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Les Landes de Touvérac sont situées dans la partie charentaise de la Double Saintongeaise, à 45 kilomètres au sud d’Angoulême. Le massif forestier de la Double est caractérisé par des sols sableux ou argileux acides, favorables à la sylviculture des pins, omniprésente dans ce secteur du Poitou-Charentes, mais aussi exploités pour en extraire une argile blanche, le kaolin, laissant à la place de profonds étangs aux eaux turquoise. Ces terrains acides accueillent également de nombreuses zones de landes sèches et humides, et leurs cortèges faunistiques et floristiques associés. La zone s’étend sur plus de 400 hectares, et est composée d'étangs issus d’extraction d’argile dont l’exploitation s’est arrêtée au début des années 1990. Ils sont entourés de landes, de prairies, de bois de feuillus et de plantations de pins, et l’ensemble est parcouru par des ruisselets. Le Conservatoire Régional d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes est gestionnaire d'anciennes carrières depuis 1996, et un sentier pédagogique balisé permet d’en faire le tour.
Intérêt floristique :
L'intérêt du site réside dans ses végétations de landes sèches à tourbeuses (et associées). Ces dernières hébergent le Piment royal (Myrica gale, protégé régional), le Saule rampant (Salix repens, vulnérable en Poitou-Charente) la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe, espèce en danger en Poitou-Charentes), et l'Orchis élevée (Dactylorhiza elata, protégée régionale). Les secteurs plus secs hébergent eux aussi une flore patrimoniale : Orchis grenouille (Coeloglossum viride, en danger en Poitou-Charentes), Agrostide de Curtis (Agrostis curtisi).
L'orchis punaise (Anacamptis coriophora, en danger critique d'extinction en Poitou-Charentes) est connu anciennement sur le site mais n'a pas été revue récemment.
Inrérêt faunistique :
Exceptionnel, avec un cortège d'espèces rares liées aux landes et zones humides oligotrophes. Parmi les plus emblématiques, on notera la présence de la Fauvette pitchou (Sylvia undata), de l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), de la Loutre (Lutra lutra), de la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), du Fadet des laiches (Coenonympha oedippus), du Damier de la succise (Euphydryas aurinia), de la Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons, qui compte ici l'une de ses rares localités picto-charentaises), du Grand capricorne (Cerambyx cerdo)... Ainsi que de nombreuses espèces de chauves-souris et rapaces qui utilisent la zone comme terrain de chasse.
En raison du caractère diffus des principaux habitats, la zone est difficile à déterminer et correspond, pour des raisons pratiques, à des limites visuelles. On retrouve à l'intérieur les stations les plus denses en espèces végétales déterminantes, les sites de reproduction et les aires vitales des principales espèces animales déterminantes, ainsi que des espaces en cours de réaménagement et de protection. Elle est bordée par l'ancienne RN10 à l'est, au nord par une petite vallée, et au sud et à l'ouest par des routes départementales. Les parcelles de culture intensive ont été exclues de la zone. Les parcelles de vignobles dans la partie centrale ont été maintenues ; peu traitées, elles sont notamment utilisées par l'Alouette lulu comme zone de nourrissage.
