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Descriptif synthétique : cette zone abrite les rochers, les landes et les zones humides du versant Nord de la crête septentrionale des Monts d’Arrée faisant face au village du Mougau bihan en Commana. La principale tourbière, du même nom, concentre une grande part de l’intérêt biologique de la zone quant aux espèces floristiques rares et menacées, une autre petite zone tourbeuse résiduelle encore environnée par quelques parcelles en landes au dessus du village de Kernaman est également retenue. Ces zones humides alimentent le second ruisseau amont du lac artificiel du Drennec (bassin versant de l’Elorn). Les affleurements rocheux des "Schistes et Quartzites de Plougastel" de la crête ("Roc’hou") constituent à ce niveau un des plus grands "champs de rochers" des Monts d’Arrée. La végétation pionnière de ces rochers et les landes s’étendant jusqu’au bas du versant présentent des intérêts écologiques et paysager. Les landes et fourrés peu pénétrables qui les environnent possèdent un grand intérêt pour l’avifaune.
Milieux principaux : Landes sèches, mésophiles et tourbeuses, affleurements rocheux et pelouses sèches. Tourbières de pente à narthécies, saulaie tourbeuse, et communautés pionnières aquatiques et sur tourbe nue bien représentées (par l’action d’un pâturage bovin dans la partie Est de la tourbière).
Espèces remarquables :
Flore : présence de 3 espèces végétales protégées au plan national : le rossolis intermédiaire (Drosera intermedia), le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), le dryoptéris atlantique (Dryopteris aemula). Au moins 8 autres plantes vasculaires menacées sont également recensées. La tourbière du Mougau présente un très grand intérêt pour les bryophytes parmi lesquels les mousses Trematodon ambiguus (première donnée bretonne - 1997) et surtout le très rare Splachnum ampullaceum qui se développe sur des bouses en milieu tourbeux.
Faune (sélection) : Mammifères : d’anciennes ardoisières (Bugel Noz) accueillent en hivernage quelques chiroptères dont le Grand rhinolophe ; Oiseaux : plusieurs rapaces d’intérêt communautaire sont signalés nicheurs certains ou probables dans l’environnement de ces landes sur le plateau ou le
versant (Busard Saint-Martin, Bondrée apivore). Plusieurs passereaux caractéristiques des landes les fréquentent ou y nichent, la Fauvette pitchou (Sylvia undata) notamment.
Invertébrés - Lépidoptères : présence d’une population du papillon protégé et d’intérêt communautaire Damier de la Succise (Euphydrias aurinia) dans la tourbière du Mougau. Un bon nombre de données existent sur le peuplement d’araignées de la tourbière du Mougau et des landes et ardoisières qui la surmontent suite à un stage du GRETIA dans le site en 2001.
Conditions actuelles de conservation : l’évolution naturelle de la plupart des landes du bas de versant est préoccupante, une plus grande diversité biologique et paysagère serait obtenue par la restauration puis l’entretien de plusieurs grandes parcelles en landes actuellement hautes. Parallèlement des menaces de nouveaux défrichements à des fins agricoles ou de boisements peuvent toujours survenir sans protection forte (en 2010). Le pâturage de la partie Est de la tourbière a des conséquences biologiques très positives sur le milieu qu’il serait intéressant de maintenir, mais il importerait aussi de bien évaluer ces impacts pour éviter des possibles dégradations (surpâturage).
Sur les hauteurs de la ZNIEFF (au droit du village de Kermonoual) plus de 30 hectares de landes et rochers ont été acquis par le Syndicat de l’Elorn. Le département du Finistère mène également une politique d’acquisition foncière sur la tourbière du Mougau (41,5 hectares acquis dans la ZNIEFF en 2010) pour sa protection et sa mise en valeur écologique (gestion des habitats et des espèces) ainsi que pédagogique (sentier et panneau d’interprétation de la tourbière "le Sentier des Korrigans", départ proche de l’Allée couverte du Mougau, créés en partenariat avec l’association Forum Centre-Bretagne Environnement). Le Parc Naturel Régional d’Armorique possède également 3 hectares environ en plusieurs parcelles disséminées dans la zone.
L’extrémité Est de la zone humide du Mougau et les landes et prairies qui la surmontent sur le versant abritent les captages d’eau du Syndicat intercommunal de Commana (captages « Roudour ») ; le maintien de toutes les landes en place à proximité et une évolution vers des prairies naturelles de fauche sans intrants pour les parcelles agricoles sont à préconiser.
Liens écologiques avec d’autres ZNIEFF : oui, avec les ZNIEFF de type I de la Haute vallée de l’Elorn au Sud, et du Roc’h Trévézel à l’Est.
