Située en forêt médocaine, à 6 km des côtes atlantiques sur le triangle landais et au Sud-Ouest du lac de Lacanau, la baine de Lédasse présente plusieurs dépressions humides établies sur les sables dunaires. La ZNIEFF est ainsi composée de plusieurs entités réparties dans les dépressions interdunaires (nommées localement lettes ou lèdes) temporairement inondées de la forêt domaniale de Lacanau et de la forêt communale du Porge.
Ce secteur du Médoc est caractérisé par une amplitude thermique et hydrique, marquée par des hivers doux et humides et des étés chauds et très secs. Les sables des landes forment un substrat très filtrant, avec une réserve trophique et hydrique faible et une faible inertie thermique conférant de fortes variations journalières.
Les landes, mares temporaires, pelouses, pinèdes, pistes forestières et pare-feux présents sur la ZNIEFF abritent des cortèges caractéristiques des sables oligotrophes et acides comptant plusieurs plantes patrimoniales. Les mares temporaires (assec estival) hébergent des pelouses hygrophiles et gazons amphibies de petites annuelles plus ou moins psammophiles, dont une station d’Elatine de Brochon (Elatine brochonii). Cette station historique, mentionnée par le botaniste Constant Vanden Berghen en 1966, a été retrouvée en 2018. L’Elatine de Brochon est une espèce ibéro-atlantique et méditerranéenne connue de 11 localités françaises, dont 8 se situent dans les Landes de Gascogne. Avec quelques milliers d’individus répertoriés en 2018, cette station joue un rôle d’importance pour la conservation de cette plante rare et menacée en France. Les dépressions dunaires comptent d’autres espèces déterminantes, dont le Jonc des marais (Juncus tenageia), le Jonc pygmé (Juncus pygmaeus) ou la Laîche à trois nervures (Carex trinervis), inféodée aux sables dunaires humides. Les marges sont colonisées par la lande sèche à mésohygrophile, des fourrés thermophiles à Arbousiers (Arbutus unedo) et des forêts dunaires à Pin maritime (Pinus pinaster). On y trouve des stations de Genêt d’Angleterre (Genista anglica), plante patrimoniale inféodée aux landes humides à mésophiles, dispersée sur le triangle landais.
Les pistes et pare-feux forestiers en périphérie de la Baine de Lédasse présentent des sables régulièrement remobilisés par le passage de véhicules forestiers. Ils accueillent des populations étendues de Spergulaire de Morison (Spergula morisonii) et d’Agrostis élégant (Neoschisckina elegans). Cette dernière, est protégée en France et inféodée aux sables du Sud-Ouest et de Méditerranée.
Les lettes et mares intradunaires sont des milieux en très forte régression en Nouvelle-Aquitaine, qui concentrent un nombre élevé de plantes patrimoniales.
Le site possède plusieurs habitats favorables à la reproduction des amphibiens et odonates tels que les mares temporaires ou encore des zones de repos pour de nombreuses espèces faunistiques. Par ailleurs, cette znieff constitue un habitat potentiel pour de multiples mammifères notamment les mammifères volants.
[Les listes d'espèces présentées en 7.1 et 7.2 concernent les principales espèces remarquables et/ou représentatives du site ; elles ne sont donc pas exhaustives]
Le site a été délimité à partir de photos aériennes (détourage des végétations) et de la répartition des taxons à enjeux détectés lors des prospections de terrain menées de 2017 à 2019. Il comprend plusieurs entités contenant les lettes, mares temporaires, landes et pelouses sableuses ouvertes (pistes, pare-feux) réparties sur les communes du Porge et de Lacanau. Les sites sont limités à l'est par l'avenue du Porge et entourés par les dunes de la Tressade, de Lédasse et de Carrougnes.