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Descriptif synthétique : les landes mésophiles établies sur le plateau de Ménez Meur composent l'essentiel de la zone, elles sont parcourues par un réseau de crêtes déchiquetées (les roc'h) composées de schistes et quartzites offrant une bonne possibilité de développement à divers groupements végétaux pionniers de rochers et pelouses en situation sèche (localement plus humide à très humide : au dessus de Kermarquer, et sous couvert boisé près de Maner Préon et Kan an Od). Landes sèches autour des crêtes, landes humides (plus localisées), landes fourrés et ptéridaies (un peu plus développées au Sud du Roc'h an Diaoul) complètent ce panorama des landes indispensable à son avifaune caractéristique, et très intéressant au plan paysager.
6 zones tourbeuses principales occupant les fonds de vallée et des pentes sont recensées : au nord les tourbières de Balaneg Huella et Quélennec (dépendant du bassin versant de l'Elorn), au centre les complexes tourbeux de Roc'h Copohel et de Roc'h an Diaoul, et au sud le petit secteur tourbeux en tête de vallées au Sud de Kerandrouaguez. Ces tourbières ont un intérêt départemental ou local à l'échelle des Monts d'Arrée, mais présentent toutefois un intérêt biologique certain, et des potentialités que des actions de gestion adaptées pourraient révéler (effacement de réseaux de drainage, défrichement forestier en périphérie, étrépages expérimentaux, etc.).
Des prairies permanentes enclavées dans les landes, des pinèdes plus ou moins lâches sur landes et de petits bois feuillus sur les marges jouent également un rôle pour l'avifaune.
L'importante maîtrise foncière publique (politique ENS du CG29), et la présence du Parc Naturel Régional d'Armorique en tant que gestionnaire du site avec son élevage à visée conservatoire de races domestiques bretonnes et ses équipements d’accueil sur le domaine de Menez Meur, permettent d'oeuvrer à la conservation de ce patrimoine naturel, ainsi qu’à sa découverte (animations et parcours d’interprétation des landes).
Milieux principaux : complexes de rochers, pelouses et landes sèches ; landes sèches et mésophiles à bruyères et ajonc de Le Gall ; landes humides à bruyères à 4 angles (en amont et aval du Roc'h Copohel) ; landes hautes à ajonc d'Europe et fougère aigle, complexe de landes tourbeuses à callune et tourbière de pente à narthécie et molinie, et taillis tourbeux très diversifiés ; prairies et bas marais à jonc acutiflore (près de Dirimeur et Penn ar Hoat ar Gorré) ; fourrés arbustifs et ptéridaies ; boulaies mésophiles, chênaies-hêtraies, et bois de châtaigniers ancien (à l’est du domaine) ; petites mares et réservoirs, ruisseaux oligotrophes issus de tourbières.
Espèces remarquables : - Flore : présence de 7 espèces végétales protégées aux plans national (6) et régional (1) : les rossolis intermédiaire et à feuilles rondes (Drosera intermedia et D. rotundifolia), les fougères hyménophylle de Tunbridge (Hymenophyllum tunbrigense) en une seule localité mais assez importante, le dryoptéris atlantique (Dryopteris aemula) en plusieurs points de la zone, et le trichomanes remarquable (Trichomanes speciosum) présent uniquement sous sa forme de prothalle, ainsi que le lycopode sélagine (Huperzia selago) avec un pied découvert en avril 2013 ; le lycopode inondé (Lycopodiella inundata) est conservé dans la liste des espèces déterminantes bien que plus apparu dans la zone depuis une douzaine d’années (2 stations étaient recensées), il réapparaîtra probablement un jour à la faveur d’un décapage accidentel ou programmé. Au moins 8 autres plantes vasculaires menacées de landes ou tourbières sont également recensées.
Les bryophytes déterminantes sont assez nombreuses : présence (localisée) de la sphaigne de la Pylaie (Sphagnum pylaesii) espèce d'intérêt communautaire (en cours de protection légale), et de plusieurs hépatiques et mousses remarquables dont Adelanthus decipiens hépatique uniquement présente dans un nombre limité de stations du Finistère pour la France entière, Nardia compressa hépatique contenue dans quelques rares ruisseaux oligotrophes d’amont du Finistère et probablement seules stations de plaine en France, et Ulota calvescens mousse corticole encore très ponctuellement connue en France.
- Faune : Oiseaux : 74 espèces ont été répertoriées sur le plateau de Ménez Meur, et au moins 8 espèces remarquables ou à statut particulier s'avèrent déterminantes pour la zone, en particulier les Busards cendré et Saint-Martin nicheurs encore réguliers dans les landes du plateau.
Invertébrés : près de 250 arthropodes recensés dont plusieurs rares à l'échelle de la Bretagne tel que le coléoptère coprophage Geotrupes stercorarius. L'Escargot de Quimper (Elona quimperiana) protégé et d'intérêt communautaire est présent en plusieurs points du site.
Conditions actuelles de conservation : la maîtrise foncière actuelle : 610 ha sur le domaine de Ménez Meur en 2012, essentiellement propriété du Département du Finistère, pourra encore être complétée dans le futur à l’intérieur d’un périmètre d’intervention atteignant 945 hectares ; le Parc Naturel Régional d’Armorique est le gestionnaire de ces terrains. Le Plan de gestion 2008-2013 des espaces naturels du Domaine de Ménez Meur est en cours d’évaluation en 2013. L'entretien mécanique et par pâturage et la restauration de landes sont réalisés en de nombreux endroits : plus de 220 hectares dans la ZNIEFF sont contractés dans le cadre des Mesures agro-environnementales territorialisées, majoritairement sur des landes ; plusieurs éleveurs sont liés par voie de prêt à usage avec le CG29 et le Parc dans la mise en pâturage extensif ou fauche avec exportation d'îlots de landes mésophiles à sèches.
Des suppressions définitives de plusieurs boisements résineux existants sur des landes et rochers en vue de leur réhabilitation sont en cours, certaines de ces opérations étant aidées dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2011-2020.
L'extrême Sud de la zone comme prédit dans la précédente fiche ZNIEFF de 2000 a fait l’objet de nouveaux boisements et de défrichements agricoles (partiellement retirés du périmètre). Localement, au dessus de Kermarquer (en Sizun) un surpâturage sur landes et rochers a fortement dégradé ces habitats.
Liens écologiques avec d'autres ZNIEFF : oui, avec le Yeun Kergoarem et les landes de Lann er Marrou.
