ZNIEFF 540007620
MASSIF FORESTIER D'AULNAY ET DE CHEF-BOUTONNE

(n° régional : 05990000)

Commentaires généraux

Vaste ensemble forestier comprenant 5 noyaux boisés séparés par des espaces à forte dominance agricole (céréales intensives). Forêts caducifoliées sur calcaires jurassiques : chênaie pubescente essentiellement dans les bois privés gérés en taillis mais également futaie de hêtre (jusqu'en 1999) dans la forêt domaniale d'Aulnay.

Le site comprenait - avant l'ouragan de décembre 1999 - les surfaces les plus étendues et les plus représentatives au niveau régional (avec celles de la forêt de Chizé voisine) du RUBIO PEREGRINAE-FAGETUM SYLVATICAE, hêtraie calcicole sud-occidentale qui constituerait, en contexte climatique thermo-atlantique, un représentant extrême et appauvri de l'alliance du CEPHALANTHERO-FAGION dont l'optimum se situe dans l'espace médio-européen. Remarquable cortège floristique associé à la hêtraie avec des populations importantes d'espèces rares ou en station unique au niveau régional (Belladone, Orge d'Europe).

Outre son intérêt phytocénotique, le site hébergait également des espèces menacées dont la dépendance vis à vis de la futaie de hêtre est plus ou moins forte : invertébrés et chiroptères notamment.

Par ailleurs, une grande partie des espaces boisés du site consiste en chênaie pubescente traitée en taillis au sein de laquelle subsistent des pelouses et des ourlets calcicoles thermophiles de surface réduite mais d'une grande signification biogéographique par la présence d'un riche cortège d'espèces d'origine méditerranéenne ou sud-européenne dont plusieurs possèdent sur le site leur limite de répartition absolue vers le nord.

Principales menaces :

Située aux confins de son aire d'indigénat, la hêtraie de Chizé est très sensible aux variations climatiques ; le hêtre y connaissait ainsi depuis quelques années des problèmes de dépérissement important (stress hydrique dû à des déficits pluviométriques successifs). Par ailleurs, l'ouragan de décembre 1999 a eu des conséquences catastrophiques finissant de mettre à bas une futaie déjà malmenée par la sécheresse. Dans ce contexte, la recherche d'essences de remplacement, plus "rustiques" et/ou à rentabilité à moins long terme (pins notamment), risque d'entraîner au mieux une banalisation de l'habitat forestier, voire la disparition pure et simple de son intérêt biologique à plus ou moins brève échéance.

Par ailleurs la conduite "classique" des peuplements en futaie équienne régulière avec des méthodes de sylviculture moderne ne permet vraisemblablement pas à la forêt de jouer pleinement son rôle d'habitat vis vis d'espèces menacées, liées le plus souvent à des faciès de fûtaie irrégulière et âgée avec de nombreux arbres sénescents ou morts ( chauves-souris sylvicoles, invertébrés aux larves sapro-xylophages etc...).

Les bois privés sont soumis quant à eux aux aléas d'une éventuelle volonté de "rentabilisation" de la part de leurs propriétaires : des enrésinements plus ou moins importants (Pinus nigra s.l. et Pinus sylvestris) ont déjà eu lieu ou sont en cours dans tous les noyaux non domaniaux, menaçant plus ou moins fortement selon les densités utilisées la qualité botanique des phytocénoses spontanées.

Enfin, les très riches ourlets qui se développent le long des nombreuses routes et voies carrossables sillonnant les boisements restent sous la dépendance étroite des modalités de gestion de ces espaces linéaires par les différents organismes gestionnaires : date et périodicité des interventions, matériel utilisé, etc.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF se cale sur les contours de la moitié sud-est du SIC FR5400450 MASSIF DE CHIZE-AULNAY : elle intègre le bloc forestier continu Forêt d'Aulnay-Forêt de Chef-boutonne ainsi que ses satellites périphériques - Bois d'Ensigné, Bois de Chantemerlière, Forêt de Fontaine et bois au nord de Chives - l'ensemble constituant une unité fonctionnelle et patrimoniale.