La zone humide (sources du Briou - bassin versant du Queffleuth, rivière de Morlaix) se partage naturellement en 2 parties distinctes :
- à l’Ouest, un ensemble bocager assez grand composé de plusieurs parcelles en landes humides à nettement tourbeuses de très grande qualité, ainsi que de prairies humides, dont beaucoup sont encore entretenues et assez diversifiées. Il y a assez peu de boisement naturel humide au niveau des sources et ruisseaux, sinon sur l’amont et dans le couloir humide en aval de la route reliant Quillien à Penmergues.
- à l’Est (de cette route) se tient un ensemble tourbeux central important, très majoritairement boisé en résineux mais comportant plusieurs secteurs non plantés ou improductifs. Ailleurs sous certaines plantations une lande pourrait subsister après les futurs éclaircissements et la production finale. Plusieurs stations botaniques remarquables existent dans les clairières et dans les allées d’exploitation. Au Sud de ce boisement, existent d’autres espaces tourbeux dont une saulaie très diversifiée et des prairies humides sur la marge Ouest, ainsi que sur la marge Est une dernière unité en landes mésophiles très intéressante. Sur l’amont, au Nord, se tient le couloir humide d’alimentation de la zone tourbeuse (en bordure duquel se tient une ancienne décharge communale neutralisée, non comprise dans la ZNIEFF).
Au Nord de la route reliant Quillien à la D111, un ensemble de landes mésophiles entretenues mérite toujours d’être repéré par la ZNIEFF.
Milieux principaux : Landes mésophiles (localement sèches) très typées.
Landes humides à tourbeuses remarquables (incluant des éléments de bas-marais ou prairies tourbeuses), Tourbières : groupement à narthécie, lande tourbeuse à callune et sphaignes hygrophiles, groupements pionniers aquatiques et sur tourbe nue (Rhynchosporetum), saulaie tourbeuse.
Prairies humides mésotrophes – Fourrés, ptéridaies et bois feuillus plus ou moins humides – Ruisseaux.
Espèces remarquables - Flore : présence de 5 espèces végétales protégées aux plans national : le lycopode des tourbières - Lycopodiella inundata (station à présent très réduite mais aux potentialités sans doute partiellement conservées), les rossolis intermédiaire et à feuilles rondes (Drosera intermedia et D. rotundifolia), la petite centaurée à fleurs de scille (Centaurium scilloides) : petite station en bordure
de route (D111) mais cette plante de pelouses et landes rases est particulièrement menacée en France et représente un enjeu de conservation majeur pour la Bretagne ; et le flûteau nageant (Luronium natans) localisé. Cette dernière plante est également d’intérêt communautaire comme la sphaigne de La Pylaie (Sphagnum pylaisii) présente en petite quantité dans une lande tourbeuse de l’Ouest du site.
Au moins 12 autres espèces végétales menacées ont été signalées, parmi lesquelles une graminée : l’avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) formant un faciès sur la dernière belle unité de lande mésophile bordant le site à l’Est ; le rare rhynchospore brun (Rhynchospora fusca) mais qui ne pourra se maintenir comme le lycopode que si de la tourbe reste à nu ; plusieurs sphaignes de milieux boisés assez peu communes en Bretagne, et une hépatique croissant sur tourbe nue réputée peu commune en Bretagne : Cladopodiella francisci.
- Faune (données encore très partielles), Mammifères : la Loutre d’Europe (Lutra lutra) est présente sur le Queffleuth et remonte certainement sur le Briou utilisant les secteurs humides du site. Oiseaux : présence de la Fauvette pitchou (Sylvia undata). Reptiles : Lézard vivipare (Zootoca vivipara).
Conditions actuelles de conservation : elles sont très diverses d’un endroit à l’autre, parfois proches :
Les landes mésophiles qui subsistent sont bien entretenues mais beaucoup de défrichements agricoles anciens et récents ont eu lieu et risquent de se poursuivre malgré l’intérêt écologique du milieu. Une bonne part de la diminution de la surface de cette ZNIEFF (25 ha) est due aux disparitions de landes pour l’agriculture. Il serait bon que la lande mésophile à avoine de Thore fasse l’objet d’une protection dans ce site.
La plupart des landes tourbeuses remarquables de la partie Ouest sont encore entretenues en 2010, mais certaines présentent toujours de fortes dégradations par la circulation d’engins en période humide. Une parcelle tourbeuse a été transformée en prairie humide dans les 10 dernières années écoulées.
Le boisement résineux accompagné de drainage a fortement dégradé le grand ensemble tourbeux. Les pratiques forestières futures devraient veiller à la sauvegarde de certains secteurs encore intéressants.
En plus du bassin de rétention lié à l’ancienne décharge, 2 petits étangs ont été créés sur des sources du site. La création de nouveaux étangs en zone tourbeuse pourrait être destructrice d’habitats et d’espèces remarquables et doit être contrôlée.