 630 en 2006 et 2007, 126

frayères à Saumon en 2004 - comptages ONEMA)). La production en smolts (juvéniles de saumons) est elle

aussi importante (4692 smolts - estimation FDAPPMA29), notamment en raison de la surface en faciès

favorables (rapides et radiers) L’Isole assure environ 5% de la production en juvéniles de Saumons en

Bretagne. En ce qui concerne l’Anguille, les densités sont assez fortes seulement jusqu’au moulin de

Pont Croac’h. Le reste du peuplement piscicole est caractéristique constitué par la Truite fario et le

Vairon, mais la Vandoise est aussi contactée.

L’Isole héberge la Loutre qui y est sédentaire, après une recolonisation récente du bassin versant (après

les années 1990).

Le bassin versant de l’Isole possède un patrimoine autrement aussi intéressant qui se révèle assez

différent entre sa partie amont et sa partie aval.

Sur la partie amont du bassin versant, l’Isole et ses affluents s’écoule au sein d’un bassin briovérien sur

micaschistes avec vallons très peu marqués et comblés par des alluvions quaternaires, montrant un

paysage bocager très ouvert mais ponctuées de plusieurs zones tourbeuses.

Les zones tourbeuses hébergent une flore caractéristique : Drosera intermedia, D. rotundifolia,

Eriophorum vaginatum, Narthecium ossifragum…Certaines de ces zones tourbeuses sont désignée en

ZNIEFF de type 1 : tourbière de Scaër, tourbières de Pont Lédan et Bigodou, tourbière de Boudoubanal.

D’autres inventoriées par ailleurs, mériteraient de l’être : tourbière de Miné tréouzal, Loge ar prince,

vallon tourbeux de Pont Person, tourbière de Languédoret, prairies et tourbière de Pont Malagas, landes

de Toul Roc’h.

La rivière et ses affluents montrent plusieurs stations, souvent très développées, de Fluteau nageant,

espèce protégée et d’intérêt communautaire. Les berges encombrées d’hélophytes sont favorables au

Campagnol amphibie.

La partie aval de l’Isole entaille une succession de bandes perpendiculaires granitiques et de failles et

circule ainsi au sein d’une vallée principale encaissée, au fond plus ou moins étroit et aux flancs assez

largement boisés.

Sur cette partie, la qualité des milieux aquatiques assure aussi la présence de libellules remarquables - le

Spectre paisible (Boyeria irene) et l’Onychogomphe à crochets (Onychogomphus uncatus) - cette

dernière est menacée à l’échelle européenne - qui affectionnent les bords de rives ombragés et les

rivières bien oxygénées. Le Cincle plongeur a été revu dans le secteur : cet oiseau était présumé disparu

de Bretagne.

Quelques tronçons du fond de vallée aval se montrent évasés : elle est alors occupée par des prairies

mésohygrophiles inondables, pour la plupart pâturées, moyennement diversifiées sur le plan floristique.

Elles présentent parfois des dépressions plus longuement inondées intéressantes pour les batraciens et

libellules notamment. Certaines de ces prairies mésophiles sont abandonnées et envahies par la Fougère

aigle. Une bande plus ou moins étroite de mégaphorbiaie à Baldingère ou en saulaie marécageuse

s’intercalent en bordure de rive ou dans les secteurs fangeux.

Sur les autres tronçons les boisements de coteaux atteignent les bords de rives, il s’agit principalement

de hêtraies chênaies à Houx et If, habitat d’intérêt communautaire car restreint à l’aire hyperatlantique

de l’Europe. La vallée de l’Isole présente plusieurs parcelles montrant un faciès bien caractérisé, surtout

sur les coteaux exposés vers l’Est et le Nord-Est qui se révèlent plus frais donc plus favorable au Hêtre.

Les flancs de la vallée sont régulièrement ponctués d’aplombs et amas rocheux portant, pour les plus

éclairés, des landes sèches à Bruyère cendrée, ou pour les plus ombragés, un groupement très fourni en

diverses mousses et marqués par l’Ombilic de Vénus. Ces trois habitats - bois, rochers, landes- sont

d’intérêt communautaire. La présence d’assez nombreux vieux arbres creux est à relever car constitue

un facteur de biodiversité à préserver.

Ces habitats forestiers héberge l’Escargot de Quimper, espèce protégée car endémique de Bretagne et de

Galice ; il est régulièrement contacté sur la vallée, sur les deux coteaux. La vallée de l’Isole accueille

aussi plusieurs oiseaux forestiers remarquables dont le Faucon hobereau, la Bondrée apivore, le Pic mar

qui sont reproducteurs sur la vallée. L’alouette lulu est reproductrice sur le site mais occupe plutôt la

bordure du plateau (secteur de Pont Croac’h).

Quelques anfractuosités des rochers, à la faveur de l’hygrométrie ambiante, accueille le prothalle de

Trichomanes speciosum, fougère protégé et d’intérêt communautaire ; Les rochers hygrosciaphiles au

niveau de Cascadec (ZNIEFF) hébergent aussi une autre fougère protégée, Hymenophyllum tunbrigense.

Trois zones tourbeuses toutes repérées dans le secteur granitique au même niveau que Cascadec : Roz ar

Bic (ZNIEFF) à l’Ouest, Neuziou et Penpicou à l’Est. Ces dernières mériteraient une inscription en

ZNIEFF. Elles accueillent des espèces caractéristiques dont plusieurs protégées :.La présence de prairies

oligotrophes montrant des faciès à Nard est à souligner.

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos

propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et

localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Afin de veiller à la qualité des habitats pour les poissons

migrateurs et du territoire vital de la Loutre, les affluents

secondaires ont été inclus.

Les coteaux boisés dans la partie aval ont été inclus en

raison de la présence d’habitats forestiers et d’une

avifaune déterminants

La limite aval est fixée à la confluence avec l’Ellé, dans

la ville de Quimperlé, malgré l’urbanisation des rives : la

ZNIEFF inclut le lit mineur du cours d’eau.

Dans la même logique hydrologique, les limites ont été

arbitrairement fixées pour prendre en compte les seules

zones inscrites dans l’impluvium des affluents de la

partie aval de l’Isole, malgré les contacts avec des zones

proches et séparées par des milieux bocagers intéressants

mais cependant pas déterminants (secteur du massif

granitique de Scaër).