ZNIEFF 720012950
ZONE HUMIDE DE SAINT-LAURENT-MEDOC

(n° régional : 00003582)

Commentaires généraux

Située dans le Médoc et partagée entre les communes de Saint-Sauveur et de Saint-Laurent-Médoc, cette ZNIEFF est composée d'une mosaïque de parcelles de Pin maritime (Pinus pinaster) à différents stades d'exploitation. La matrice paysagère est donc dominée par la monoculture intensive de Pin maritime (plantations denses monospécifiques équiennes), mais inclut également des formations associées (landes, fourrés et taillis, bosquets feuillus) sur les lisières et sous-bois, ainsi que sur les coupes forestières ou quelques parcelles non exploitées. Des pelouses et prairies colonisent les bermes des pistes et les layons forestiers. Le site comporte également un réseau de crastes (fossés de drainage visant à "assainir" la lande humide) et quelques lagunes (dépressions humides circulaires caractéristiques du plateau landais). Le sous-sol est principalement constitué de sables, avec la présence d'affleurements calcaires à proximité : c'est ce qui explique la cohabitation locale d'espèces acidophiles typiques des landes de Gascogne avec des espèces plutôt basophiles.

Il s'agit d'un site botanique exceptionnel grâce à la présence de deux espèces rarissimes : la ZNIEFF héberge en effet les plus fortes populations nationales de Bruyère de l'ouest (Erica erigena), espèce connue en France uniquement dans le Médoc, et l'une des deux seules localités régionales d'Iris de Sibérie (Iris sibirica), espèce menacée, en déclin. De nombreuses autres espèces remarquables sont présentes : Renoncule à feuilles d'Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), Centenille naine (Lysimachia minima), Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus), Gaillet boréal (Galium boreale), Daphné camélée (Daphne cneorum), Cardamine à petites fleurs (Cardamine parviflora), Ache inondée (Helosciadum inundatum), etc. La ZNIEFF héberge également une lande mésohygrophile originale endémique à aire très restreinte : l'Ericetum scopario – erigenae Lahondère & Bioret 1996.

Des informations complémentaires sur les enjeux floristiques et phytoécologiques pourront être trouvées en consultant le plan de gestion de l'ENS (Ecotone, 2016) ou les comptes-rendus des bulletins de la S.B.C.O. (e.g. Bonifait & Aird, 2016) et de la S.L.B. (e.g. Richard & Dauphin, 1993 ; Monferrand, 2008).

Bien que ces habitats soient propices au développement de nombreuses espèces, seule la Rainette verte (Hyla arborea) est actuellement recensée sur le site. C'est pourquoi, des inventaires faunistiques complémentaires sont à envisager sur le secteur.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation de cette ZNIEFF est complexe. Elle est située dans un secteur de culture de Pin maritime, sur lande humide localement et temporairement inondable. Le milieu est fortement perturbé par les diverses tentatives d'assainissement, mais avec des conséquences variables selon les secteurs. Du fait de l'exploitation sylvicole, la flore patrimoniale se réfugie souvent dans les milieux interstitiels (pare-feux, fossés, lignes électriques, etc.), notamment ceux maintenus ouverts (gérés en pelouse, prairie ou lande).

Suite aux inventaires de terrain, le périmètre a été dessiné au 1 / 5 000ème, sur la base de cartes IGN et photographies aériennes (2015). Compte-tenu de la configuration du site (matrice de pinède cultivée), il a été défini sur une base parcellaire et suit le plus souvent les limites de parcelles représentées notamment par des routes, pistes, crastes et/ou boisements feuillus, en excluant les unités d'exploitations fortement modifiées clairement identifiables (prairies artificielles ou cultures en progression).

Le périmètre a été délimité de manière à englober les secteurs les plus remarquables (habitats et espèces d'intérêt patrimonial) :

- stations d'Iris de Sibérie (les seules d'Aquitaine) ;

- stations de Bruyère de l'ouest (les plus importantes de France) ;

- prairies et landes au nord du lieu-dit Larousse, accueillant de nombreuses espèces patrimoniales ;

- milieux plus ou moins tourbeux, lagunes, mares, boisements de chênes remarquables, landes humides, etc.

Certains des habitats et espèces remarquables (Erica erigena, etc.) sont liés aux milieux interstitiels ou à certains stades d'exploitation de la pinède, ce qui implique que leur répartition peut changer dans le temps et dans l'espace en fonction de l'exploitation sylvicole et de la gestion des milieux associés. C'est pourquoi le périmètre a été élargi, en intégrant une bande tampon autour des principales stations d'espèces et habitats remarquables.