Le zonage correspond à une portion amont de la Dordogne périgourdine, comprenant sur un peu plus de 4 km de lit mineur, des bras morts principaux, nommés localement couasnes, ainsi que divers ilots. Ce site possède encore une bonne dynamique, permettant une grande diversité de milieux alluviaux (herbiers aquatiques, gazons amphibies, grèves, mégaphorbiaies, boisements, pelouses / prairies, etc.). Il héberge des dizaines d'espèces floristiques et faunistiques d'intérêt patrimonial liées à ces habitats : de nombreuses libellules comme la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), des mammifères tels que la Loutre d'Europe (Lutra lutra) ou encore des oiseaux comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), etc.
Les milieux alluviaux constituent ici l'intérêt principal de ce site. En effet, une dizaine de ces habitats y sont présents ; ils hébergent une flore souvent diversifiée, riche en plantes d'intérêt patrimonial.
Les herbiers aquatiques s'observent au niveau des eaux courantes et calmes. Ils accueillent des plantes localisées en Aquitaine et/ou en Dordogne comme le Fluteau nageant (Luronium natans, protégé en France et en Europe, de découverte récente sur le site Natura 2000 de la Dordogne périgourdine et qui forme ici les plus importantes stations du département - en 2017), le très rare Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus), la Zannichéllie des marais (Zannichellia palustris, protégée en Aquitaine), le Cornifle immergé (Ceratophyllum demersum), le Potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus), la Lentille d'eau à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza), la Lentille d'eau à trois lobes (Lemna trisulca), la Riccie des flots (Riccia fluitans), etc.
Les gazons amphibies exondés en été / début d'automne accueuillent plusieurs plantes d'intérêt patrimonial, notamment la Lindernie des marais (Lindernia procumbens, rare en Dordogne, protégée au niveau national du fait de sa forte régression), le Souchet de Michel (Cyperus michelianus), le Souchet jaunâte (Cyperus flavescens) et le Scirpe épingle (Eleocharis acicularis). Deux bryophytes rares ont été observées au sein de ces gazons, souvent en très grande quantité, la Riccie caverneuse (Riccia cavernosa) et Physcomitrella patens.
La Pulicaire commune (Pulicaria vulgaris), plante annuelle protégée en France et rare en Dordogne, est localement présente sur les berges, à un niveau topographique supérieur aux gazons amphibies, au sein d'un groupement prairial dominé par l'Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera).
Les végétations des grèves alluviales hébergent notamment la Petite Persicaire (Persicaria minor).
Les cariçaies et mégaphorbiaies de bordure de cours d'eau / plans d'eau accueillent le Scirpe des bois (Scirpus sylvaticus, protégé en Aquitaine), la Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus) et le Pâturin des marais (Poa palustris), très rare aux niveaux départemental et régional.
Plusieurs boisements alluviaux sont présents ici, les aulnaies-frênaies, les saulaies blanches et les forêts alluviales à bois dur avec notamment un groupement fortement inondable dominé par l'Erable négundo (Acer negundo, plante exotique envahissante) avec présence du Peuplier noir (Populus nigra) et du Saule blanc (Salix alba), arbres vestiges d'un stade forestier antérieur, qui accueille une combinaison originale de plantes herbacées, comprenant notamment de fortes densités de Laîche maigre (Carex strigosa), très localisée en Dordogne, ainsi que la Véronique des montagnes (Veronica montana) et la Laîche à épis espacés (Carex remota). Le Groseiller rouge (Ribes rubrum), arbuste protégé en Aquitaine a été observé au sein des boisements alluviaux du site, ainsi que le Saule à trois étamines (Salix triandra), très rare en Dordogne et l'Ail des ours (Allium ursinum), peu observée dans le Périgord noir.
En ourlets internes et externes de ces bois, sont présentes des végétations de mégaphorbiaies, accueillant entre autres la Cardère poilue (Dipsacus pilosus, protégée en Aquitaine), la Fausse petite Ciguë (Aethusa cynapium subsp. elata), l'Égopode podagraire (Aegopodium podagraria).
Des végétations de pelouses alluviales plus ou moins ourléifiées s'obervent localement sur le lit majeur de ce site, milieu en grande raréfaction à cause du manque de crues décennales sur la Dordogne lié aux barrages plus à l'amont. Ceci a permis une utilisation agricole plus intensive de ces espaces (cultures, notamment Maïs et populicuture) et un appauvrissement des groupements restants par manque de lessivage et d'apports en alluvions acides venant du Massif Central. D'importantes populations de Laîche fausse-brize (Carex pseudobrizoides) y sont présentes ; il s'agit d'une plante protégée en France uniquement connue du cours de la Dordogne périgourdine au niveau départemental.
Quelques prairies de fauche hébergent notamment la Knautie d'Auvergne (Knautia arvernensis), plante hôte connue de la Dordogne quercynoise pour le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), papillon protégé en France et en Europe.
Enfin, quelques friches inondables sont présentes et accueillent localement la Scrophulaire des chiens (Scrophularia canina subsp. canina) et la Fausse Giroflée (Coincya monensis).
Le périmètre du site, délimité à partir des cartes IGN et photographies aériennes, correspond à la Dordogne et ses annexes hydrauliques, constituées de plusieurs couasnes successives.
En aval et en amont, la limite du site coïncide avec les limites entre le complexe de couasnes et le cours unique de la Dordogne.
En amont, le site remonte quelque peu le long du ruisseau d'Eyrand et un de ses affluents pour intégrer des annexes hydrauliques à très forts enjeux floristiques. Sur ce secteur, seuls les milieux les plus naturels et proches des milieux aquatiques (bras morts, ruisseaux, boisements rivulaires et parfois prairies) ont été retenus, les parcelles plus intensives (Peuplier, Maïs, etc.) ont été exclues ; en revanche, ces parcelles auront vocation à intégrer la Znieff de type 2 "la Dordogne", compte-tenu de leur situation dans le lit majeur et leur lien direct (zone d'inondation) avec les annexes hydrauliques.
Sur les bordures nord et sud, le zonage correspond dans la mesure du possible aux limites du lit majeur et/ou des zones humides alluviales ; le tracé s'appuie alors sur les courbes de niveau (rupture de pente) et sur les routes et chemins bordant la Dordogne, voire sur des changements d'usage.
L'ancienne gravière de Veyrignac, initialement exclue de la Znieff, a fait l'objet d'unre renaturation et elle accueille de nombreuses espèces rares ; elle a donc été incluse dans cette nouvelle version.