L’étang du Corroac’h créé par l’édification ancienne d’une digue directement sur le cours d’eau,
présente aujourd’hui une surface en eaux libres relativement réduite (1,5 ha). Près de la digue, une petite
station de Fluteau nageant (protégé) occupe la bordure vaseuse tandis que la Grande Prêle (inscrite sur la
liste rouge du massif armoricain) s’est installée sur le revers de la digue. En amont de l’étang, une
magnocariçaie étendue à Carex paniculata, ponctuée de saules, se présentant en mélange avec un
groupement de bas-marais à Menyanthes trifoliata et Potentilla palustris (inscrites sur la liste rouge du
massif armoricain), occupe la queue d’étang et son amont sur près de 800 mètres de long. Plus en amont,
des prairies humides, présentant notamment un groupement à Jonc acutiflore et Carum verticillatum, lui
succèdent et occupent le fond de vallon largement évasé. Ces prairies présentent encore des dépressions
de bas-marais paratourbeux à Potentille des marais, Carex rostrata. Elles montrent aussi des secteurs
oligotrophes hébergeant la Pédiculaire des marais (Pedicularis palustris) plus rare. Ces trois espèces
sont inscrites sur la liste rouge des espèces rares et menacées du Massif Armoricain. Ces habitats
paratourbeux et espèces associées sont très rares à l’échelle du Sud Finistère.
Séparé des prairies, par une bande de roselière à Baldingère, le ruisseau du Corroac’h montre à ce niveau
de son cours, un fond essentiellement sableux avec ponctuellement des dépôts limoneux, alternant des
zones de mouilles de concavité et de plat courant. Des bouquets immergés d’hydrophytes ponctuent le
fond – Callitriche hamulata, Apium inundatum, Myriophyllum alterniflorum... Ce cours d’eau relève
d’un habitat d’intérêt communautaire. La présence de cette phytocénose en amont est à souligner en
raison de sa sensibilité aux pollutions organiques et inciterait à envisager la désignation d’une ZNIEFF
de type 2.
Le ruisseau accueille un peuplement piscicole à Truite fario, Chabot et Anguille. La baisse du
recrutement européen de cette dernière espèce en fait désormais une espèce à fort enjeu patrimonial.
La Loutre signalée précédemment (entre 1986 et 1992) semble désormais absente. En revanche la zone
reste accueillante pour le Putois et le Campagnol amphibie, deux espèces dont les statuts de conservation
sont préoccupants.
Le fonctionnement du site a été profondément perturbé par la création de 2 remblais récents : la récente
voie express en Quimper et Pont l’Abbé, la route d’accès au centre d’enfouissement technique de
déchets de Tréméoc, qui se sont rajoutés à l’ancienne route départementale et la voie ferrée (réaffectée
en voie piétonnière et cyclable) pour fractionner le site et en modifier l’hydrologie. Les pratiques
agricoles entretenant la zone n’ont plus lieu : les prairies amont précédemment fauchées sont désormais
délaissées. La qualité écologique des lieux est aussi perturbée par les nuisances sonores liées au trafic
routier et à l’exploitation du centre d’enfouissement des déchets.
Sur le plan hydrologique, la fermeture de l’ancienne pisciculture immédiatement en aval de la digue de
l’étang (2006) a été accompagnée de la condamnation du bief de dérivation pour restituer l’ensemble du
flux d’eau dans le lit principal.
La Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud envisage la création d’une retenue d’eau sur le
cours d’eau, en amont du centre d’enfouissement, pour l’alimentation en eau potable, comme ressource
complémentaire en cas de pollution sur l’actuelle retenue du Moulin Neuf (Plonéour-Lanvern) et en
prévision de l’augmentation de la consommation sur le littoral bigouden. Ce projet se révèlerait
préjudiciable à la qualité écologique de la vallée.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Cette ZNIEFF a été réduite pour n’intégrer que les zones
sous influence de l’étang du Corroac’h : le tronçon de
rivière à cours ralenti, à fond sableux, et les zones
humides paratourbeuses.
Sur les zones amont, des stations de plantes
déterminantes existent (Pedicularis palustris) ou ont
existé (Pedicularis palustris, Luronium natans) mais se
montrent trop dispersées sur la vallée pour argumenter
l’extension de la ZNIEFF de type 1.
Les cours d’eau en amont du site montrent un faciès à
Myriohyllum alterniflorum et Apium inundatum ; cette
phytocénose est caractéristique des cours d’eau acides
oligotrophes, et se révèle sensible aux pollutions
organiques ; cet habitat d’intérêt communautaire
inciterait à envisager la désignation d’une ZNIEFF de
type 2 sur une plus grande étendue.