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Descriptif synthétique : la tourbière est entièrement traversée du Sud au Nord par un ruisseau naissant dans un fond de vallée entre Run Rouz et Lignou Drein sur l'amont. Ce petit cours d'eau alimenté par la tourbière conflue avec l'important ruisseau de Kan an Od pour former le Déaran : court affluent de l'Elorn. La tourbière est également en relation avec le ruisseau de Kan an Od soit directement (en aval de Kerouillet) soit par l'intermédiaire de prairies humides (principalement une grande parcelle méso-hygrophile abandonnée). La tourbière assez vaste mais banalisée par l'absence de gestion et la très forte humidité favorisant l'implantation de molinie en touradons, porte toujours au centre du site d'anciennes cuvettes d'exploitations de tourbe où subsistent des groupements de tourbières plus actifs ; plusieurs secteurs en landes humides plus ouverts restent assez diversifiés sur le pourtour. Le boisement naturel s'étend toutefois doucement le long des ruisseaux, fossés et talus tendant un peu à compartimenter la zone. Compte tenu de sa taille, du patrimoine biologique qu'elle abrite et de son rôle hydrologique dans le bassin versant amont de l'Elorn, cette tourbière conserve un niveau de valeur départementale et des potentialités certaines.
Milieux principaux : Groupements de tourbières actifs à sphaignes (tremblants à narthécies sur d’anciennes mares tourbeuses presque comblées) - Végétation de tourbières à molinie en touradons avec par places callune et narthécie sur de plus vastes superficies (avec implantation localisée au bord du ruisseau de Kan an Od du piment royal (Myrica gale) - Landes tourbeuses hautes (plus grande densité de callune par rapport à l'habitat précèdent), et localement moyennes à basses (oligotrophes) à bruyères à 4 angles, scirpe cespiteux et sphaignes - Eléments de saulaie à boulaie tourbeuse localement - Lande mésophile à ajonc de Le Gall et bruyère ciliée au contact sur l'amont - Rivière à truite et saumon atlantique - Saulaies et prairies humides mésotrophes.
Espèces remarquables : Flore : présence de 2 espèces végétales protégées en France : le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) qui se maintient encore malgré le rehaussement progressif de la végétation ; et le rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) repéré en 2003 et encore potentiellement présent dans le site (pouvant réapparaître lors de formations d’ornières par exemple). Au moins 5 autres espèces végétales déterminantes pour les ZNIEFF sont signalées dans la zone. Présence d’une des premières données bretonnes pour l’hépatique Pellia neesiana (mais l’espèce est sans doute méconnue) au sol d’une saulaie mésotrophe en bordure de cours d’eau.
Faune : à prospecter pour la plupart des groupes. Mammifères : ce site est compris dans un sous-bassin versant où une population de Loutre d’Europe est à présent sédentaire. Oiseaux : présence de la Locustelle tachetée (Locustella naevia) ; la fauvette pitchou (Sylvia undata) signalée dans ces landes n’a pas été contactée en 2011. Insectes : Le papillon le Miroir (Heteropterus morpheus) dont la chenille vit sur la molinie est bien présent.
Le Saumon atlantique est reproducteur dans le Déaran et au moins jusqu'au niveau du village de le Coadic sur l'amont, donc la portion du ruisseau inclus dans la ZNIEFF (source n° 54).
Conditions actuelles de conservation : l'absence de gestion est complète (hormis le gyrobroyage périodique sous la ligne électrique THT) mais la tendance au boisement naturel si elle est réelle reste lente. La valeur paysagère du site est encore forte, et son intérêt biologique ne s'est pas déprécié depuis le début de son inscription en ZNIEFF. S'il ne semble pas y avoir d'atteintes notables, les menaces potentielles (ou déjà réalisées en bordure) sont le risque de nouveaux boisements artificiels (ce qui impliquerait de surcroît un drainage également destructeur compte tenu de l'humidité du site), ainsi que la création de plan d'eau, également destructrice de biotopes et pouvant avoir des conséquences sur l'hydrologie et la qualité des cours d'eau.
Une hypothétique maîtrise foncière à des fins de protection du milieu aquatique et de la zone humide permettrait d’envisager de petits travaux de génie écologique pour augmenter la biodiversité.
Liens écologiques et fonctionnels avec d'autres ZNIEFF : oui, site très proche géographiquement de la tourbière de Goas Su qui a des caractéristiques écologiques similaires mais dépend d'un autre bassin versant.
