Les carrières de Saint-Laurent-d'Arce et de Prignac-et-Marcamps ont autrefois été exploitées pour la pierre de bourg destinée à la construction d’édifices en région bordelaise. Les environs de Bourg et de Saint-Laurent-d’Arce présentent un réseau de carrières abandonnées dont plusieurs ont fait l’objet de reconversion en champignonnières. Suite à la baisse ou à l'arrêt de ces activités, les carrières ont fait l’objet d’une reconquête par la flore et la faune sauvage.
Les prospections de terrain ont permis de souligner la présence de falaises pittoresques et pelouses calcaires plutôt rares en Gironde.
Le site est constitué de plusieurs entités réparties sur les communes de Prignac-et-Marcamps et Saint-Laurent-d'Arce. La plus grande entité, située au sud-est, se distingue par la présence de deux grands plans d'eau entourés d'un réseau de pistes. Les entailles et cavités creusées dans le calcaire tendre ont engendré la formation de nombreuses niches écologiques favorables à l’expression de végétations diversifiées et à l'installation d'une flore et d'une faune thermophile singulière : pelouses sèches et ourlets calcicoles, herbiers aquatiques dans les plans d'eau et dépressions humides temporaires, cortèges rupicoles thermophiles sur les affleurements calcaires, grottes et autres cavités, fourrés, etc.
Ces carrières présentent un grand intérêt floristique avec la présence de plusieurs espèces protégées ou remarquables pour le département. C’est le cas de la Laîche luisante (Carex liparocarpos) dont la ZNIEFF constitue l’unique station girondine, de la Koelérie à grandes fleurs (Koeleria macrantha), du Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon), de l'Euphraise de Jaubert (Odontites jaubertianus), de l'Epipactis des marais (Epipactis palustris), etc. La présence de cortèges floristiques thermophiles est particulièrement intéressante. Des prospections antérieures ont également permis de noter d'autres taxons patrimoniaux peu fréquents sur le département, dont le Fumeterre à petites fleurs (Fumaria parviflora), le Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris) et le Liseron cantabrique (Convolvulus cantabrica).
L'intérêt de ces carrières porte également sur les espèces cavernicoles. En effet, depuis 2014 ce réseau de cavités est suivi et consitue un enjeu majeur au niveau régional en raison de la présence de colonies de reproduction de deux espèces de chiroptères considérées sensibles de Niveau 2 sur l'ensemble du territoire néo-aquitain. Malheureusement, les données associées à ces espèces ne pouvant être diffusées à une échelle inférieure à la maille 10x10 km, celles-ci n'apparaitront pas sur la présente fiche. En hiver, ce site constitue également un important gîte et compte a minima 9 espèces. A noter également, la présence de 6 espèces d'amphibiens dont le pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans) et le crapaud calamite (Epidalea calamita).
Le site est parcouru de nombreuses pistes maintenues ouvertes par la fréquentation d'engins motorisés (pistes de moto-cross) et fait l'objet d'entrepôt de pierre de taille.
[Les listes d'espèces présentées en 7.1 et 7.2 concernent les principales espèces remarquables et/ou représentatives du site ; elles ne sont donc pas exhaustives]
La délimitation du site est basée sur l'interprétation de photos aériennes couplée à des inventaires de terrain. La ZNIEFF, initalement centrée sur l'ancienne carrière de Saint-Denis, qui constitue toujours le "coeur" du site, a été agrandie de manière à inclure d'autres carrières désaffectées ou en activité et les milieux herbacés, boisés ou cavernicoles associés. La ZNIEFF inclut désormais plusieurs entités, en chapelet plus ou moins continu, entre les lieux-dits Bonnefont (Prignac-et-Marcamps) et Blanquine (Saint-Laurent-d'Arce).
L'ajout des entités de Prignac-et-Marcamps est lié à la présence de pelouses maigres sur dalles rocheuses et d'espèces remarquables (Brachypodium distachyon, Torilis africana, Iberis amara ; données anciennes de Fumaria parviflora, Convolvulus cantabrica, Legousia speculum-veneris ; etc.) ; ces entités s'inscrivent dans la continuité du réseau de pelouses et falaises calcaires des carrières exploitées de Saint-Laurent-d'Arce, ce qui présente un intérêt fonctionnel en tant que trame verte / corridor pour les espèces des pelouses sèches mais également pour les chiroptères (présence de cavités).
La mosaïque, entre parcelles de fourrés et vignes, de la partie Sud de l'entité dans laquelle se situent des entrées du réseau de cavités ou des puits participe aux déplacements et à la chasse des colonies de chiroptères retrouvées à Saint-Laurent-d'Arce.
La ZNIEFF est délimitée par les routes et chemins, bâtiments d'activités et zones de stockage liés aux carrières et zones résidentielles. Sur les secteurs au nord-ouest, la forte imbrication des habitations avec les anciennes carrières contribue à limiter les possibilités de détourage simple des zones d'intérêt (compte-tenu du grain de définition des cartes et photographies aériennes et du caractère clos de certaines parcelles ) : les limites ont été alors tracées en se basant sur les visites de terrain, la localisation des espèces remarquables et la continuité des milieux, de manière à englober les principaux fronts de taille visibles sur la carte IGN.