Cette zone est située à la pointe est du triangle landais, dans le Lot-et-Garonne. La matrice paysagère de ce vaste secteur est dominée par la monoculture de Pin maritime (Pinus pinaster) mais inclut également des formations associées (landes, fourrés et taillis, bosquets feuillus) sur les lisières et sous-bois, ainsi que sur les coupes forestières ou quelques parcelles non exploitées. Des pelouses et prairies colonisent les bermes des pistes et les layons forestiers.
L’épaisseur des sables landais est bien moins importante que le long du littoral : les sédiments marneux sous-jacents réduisent sensiblement l’acidité du substrat en se mêlant au sable. Les terrains sont alors favorables au Chêne liège (Quercus suber) qui apparaît de façon très diffuse mais spontanée et omniprésente, témoignant de l'indigénat de l'espèce dans ce secteur. L'essence a par ailleurs fait l'objet d'une exploitation pour son écorce du XIXe au XXe siècle, notamment à l'est dans le Néracais où elle a fait l'objet de quelques plantations. Sur la zone, le Chêne liège est aujourd'hui présent essentiellement en lisières et sous-bois de pinèdes et ne structure que très rarement des peuplements où l'espèce domine. Les arbres sont souvent maintenus lors des coupes à blanc, comme le sont également les Chênes tauzin (Quercus pyrenaica) et pédonculé (Q. robur).
En dehors de cette espèce d’intérêt patrimonial et culturel local, l’originalité du substrat confère aux végétations associées à la forêt une composition tout à fait originale à caractère endémique. Elles apportent à cette ZNIEFF une grande valeur patrimoniale. Ces végétations comprennent elles-mêmes des espèces patrimoniales et souvent protégées au niveau régional, voire national. Il s’agit de landes à Ciste en ombelle (Cistus umbellatus) ou Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), de pelouses à Armérie des sables (Armeria arenaria), Euphorbe de Séguier (Euphorbia seguieriana), Ophrys noirâtre (Ophrys incubacea), Centaurée rude (Centaurea aspera) et Armoise champêtre (Artemisia campestris - premières mentions départementales depuis les années 1850) et de tonsures où l’on peut retrouver l'Agrostis élégant (Neoschischkinia elegans). Rajoutons la présence en sous-bois du Muguet (Convallaria majalis) et d'une espèce rarissime, le Grand Polycnème (Polycnemum majus), connu de seulement trois localités en Nouvelle-Aquitaine.
Outre cet intéret floristique marquant, la ZNIEFF présente un intérêt certain pour la faune. Son périmètre est propice au développement de nombreuses populations d'odonates tels que la Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons) ou encore des populations de Cistude d'Europe (Emys orbicularis) ou de Grand capricorne (Cerambyx cerdo). Notons également la présence du Fadet des Laîches (Coenonympha oedippus) sur le site.
Le périmètre du site a été délimité en fonction de l’aire de répartition des végétations et des espèces végétales de haute valeur patrimoniale associées à la pinède à Chêne liège. Il a été défini à l’est en écartant les pinèdes plus mésotrophiles bordant la Gélise et ses affluents. La limite est plus ténue à l’ouest car les variations de l’alcalinité du substrat sont très faibles et ne permettent pas toujours de définir une limite nette. Dans ce cas, les limites des unités de gestion des pinèdes et les chemins ont remédié à ce problème : bien qu’elles ne soient pas immuables dans le temps, les modalités de gestion d’une parcelle permettent de favoriser indirectement certaines végétations et notamment les plus patrimoniales d’entre elles. Ces limites sont également intéressantes car elles peuvent contenir en leurs marges des espèces de pelouses et tonsures d’intérêt patrimonial. Il a été borné à l’ouest par le ruisseau de l’Avance, avec quelques extensions ponctuelles au-delà sur des secteurs intéressants. Plusieurs routes et chemins définissent ailleurs les limites du site, sachant que leurs bordures peuvent contenir des espèces de pelouses et tonsures d’intérêt patrimonial.