ZNIEFF 540004675
CHAUMES DE SECHEBEC

(n° régional : 00000361)

Commentaires généraux

Complexe de pelouses calcicoles xéro-thermophiles - mosaïquées avec des gazons thérophytiques calcicoles à acidiclines -, de manteaux à Bruyère à balais et Spirée d'Espagne et de bosquets de chênaie verte (climax stationnel sur des sols très superficiels).

INTERET BOTANIQUE : exceptionnel (un des sites majeurs du Poitou-Charentes pour les pelouses calcaires).

- sur le plan floristique : cortège extrêmement riche d'espèces thermophiles dont plusieurs sont loin de leur aire principale comme l'Evax de Cavanillès (Evax carpetana), contacté pour la dernière fois en 1991 (pillage volontaire de la station), la Canche élégante (Aira elegantissima), ou encore l'Ophrys miroir (Ophrys speculum ; en l'absence d'insecte pollinisateur de cette espèce sous nos latitudes, la pérennité de la station est compromise). En 2020, redécouverte de la petite Centaurée maritime (Centaurium maritimum, en danger critique d'extinction en Poitou-Charentes, et redécouvert en 2020, après 50 d'absence).

- sur le plan phytocénotique : très grande originalité phytosociologique du "Xerobromion de Sèchebec", non encore nommé, et de la pelouse thérophytique calcifuge associée à Evax carpetana et Aira elegantissima.

Malgré la prise d'un arrêté de biotope et une gestion par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels, site en voie de rapide appauvrissement du fait de son isolement et de la dynamique naturelle de la végétation : densification des pelouses provoquant une régression dramatique des "tonsures thérophytiques" réduites à quelques m2, progression rapide du manteau à Bruyère à balais et Spirée.

Malgré des difficultés logistiques manifestes sur ce site très fréquenté, la reprise d'un pâturage ovin extensif à visées exclusivement conservatoires semble l'outil le plus approprié pour restaurer la qualité botanique du site.

INTERET FAUNISTIQUE :

Nidification de l'Engoulevent d'Europe, du Circaète Jean-le-Blanc et de la Pie-grièche écorcheur. Nidification ancienne de la Fauvette pitchou, non vérifiée aujourd'hui malgré la présence de l'espèce.

Zone de transit et de chasse pour plusieurs Chiroptères, du fait de la proximité des colonies de Saint-Savinien.

Fort intérêt entomologique : seule station départementale connue pour Arethusana arethusa. Seule population fonctionnelle départementale identifiée de Cupido minimus. Belles populations de Stenobothrus lineatus, Zygaena fausta, Zygaena sarpedon, etc.

Présence de plusieurs araignées à affinités méridionales, dont Eresus kollari et Alopecosa aculeata

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de 1985, très extensif et intégrant des cultures, a été restreint en 1997 aux seuls habitats motivants : pelouses, manteaux et chênaie verte. La limite est du site est calée sur la courbe de niveau qui amorce la combe du "Vallon des champs Canaud", occupée par une chênaie pubescente mésophile, de moindre intérêt.

En 2016, des continuités de chênaie verte ont été intégrées à l'est du site pour des raisons de fonctionnalité du site. A l'ouest, les prairies de fauches connectées à l'ancien périmètre, bien que d'un moindre intérêt, ont été intégrées également par souci de fonctionnalité, notamment pour les invertébrés. Déconnectée de la première entité, une pelouse xéro-thermophile relictuelle d'1,38 ha a été intégrée à la ZNIEFF. Elle présente des habitats comparables et héberge au moins une partie du cortège floristique patrimonial, notamment l'Ophrys sillonée (Ophyrs sulcata), et la Spirée à feuille de millepertuis (Spiraea hypericifolia subsp. obovata). L'état des connaissances sur cette parcelle est moindre, mais il est probable qu'elle héberge plusieurs autres espèces patrimoniales relictuelles (sites connectés jusque dans les années 1950).