ZNIEFF 720020119
COTEAUX DE L'AGGLOMERATION BORDELAISE : RIVE DROITE DE LA GARONNE

(n° régional : 35440000)

Commentaires généraux

La ZNIEFF appartient à un grand ensemble de coteaux et de falaises calcaires thermophiles s’étendant en rive droite de la Garonne dans l’agglomération bordelaise. Ces coteaux, qui étaient autrefois le lieu d'activités agricoles (vignobles, prairies, etc.), ont peu à peu laissé place au développement urbain (construction de logements, d'axes routiers, de carrières, etc.). Le changement d'usage du secteur a conduit à un abandon des pratiques agro-pastorales et à une fermeture du milieu. Le remodelage de l’ensemble a par ailleurs entraîné par endroit le développement d’espèces exotiques au caractère parfois envahissant tels que le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ou le Prunier myrobolan (Prunus cerasifera) mais aussi la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus), la Tortue de Floride (Trachemys scripta) ou encore le ragondin (Myocastor coypus).

Pourtant, malgré les différentes évolutions des coteaux et une apparence assez homogène, de forts enjeux persistent et une certaine hétérogénéité s'exprime, due aux variations du substrat et de l'exposition.

Différents habitats s'expriment selon la nature des affleurements (calcaires, argilo-calcaires ou marno-calcaires), de l'exposition (généralement ouest ou sud-ouest mais parfois nord ou sud) ou des conditions du milieu s'y exprimant (température, hygrométrie, etc.).

En conditions thermophiles se développent des chênaies pubescentes à Chêne pubescent (Quercus pubescens). On trouve sur les hauteurs de l'Ermitage un reliquat de chênaie à Chêne vert (Quercus ilex). Les fourrés thermophiles les plus présents sont des formations à Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus) et Viorne tin (Viburnum tinus) où subsistent parfois quelques pelouses calcicoles relictuelles. Le caractère marneux des coteaux permet le développement de milieux pelousaires ou prairiaux originaux dans lesquels on retrouve notamment l’Epipactis des marais (Epipactis palustris), le Lotier à gousses carrées (Lotus maritimus) ou encore la Linaire grecque (Kickxia commutata). Dans des conditions plus fraîches (s'exprimant par la présence du Charme) et sur les sols plus riches et plus épais se trouvent des chênaie-charmaies, voire même en fonds de vallon des chênaie-frênaies. Au sein des milieux aquatiques se développent différentes végétations dont des herbiers à Utriculaire citrine (Utricularia australis, plante carnivore protégée) ou encore des herbiers à Characées (algues d'eau douce).

Ces nombreux paysages, offrent des habitats favorables à une faune remarquable malgré ce contexte urbanisé. Plusieurs espèces de chiroptères dont la Sérotine commune (Eptesicus serotinus) mais aussi des espèces menacées tel que le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) et la Noctule commune (Nyctalus noctula) profitent de cette diversité pour établir leurs colonies et territoires de chasse. Ces habitats, mélant aquatiques et terrestres, sont indispensables au développement d'oiseaux comme l'Aigrette garzette (Egretta garzetta) ou d'odonates tel que le Caloptéryx hémorroïdal (Calopteryx haemorrhoidalis).

Cette diversité de biotopes permet une imbrication d'écosystèmes, offrant, dans un contexte très urbain, une diversité écologique, limitée, mais certaine. 

Ainsi, par sa haute valeur patrimoniale et paysagère, mais aussi en raison des fortes pressions anthropiques réelles qu'il subit (urbanisation des alentours, développement d'espèces exotiques envahissantes, surfréquentation et pollutions induites, etc.), les coteaux de l'agglomération bordelaise en rive droite de la Garonne doivent être préservés notamment par une gestion adaptée des espaces.

[Les listes d'espèces présentées en 7.1 et 7.2 concernent les principales espèces remarquables et/ou représentatives du site ; elles ne sont donc pas exhaustives]

Commentaires sur la délimitation

Les limites de la ZNIEFF suivent l'ensemble des pentes non urbanisées des coteaux calcaires entre Carbon Blanc et Latresne, en intégrant les coteaux et vallons de contexte naturel et semi-naturel, traduisant une connexion ancienne (avant fragmentation liée à l'urbanisation) ou encore présente. Le périmètre initial a été étendu au nord pour englober un réseau de prairies et de pelouses à Bassens et Carbon-Blanc et au sud jusque sur les communes de Bouliac, Latresne et Carignan-de-Bordeaux.

Les résultats de la cartographie des habitats et des enjeux floristiques et faunistiques, principalement basés sur les chiroptères, ont contribué à définir les limites du site sur Bordeaux Métropole.