ZNIEFF 540006845
Pelouses sèches de la Pointe de Queille

(n° régional : 00000389)

Commentaires généraux

Pelouses xéro-thermophiles calcicoles sur rebord de falaise littorale.

INTERET BOTANIQUE : très élevé.

- sur le plan floristique : site à proximité de la limite nord absolue de la Pâquerette à aigrettes (Bellis sylvestris), taxon subméditerranéen en disjonction d'aire; riche cortège d'espèces ayant leur origine sur les pourtours du bassin méditerranéen, avec plusieurs plantes rares/menacées : Iris maritime (Iris reichenbachiana, protégée régionale), Scorzonère hirsute (Scorzonera hirsuta, protégée régionale), Astragale de Montpellier (Astragalus monspessulanus).

- sur le plan phytocénotique : présence de l'assocation à Pâquerette pappuleuse et Fétuque marginée (Bellidi pappulosae - Festucetum marginatae) , association synendémique de quelques pointes rocheuses entre La Rochelle et Royan, ici en limite nord-occidentale absolue.

Site extrêmement dégradé, au bord de l'extinction, maintenu toutefois dans le réseau ZNIEFF en raison des arguments floristiques invoqués ci-dessus (station de Bellis sylvestris notamment) : construction d'un circuit de karting sur une partie des anciennes pelouses, dépôts de remblais et ordures diverses (tas de pneus, huiles de vidange etc), piétinement et rudéralisation dus à une importante fréquentation (faubourgs de La Rochelle) etc.

Station botanique autrefois très riche (équivalente à la Pointe du Chay située 15 km plus au sud) mais qui a perdu au cours du XXème siècle plusieurs de ses espèces les plus prestigieuses dont le Grémil d'Apulie (Neatostema apula) qui possèdait ici sa limite nord absolue (encore présente à la pointe du Chay) et une trigonelle (Trigonella gladiata) disparue également à la Pointe du Chay. L'appauvrissement du site se poursuit de nos jours : par exemple, le Liseron rayé (Convolvulus lineatus) observé en 2010, n'a pas été revu en 2020.

INTERET FAUNISTIQUE:

Ce site présente peu d'intérêt pour la faune du fait de l'aspect linéaire et relictuel des milieux naturels s'étirant entre les falaises et les champs cultivés. On peut citer toutefois le Tadorne de Belon qui se reproduit irrégulièrement dans les falaises.

Commentaires sur la délimitation

Historique : Contours drastiquement réduits depuis 1985 du fait des altérations majeures subies par le site : la ZNIEFF se réduit désormais à une étroite bande de pelouses en bordure des falaises (largeur de 2 à 10m, pour 600m environ de longueur).

2020 : périmètre ré-étendu pour conserver l'ensemble de la ligne de falaise entre le pont de l'île de Ré et la Maréchale, avec le haut de falaise accueillant en partie des pelouses dont une bonne partie subit une rudéralisation importante. Cependant, une gestion adaptée et une mise en défends des hauts de falaise pourraient restaurer les pelouses associées. De plus la falaise en elle-même constitue un habitat d'intérêt patrimonial à prendre en compte. Les pelouses sur remblai du marais de Pampin ont été ajouté au contour pour des raisons de continuité d'habitats avec les pelouses de hauts de falaises.