English Version
L'estuaire de la Gironde (un des plus grands estuaires européens) représente un patrimoine écologique exceptionnel. Les milieux qui composent cet ensemble remarquable sont d'une grande richesse et sont à la base d'une production biologique très élevée (notamment les vasières intertidales) qui dépasse les simples limites de l'estuaire : transfert vers les chaines trophiques supérieures et notamment vers les migrateurs (avifaune, migrateurs amphyhalins), exportation des flux nutritifs vers le milieu marins et rôle primordiale dans la richesse des ressources de la marge continentale.
Pour la faune piscicole, l'estuaire de la Gironde constitue une zone essentielle pour la migration, l'alimentation et le grossissement durant des écophases particulières de très nombreuses espèces. Il représente l'un des seuls estuaires européens, encore doté de l'ensemble de son cortège de poissons migrateurs (11 migrateurs amphihalins). La population de l'esturgeon européen (menacée de disparition) du bassin de la Gironde semble être la seule population fonctionnant naturellement au niveau mondial. Pour les espèces euryhalines d'origine marine, il est un site privilégié servant de support trophique aux fractions juvéniles des populations.
Pour l'avifaune, l'estuaire de la Gironde (avec notamment la pointe de Grave et Bonne Anse) offrent de vastes vasières et près salés, qui situées sur un axe majeur de migration, constituent un ensemble exceptionnel d'hivernage et de haltes migratoires pour les oiseaux d'eau et les limicoles. Les îles sont des lieux d'accueil privilégié pour la reproduction de nombreux rapaces et passereaux paludicoles.
Sur le plan floristique, les rives de l'estuaire, milieux d'interface, développent une flore spécialisée, généralement rare et parfois menacée, avec notamment la présence de deux endémiques (Angelica heterocarpa, Oenanthe foucaudi). Les îles sont très riches au point de vue floristique et en termes d'habitats naturels. Ces milieux sont favorables à une faune variée, parfois rare (cuivré des marais, pélodytes ponctué, passereaux paludicoles).
Patrimoine écologique exceptionnel, mais aussi patrimoine culturel et ressource économique indéniable, l'estuaire de la Gironde pose parfaitement la notion de développement durable. Les connaissances des écosystèmes et du fonctionnement du système fluvio-estuarien et de ses différents compartiments restent encore relativement faibles (réseau et dynamique trophique, évaluation des flux entrants et sortants, évaluation fonctionnelle et patrimoinale des deux sites les plus remarquables Conche de Neyran et Bonne Anse,..) . Ces connaissance sont cependant un préalable indispensable à une gestion adaptée du plus grand estuaire français et à la préservation d'un site de grande importance écologique.
Sur chacune des rives, la limite inclut tous les terrains compris sur et à l'extérieur de la digue la plus élevée (la digue intermédiaire étant submersible lors des forts coefficients de marée). Sur la côte sableuse de Charente-Maritime, la limite correspond au niveau intertidal, elle exclut le haut de plage. Au niveau des chenaux et canaux, elle s'appuie sur les premiers ouvrages de régulation.
La limite en amont et en aval est plus arbitraire. L'embouchure peut être délimitée selon 3 points : Rocher de Saint-Nicolas, Plateau de Cordouan, Pointe de la Coubre. En amont, la limite inclut l'île Croute (Dordogne) et l'intégralité de l'estran de l'île Cazeau (Garonne).
