ZNIEFF 720030127
Braou du Piat

(n° régional : 20204001)

Commentaires généraux

LA ZNIEFF est constituée de l'ensemble des zones humides (notamment tourbeuses) de tête de bassin versant du Geloux, un affluent de la Midouze. Le site se trouve dans la Haute Lande, au coeur du territoire des Landes de Gascogne. La toponymie (Pégorier, 2006) traduit bien le contexte local historique [Braou ("marais") du Piat ("jeune pin") et Pouy ("éminence") de la Houn ("fontaine")] bien que le secteur ait été considérablement remanié par la mise en culture (Pin, Maïs), comme sur l'ensemble du triangle landais.

La ZNIEFF est centrée sur les zones tourbeuses du Braou du Piat et celles, plus ponctuelles du Pouy de la Houn, l'ensemble présentant un fort intérêt floristique et phytoécologique, dans un contexte très appauvri de sylviculture et maïsiculture intensives.

Les principaux enjeux phytoécologiques sont liés :

- aux milieux tourbeux et paratourbeux : lande tourbeuse à Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), buttes de Sphagnum rubellum, boulaie pubescente à Sphagnum palustre et S. subnitens, groupements de cicatrisation à Rhynchospores (Rhynchospora spp.) et Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia), prairies paratourbeuses à Molinie (Molinia caerulea), etc. Ces milieux accueillent de nombreuses espèces patrimoniales et globalement en déclin comme l'Ossifrage (Narthecium ossifragum), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), etc. ; 

- aux mares et étangs : herbiers aquatiques à Utriculaire citrine (Utricularia australis) ou à Characées (Nitella flexilis, Chara virgata), tapis flottant de Nénuphar blanc (Nymphaea alba), gazons amphibies acidiphiles, etc. Plusieurs espèces remarquables y ont été notées : Faux-cresson de Thore (Caropsis verticillato-inundata), Boulette d'eau (Pilularia globulifera), Petite utriculaire (Utricularia gr.  minor), etc.

Malgré la présence de certaines espèces faunistiques à enjeux telles que la Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons), des investigations complémentaires sont nécessaires et permettraient de mieux apprécier la valeur écologique de cette ZNIEFF. Les potentialités concernant l'entomofaune, l'herpétofaune ou toute autre faune dépendante des zones humides sont nombreuses mais ne sont malheureusement pas mises en avant par le présent inventaire.

[Les listes d'espèces présentées en 7.1 et 7.2 concernent les principales espèces remarquables et/ou représentatives du site ; elles ne sont donc pas exhaustives]

Commentaires sur la délimitation

Les limites du site ont été dessinées sur fonds de plan cartographiques (photographies aériennes de 2018, scan25, carte géologique) de manière à inclure les principaux habitats et espèces remarquables. Les visites de terrain effectuées en 2017 et 2019 ont permis d'apprécier l'étendue du site et de vérifier sa cohérence.

L'enveloppe de base a été définie en premier lieu en considérant une emprise large qui englobe les alluvions sablo-argileuses récentes des dépressions hydromorphes des sources du Geloux (couche Fy de la carte géologique ; Karnay, 1990).

Les cultures intensives de Maïs des zones amont ont ensuite été exclues, de même que les secteurs de Pinède intensive situés sur les marges les plus hautes et sèches du site. Les ruisseaux et fossés les plus dégradés ou appauvris ont également été exclus. Les limites s'appuient en partie sur les chemins et bordures de parcelles. Sur les parties nord et nord-ouest (secteur du Pouy de la Houn), les parcelles sont très fortement drainées, ce qui a entraîné un assèchement important du secteur ; les parcelles les plus externes et les plus sèches (les plus dégradées) ont été exclues de même que les principaux drains et les portions les plus en amont des ruisseaux, compte-tenu de leur état de dégradation et de leur pauvreté.

Sur la moitié nord du site, plusieurs secteurs connexes ou disjoints du cœur de la ZNIEFF ont été conservés dans l’emprise :

-    bordures Est et Ouest du site : fossés accueillant des groupements de cicatrisation et des populations importantes de Rossolis intermédiaire et R. à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), parfois accompagnés de Grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica) et/ou de Rhynchospore brun (Rhynchospora fusca).

-    bordure Est : habitats connexes remarquables (et/ou habitats d’espèces patrimoniales) : chênaie oligotrophe à Molinie, lande humide, moliniaie / prés paratourbeux, groupements de cicatrisation, etc.

-    à l'ouest en situation disjointe, mare accueillant une importante population de Rossolis intermédiaire, appartenant historiquement au même ensemble humide de tête de bassin (cf. carte géologique).