ZNIEFF 530030087
CAP D'ERQUY

(n° régional : 00000095)

Commentaires généraux

Le site du Cap d’Erquy est un espace côtier où se succèdent des pointes rocheuses en falaises très découpées, surmontées de pelouses et landes littorales rases à basses. Entre les pointes des plages occupent les anses, en arrière desquelles des systèmes dunaires calcarifères remontent vers le plateau, tout particulièrement au sud et à l’est de la plage de Lourtuais, où localement se tiennent des dépressions humides alcalines. De la lande mésophile à humide se trouve aussi sur le plateau central du Cap d’Erquy. Une partie en arrière des landes du Cap est boisée, surtout à la hauteur de le Portuais et à l’ouest de le Guen. Surmontant le port d’Erquy d’anciennes carrières creusées en haut de falaise constituent le site des « Lacs Bleus ». Le Cap d’Erquy est presque entièrement propriété du Département des Côtes d’Armor. C’est un site naturel parmi les plus remarquables par la richesse de sa faune et de sa flore, sa géologie, ses paysages, et son patrimoine archéologique.

Flore : cinq plantes protégées sont mentionnées dans la zone : la patience des rochers (Rumex rupestris), protégée au plan national et d’intérêt communautaire, est signalée en falaise à l’est de la plage de Lourtuais ; les quatre autres sont protégées en Bretagne : l’eufragie à larges feuilles (Parentucellia latifolia), le panicaut maritime (Eryngium maritimum) très localisé dans le site, l’hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium) assez fréquente sur le Cap, et la serratule des teinturiers sous-espèce de Seoane (Serratula tinctoria subsp. seoanei) dont des individus reconnus récemment dans le site se rapporterait à cette sous-espèce ibéro-atlantique (source n° 82). Vingt autres plantes sont également déterminantes pour la ZNIEFF parmi lesquelles : l’hutchinsie des rochers (Hornungia petraea) plante calcicole précoce des sables maritimes très localisée en Bretagne, le sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum) localisé à l’ensemble Cap d’Erquy-Cap Fréhel en Côtes d’Armor, l’avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) graminée des landes assez rare en Bretagne possédant une belle population sur le Cap d’Erquy, et plusieurs orchidées des sables littoraux calcaires ou pannes dunaires peu communes à très rares en Bretagne. L’ophrys silloné (Ophrys sulcata = Ophrys fusca subsp. minima) a été revu récemment (1 pied) mais la station serait instable et mériterait une gestion particulière car c’est l’une des 37 espèces végétales de très grand intérêt patrimonial pour la Bretagne (Conservatoire botanique national de Brest).

Plusieurs autres plantes remarquables indiquées autrefois du Cap d’Erquy ont disparu (données antérieures à 1990, ex : Ophioglossum vulgatum) ou beaucoup plus anciennes (rares Gentianacées).

Quelques mousses (plus ou moins calcicoles) peu communes en Bretagne sont aussi recensées, mais l’inventaire bryologique reste à réaliser.

Faune : - Vertébrés : le Cap d’Erquy est un site d’hivernage (grottes en falaise maritime) et de chasse pour plusieurs espèces de chauves-souris (effectifs faibles cependant) dont 2 espèces déterminantes : le Grand Rhinolophe et le Murin de Natterer.

L’ensemble du peuplement d’oiseaux du site a été étudié par le GEOCA en 2012 (données disponibles courant 2013), plusieurs espèces nicheuses et déterminantes récemment étudiées sont déjà bien connues dans le site, comme l’Engoulevent d’Europe ou la Fauvette pitchou.

Un suivi très fin du peuplement d’amphibiens a été entrepris depuis 2003 sur le site avec recensement exhaustif et évaluation de la capacité d’accueil des mares et points d’eau existants.

- Insectes : plusieurs espèces proposées déterminantes, dont le Grillon maritime de la Manche (Pseudomogoplistes vicentae subsp. septentrionalis) signalé sous la grande falaise de l'ouest du Cap d'Erquy, cet orthoptère n’est connu en France que de 3 départements du Massif armoricain et dans encore peu de localités. Les landes humides portent une population de gentiane pneumonanthe (également plante déterminante pour la zone) plante hôte d’un papillon protégé rare : l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon alcon), la population de cette espèce est régulièrement suivie depuis 1999 par le Groupe d'Etude des Invertébrés Armoricains (GRETIA)

Milieux remarquables : plusieurs grands types de milieux sont identifiés sur le site du Cap d’Erquy : la végétation des hauts de plages comprenant les espèces inféodées aux laisses de mer ; localement un cordon de galets en pied de falaise ; la végétation des falaises qui englobent les groupements des pelouses aérohalines, fissures de rochers, et autres cortèges exposés aux embruns et aux vents sur milieux rocheux ; les dunes comprenant principalement ici les dunes mobiles, les dunes fixées et les ourlets dunaires, et les placages sableux (dunes perchées), la végétation des landes : landes littorales fixées et landes de l’intérieur du cap sèches à humides ; et des végétations hygrophiles situées dans les dépressions du plateau : localement acides (moliniaie oligotrophe) et surtout alcalines (à affinités dunaires à choin et localement une cladiaie).

Conditions actuelles de conservation :

Le site est classé en totalité depuis octobre 1978. Entre 1980 et 1986, le Département des Côtes d’Armor a acquis 170 hectares dans le cadre d’une DUP pour préserver les espaces de landes et pinèdes soumis à une très forte pression immobilière, il assure la gestion écologique (fauches et restaurations de landes humides et de marais alcalins, enlèvements de saules et déboisements ou fortes éclaircies de boisements résineux, mise en place d’un pâturage ovin extensif (sur 22 ha) pour restauration et entretien de la végétation sur des placages sableux, des bas marais alcalins et des landes. Le Conseil général assure également les aménagements d’infrastructures pour l’accueil du public (près de 600 000 visiteurs en 2010).

Le Syndicat des Caps d’Erquy et de Fréhel est opérateur du site Natura 2000 «Cap d’Erquy - Cap Fréhel», ses autres missions portent sur la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel auprès du grand public et des scolaires. Un programme d’animations estivales est élaboré en partenariat avec les Offices de Tourisme.

Intérêts géologique et archéologique : la série sédimentaire rose d’Erquy - Fréhel d’âge ordovicien (environ - 470 millions d’années) constitue un ensemble géologique d’intérêt national (source n° 81).

Le Cap d'Erquy est un barré (ancien site fortifié de l'âge du fer). Le Cap d’Erquy est aussi un site préhistorique (flèches du néolithique), protohistorique (éperon barré du 4ème siècle avant JC) et historique : corps de garde et four à boulets du 17ème siècle, carrières de grès du 19ème et début 20ème.

Liens écologiques et fonctionnels avec d'autres ZNIEFF : cette zone est proche la ZNIEFF n° 00000037: « Côtes de Sables d’Or les Pins - les Hôpitaux et Estuaire de l’Islet » (révisée en 2010).

Commentaires sur la délimitation
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