ZNIEFF 530030057
DUNE ET BOIS DE SANTEC (ancien nom : DUNES DE SANTEC)

(n° régional : 00000282)

Commentaires généraux

Descriptif synthétique : le massif dunaire de Santec - Pempent a conservé des traces de son modelé dunaire ancien : un ensemble de crêtes et de dépressions s’étant accumulé par la dérive littorale s’appuyant sur un ancien écueil (aujourd’hui inclus dans le massif et point culminant du site), c’est un des sites dunaires bretons caractérisé par le phénomène des "crêtes dunifiées", dont les plus récentes sont bien perceptibles dans la partie Sud-Ouest de la zone face à l’embouchure de l’Horn. Une grande partie du massif est occupé aujourd’hui par une forêt domaniale, dont l’origine est liée aux travaux de boisement effectués au 18ème siècle pour fixer le sable, calcaire et très fin de nature, et qui avait tendance à envahir l’arrière-pays. Le massif, sujet aux érosions marine et éolienne a fait l’objet d’importants travaux de restauration en 1980 (source n° 52). Le site possède particulièrement d’importants intérêts botaniques (présence de plantes calcicoles rares en Bretagne) et phytogéographique (il se situe aux limites de deux cortèges floristiques, l’un nordique et l’autre méridional).

Milieux principaux : dune fixée thermophile muscinale ou plus herbeuse, dépressions dunaires plus ou moins humides à saule des dunes, dune mobile à oyat, et embryonnaire à chiendent des sables (plus localisé), fourrés dunaires à troène et ajonc d’Europe, saulaies à saule roux. Forêt domaniale constituée principalement d’un mélange résineux/feuillus (cyprès et frêne), plantations de pins et plus localement chêne vert ou érable, certaines en voie de dépérissement rapide (pins noirs en particulier). La zone boisée renferme encore cependant quelques dépressions dunaires et secteurs ras (chemins et layons).

Espèces remarquables :

- Flore : sont signalées dans ce site 5 plantes vasculaires ayant un statut de protection ; la plus importante et protégée au niveau national est la pyrole à feuilles rondes (Pyrola rotundifolia) dont c’est l’unique localité finistérienne et la plus importante de Bretagne (une seule autre localité, costarmoricaine, est connue à ce jour en Bretagne). L’Office National des Forêts, gestionnaire du site, a entrepris en 2006 des travaux de débroussaillage en concertation avec le Conservatoire Botanique National de Brest pour une gestion conservatoire des stations de cette pyrole, et qui font l’objet de suivis botaniques précis. Le chou marin, autre plante protégée en France, signalé dans le passé au niveau de ce site (source n° 53) ne semble plus présent pour l’instant. Trois plantes font l’objet d’une protection régionale : le panicaut de mer (ou chardon bleu des dunes - Eryngium maritimum), le gaillet négligé (Galium mollugo subsp. neglectum - non recherché en 2010), et la linaire des sables (Linaria arenaria)

non revue récemment (?). Cette dernière serait proche de sa limite Nord de répartition en Bretagne (actuellement Pleumeur-Bodou - 22). L’immortelle des dunes (Helichrysum stoechas) atteint dans ce site sa limite septentrionale française ; ce taxon est interdit de cueillette dans le Finistère par l’Arrêté préfectoral n° 2010-0859 du 21 juin 2010.

Au moins 6 autres plantes déterminantes sont présentes dont l’euphorbe petit-cyprès (Euphorbia cyparissias) plante calcicole commune en France mais très rare en Bretagne (Santec étant actuellement l’unique commune abritant une population naturelle). Cette zone héberge aussi des populations d'orchidées intéressantes dont l’orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa) dans les dépressions humides, espèce peu commune et localisée dans le Massif armoricain ; et quelques plantes calcicoles très rares en Bretagne comme l’arabette velue (Arabis hirsurta).

L’érythrée élégante (Centaurium pulchellum) indiquée dans la première fiche ZNIEFF ne semble pas avoir été revue.

- Faune : l’Aigrette garzette niche dans la forêt domaniale de Santec.

Des inventaires pour tous les groupes de faune sont à réunir ou initier pour ce site.

Conditions actuelles de conservation : les milieux dunaires naturellement ras, secs ou humides, ne sont plus très répandus sur le massif à cause des boisements et la présence des fourrés, il conviendrait dans une perspective générale de gestion d’identifier précisément tous les secteurs existant ou potentiels pouvant être maintenus ou revenir dans cet état avec une gestion minimum (état favorisant la biodiversité végétale et le maintien de nombreuses plantes patrimoniales en particulier les calcicoles). Le devenir de secteurs boisés dépérissant doit aussi être étudié dans cette perspective, en espérant que le statut boisé de la zone puisse être compatible avec cette approche. Une parcelle forestière a fait l’objet d’un déboisement au printemps 2006, avec un état des lieux floristique en 2007, en application de l'aménagement ONF cité dans les documents de références (source n° 58).

Une cartographie de végétation détaillée manque encore pour ce site et serait un outil utile à la décision

Commentaires sur la délimitation
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