ZNIEFF 530120006
ETANG ET MARAIS DU CORROAC'H

(n° régional : 00000714)

Commentaires généraux

L’étang du Corroac’h créé par l’édification ancienne d’une digue directement sur le cours d’eau,

présente aujourd’hui une surface en eaux libres relativement réduite (1,5 ha). Près de la digue, une petite

station de Fluteau nageant (protégé) occupe la bordure vaseuse tandis que la Grande Prêle (inscrite sur la

liste rouge du massif armoricain) s’est installée sur le revers de la digue. En amont de l’étang, une

magnocariçaie étendue à Carex paniculata, ponctuée de saules, se présentant en mélange avec un

groupement de bas-marais à Menyanthes trifoliata et Potentilla palustris (inscrites sur la liste rouge du

massif armoricain), occupe la queue d’étang et son amont sur près de 800 mètres de long. Plus en amont,

des prairies humides, présentant notamment un groupement à Jonc acutiflore et Carum verticillatum, lui

succèdent et occupent le fond de vallon largement évasé. Ces prairies présentent encore des dépressions

de bas-marais paratourbeux à Potentille des marais, Carex rostrata. Elles montrent aussi des secteurs

oligotrophes hébergeant la Pédiculaire des marais (Pedicularis palustris) plus rare. Ces trois espèces

sont inscrites sur la liste rouge des espèces rares et menacées du Massif Armoricain. Ces habitats

paratourbeux et espèces associées sont très rares à l’échelle du Sud Finistère.

Séparé des prairies, par une bande de roselière à Baldingère, le ruisseau du Corroac’h montre à ce niveau

de son cours, un fond essentiellement sableux avec ponctuellement des dépôts limoneux, alternant des

zones de mouilles de concavité et de plat courant. Des bouquets immergés d’hydrophytes ponctuent le

fond – Callitriche hamulata, Apium inundatum, Myriophyllum alterniflorum... Ce cours d’eau relève

d’un habitat d’intérêt communautaire. La présence de cette phytocénose en amont est à souligner en

raison de sa sensibilité aux pollutions organiques et inciterait à envisager la désignation d’une ZNIEFF

de type 2.

Le ruisseau accueille un peuplement piscicole à Truite fario, Chabot et Anguille. La baisse du

recrutement européen de cette dernière espèce en fait désormais une espèce à fort enjeu patrimonial.

La Loutre signalée précédemment (entre 1986 et 1992) semble désormais absente. En revanche la zone

reste accueillante pour le Putois et le Campagnol amphibie, deux espèces dont les statuts de conservation

sont préoccupants.

Le fonctionnement du site a été profondément perturbé par la création de 2 remblais récents : la récente

voie express en Quimper et Pont l’Abbé, la route d’accès au centre d’enfouissement technique de

déchets de Tréméoc, qui se sont rajoutés à l’ancienne route départementale et la voie ferrée (réaffectée

en voie piétonnière et cyclable) pour fractionner le site et en modifier l’hydrologie. Les pratiques

agricoles entretenant la zone n’ont plus lieu : les prairies amont précédemment fauchées sont désormais

délaissées. La qualité écologique des lieux est aussi perturbée par les nuisances sonores liées au trafic

routier et à l’exploitation du centre d’enfouissement des déchets.

Sur le plan hydrologique, la fermeture de l’ancienne pisciculture immédiatement en aval de la digue de

l’étang (2006) a été accompagnée de la condamnation du bief de dérivation pour restituer l’ensemble du

flux d’eau dans le lit principal.

La Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud envisage la création d’une retenue d’eau sur le

cours d’eau, en amont du centre d’enfouissement, pour l’alimentation en eau potable, comme ressource

complémentaire en cas de pollution sur l’actuelle retenue du Moulin Neuf (Plonéour-Lanvern) et en

prévision de l’augmentation de la consommation sur le littoral bigouden. Ce projet se révèlerait

préjudiciable à la qualité écologique de la vallée.

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos

propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et

localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF a été réduite pour n’intégrer que les zones

sous influence de l’étang du Corroac’h : le tronçon de

rivière à cours ralenti, à fond sableux, et les zones

humides paratourbeuses.

Sur les zones amont, des stations de plantes

déterminantes existent (Pedicularis palustris) ou ont

existé (Pedicularis palustris, Luronium natans) mais se

montrent trop dispersées sur la vallée pour argumenter

l’extension de la ZNIEFF de type 1.

Les cours d’eau en amont du site montrent un faciès à

Myriohyllum alterniflorum et Apium inundatum ; cette

phytocénose est caractéristique des cours d’eau acides

oligotrophes, et se révèle sensible aux pollutions

organiques ; cet habitat d’intérêt communautaire

inciterait à envisager la désignation d’une ZNIEFF de

type 2 sur une plus grande étendue.