Descriptif synthétique : Grand ensemble de côte à hautes falaises et vastes landes atlantiques, parsemées de pins épars, interrompu vers La Palue (côte ouest) par une zone dunaire.
Milieux principaux : falaise littorale, pelouse aérohaline, landes sèches et mésophiles, lande humide (atypique car avec très peu d’Erica tetralix, effet de péninsule ?), localement des landes tourbeuses avec groupement de tourbière à narthécie (Tromel, St-Hernot), bois de conifères, pelouses dunaires thermophiles et placages de sable calcarifère en haut de falaise, dépressions dunaires et petits rus dans les talwegs perpendiculaires à la côte ouest, prairies dunaires, et fourrés à prunelliers ou à ajonc d’Europe (anciennement cultivé pour l’alimentation des chevaux).
Espèces remarquables :
- Flore : très grande diversité végétale, avec près de cinquante plantes vasculaires déterminantes pour la ZNIEFF, dont une espèce protégée et d'intérêt communautaire : la fougère Trichomanes speciosum seulement présente sous sa forme de prothalle dans des grottes en falaise maritime (côte est), et 12 autres espèces protégées aux niveaux national ou régional, dont le grémil prostré (Lithodora prostrata) appelé localement « la Crozonnaise » et n’est connu en France que de 4 départements du littoral atlantique, ici possédant d’assez nombreuses stations bien recensées ; l’orchidée sérapias en langue (Serapias lingua) très rare en Bretagne et dont c’est l’unique station finistérienne (réduite), et la fougère capillaire de Montpellier (Adiantum capillus-veneris) seulement connue ailleurs pour la Bretagne de Beuzec-Cap-Sizun et Belle-Île. Parmi les nombreuses autres plantes déterminantes, signalons également la présence des très rares orchidées ophrys de la passion (Ophrys passionis) et ophrys sillonné (Ophrys sulcata) ainsi que de l’épervière de Lepeletier (Hieracium peleterianum) connue pour la Bretagne que du bout de la Presqu’île de Crozon, du Cap Fréhel et de l’Estuaire de la Vilaine.
Site également très intéressant pour les lichens et les bryophytes, par exemple pour ce dernier groupe : les mousses Cheilotheila chloropus calcicole présente sur pelouse littorale ensablée (3 autres localités connues en Bretagne en 2012) et Eurhynchium speciosum en bordure de ruisseau.
- Faune : Oiseaux : zone de reproduction du Crave à bec rouge, de l'Engoulevent d'Europe et de la Fauvette pitchou, et importante colonie de Cormoran huppé (colonie suivie annuellement, source n° 75).
Mammifères : existence de plusieurs sites d’hivernage de chauves-souris, notamment pour le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce d’intérêt communautaire.
Insectes protégés et d’intérêt communautaire : présence de l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) sur le ruisseau entre Lostmarch et Kerdreux, et du papillon Damier de la Succise (Euphydrias aurinia) autour des zones humides de St-Hernot et Tromel (reproduction très probable).
Protection - Conservation : le Conservatoire du Littoral a acquis de très nombreuses parcelles sur toute la large bande côtière du Cap de la chèvre, et une grande partie de cette ZNIEFF se trouve aussi dans le site classé, cependant les protections réglementaires plus spécifiques à la nature sont encore très peu nombreuses au regard du très important patrimoine biologique que porte le site ; seule la petite tourbière de Tromel est protégée par un arrêté de protection de biotope en date du 23 juillet 1996.
Cette ZNIEFF I est entièrement contenue dans la zone Natura 2000 « Presqu’île de Crozon », cette dernière plus large sur le Cap de la Chèvre repère aussi d’autres secteurs en landes intérieures qui ne manquent pas d’intérêt (présence avérée d’espèces protégées) : Menez Bouis, Goarem ar Zel, mais qui nécessiteraient des investigations complémentaires et du recueil de données naturalistes pour une reconnaissance ultérieure en ZNIEFF (à créer ou ZNIEFF du Cap de la Chèvre à étendre).
Des objectifs de gestion de la lande sur la Cap de la Chèvre ont été développés dans le cadre de programmes de conservation européens (projet HEATH) avec le Conservatoire du Littoral comme maître d'ouvrage.
L’augmentation de la fréquentation humaine sur les chemins côtiers entraîne localement la destruction du tapis végétal et une forte érosion. Les dérangements répétés durant la période de reproduction affectent sérieusement l'avifaune, notamment les craves.
Intérêt géologique : la Pointe de Lostmarc'h est un site géologique d’intérêt national (paléovolcanites ordoviciennes : pillow-lavas, brèches).