ZNIEFF 540004624
BUTTES DE LA BASTIERE ET DE LA BORLIERE

(n° régional : 06020320)

Commentaires généraux

Pelouses rases xérophiles sur sables dolomitiques et dalles calcaires.

INTERET BOTANIQUE :

L'un des sites majeurs sur sables dolomitiques des environs de Lussac et Sillars, avec buttes-témoins de bancs calcaires ayant résisté à l'érosion, sans doute déjà connu au XIXème. On y retrouve :

 -des pelouses à annuelles calcicoles xérophiles sur sables et sur dalles : Sablines des Chaumes (Arenaria controversa, endémique française et protégée nationale), les sables de Lussac constituant l'une de ses trois localités de la Vienne, en disjonction avec les populations angoumoisines (fief régional), Vulpie membraneuse (Vulpia membranacea), seule localité picto-charentaise actuellement connue à l'intérieur des terres, Alysson à calice persistant (Alyssum alyssoides), Hornungie des Pierres (Hornungia petraea), et aussi l'Agrostide interrompue (Apera interrupta), dans sa troisième localité récente en Nouvelle-Aquitaine, etc.

-des pelouses calcicoles vivaces xérophiles du Xerobromion : Fétuque d'Auquier (Festuca auquieri, endémique française), Renoncule à feuillles de graminées (Ranunculus gramineus, protégée régionale), dont les pelouses de Lussac sont le seul bastion du Poitou, Bugle de Genève (Ajuga genevensis), une des trois localités picto-charentaises, en limite d'aire occidentale, Pulsatille commune (Anemone pulsatilla, PR) dont le secteur de Lussac-Montmorillon constitue un des trois bastions pour l'espèce en Nouvelle-Aquitaine, Véronique de Scheerer (Veronica scheereri), etc.

En tout, 25 espèces végétales déterminantes ont été recensées sur le site.

INTERET ORNITHOLOGIQUE :

Nidification d'espèces patrimoniales des milieux prairiaux à forts enjeux de conservation : Alouette lulu, Oedicnème criard, Pie-grièche écorcheur, Traquet motteux. Le site constitue également une zone d'alimentation privilégiée pour de nombreux rapaces (busards, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon hobereau...).

INTERET ENTOMOLOGIQUE

Fort intérêt pour les espèces des pelouses thermophiles dont plusieurs sont inscrites sur les listes rouges comme le Mercure (Arethusana arethusa), l'Argus Bleu-Nacré (Lysandra coridon) et le Sténobothre de la palène (Stenobothrus lineatus) ou bénéficient d'un PNA à l'image de l'Azuré du serpolet (Phengaris arion).

Commentaires sur la délimitation

Limites des buttes.

En 2019, fusion des ZNIEFF La Borlière (540120089) et Buttes de la Bastière (540004624) étant donnée la relative continuité entre ces sites, la faible distance qui les sépare, et les cortèges d'espèces patrimoniales similaires.

Par ailleurs, contour général largement modifié :

- retrait de parcelles cultivées dans la partie est du site.

- ajout de plusieurs parcelles de pelouses accueillant une flore riche en espèces déterminantes, et notamment les plus beaux affleurements des buttes-témoins qui n'étaient jusqu'alors pas pris en compte dans la ZNIEFF (c'est ici que se développent les plus belles populations d'espèces annuelles patrimoniales : Sabline des Chaumes, Alysson à calice persistant, Hornungie des pierres, etc.)

- sur le site de la Borlière : jonction entre deux polygones pour la continuité des enjeux liés aux pelouses sèches (faciès en cours de fermeture accueillant tout de même plusieurs espèces déterminantes).

- sur le site à cheval sur la D727 : extension aux zones de pelouses, ourlets et friches sur la base de la présence d'espèces déterminantes et d'habitats à fort potentiel de restauration, notamment par un pâturage extensif adapté.

De manière générale, les périmètres ont été revus pour mieux se caler sur les limites d'occupation du sol observée sur les dernières orthophotos.

Certaines zones thermophiles n'ont pas été prises en compte car présentant un faciès dégradé d'ourlet à Brachypode au sein duquel aucune espèce déterminante n'a pu être observée. Les limites du site sont également dues à la limite des connaissances actuelles.