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Cette ZNIEFF fait partie de l’entité biogéographique du Plateau landais, secteur constitué d’un vaste massif de Pins maritimes (Pinus pinaster) plantés sur sols sableux et tourbeux, présentant par endroit une nappe subaffleurante. Cette particularité est à l’origine de la formation d’un réseau de mares, dénommées localement « lagunes ».
Ce secteur présente une densité particulièrement importante de lagunes puisqu’on en dénombre plus de 400 sur un périmètre d’environ 50 km² – en comparaison, on en recense 1000 au sein du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne (3000 km²).
Les lagunes constituent des zones témoins du niveau de la nappe et donc de l’état de la ressource en eau. Or, elles font l’objet ces dernières années de nombreuses menaces telles que le comblement, le drainage, l’apport de remblais, de déchets verts ou de matériaux de construction divers, etc.
Par ailleurs, les lagunes inventoriées ont permis de détecter la présence de nombreuses espèces patrimoniales à fort enjeu telles que l’Elatine de Brochon (Elatine brochonii), la Littorelle à une fleur (Littorella uniflora), le Faux-Cresson de Thore (Caropsis verticillo-inundata) ou encore la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), indiquant également la typicité des habitats rencontrés : gazons amphibies oligotrophes vivaces à exondation estivale ou automnale, végétations aquatiques des eaux oligo-mésotrophes, landes humides, prairies oligotrophes paratourbeuses humides, etc.
La présence d’un tel réseau de lagunes au sein de la métropole de Bordeaux et sur les communes avoisinantes est un réel atout pour la gestion de la ressource en eau.
Outre le fort intérêt floristique de ce réseau, l'ensemble de ces lagunes propose un environnement favorable au développement de nombreuses espèces faunistiques effectuant une partie de leur cycle de vie dans le milieu aquatique. C'est notamment le cas de la rainette ibérique (Hyla molleri), actuellement non déterminante, mais présentant un enjeu de conservation majeur pour la région, ou encore d'odonates comme la leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons), actuellement considérée quasi-menacée selon la liste rouge régionale des odonates d’Aquitaine.
La ZNIEFF a fait l'objet d'une délimitation cartographique selon la méthodologie suivante :
- utilisation d'une couche SIG réalisée en 2017 par le CEN Aquitaine (Conservatoire des espaces naturels), recensant les lagunes d'Aquitaine par photointerprétation du scan 25 ;
- amendement de cette couche régionale suite aux prospections réalisées dans le cadre du programme de cartographie des habitats et des enjeux de Bordeaux Métropole (CBNSA) ;
- intégration des résultats de prospections menées sur les lagunes hors de Bordeaux Métropole en 2019 par le CBNSA ;
- photo-interprétation complémentaire des points d'eau signalés sur le scan 25, la carte hydrographique de l'IGN et l'Orthophoto 2018 ;
- identification du périmètre de forte densité de ces lagunes et mise en cohérence avec la ZNIEFF de type 2 "Landes et lagunes du nord-ouest Bordelais" ;
- réalisation d'une bande tampon de 20 m de large autour des lagunes, compte-tenu de leur sensibilité et de leur importance pour la ressource en eau ; cette bande tampon permet également de mettre en évidence les secteurs de lagunes plus ou moins coalescentes et d'inclure des habitats périphériques des lagunes (moliniaies, landes, etc.) qui peuvent être d'intérêt pour diverses espèces floristiques et faunistiques ;
- exclusion des parties les plus artificialisées (routes goudronnées, habitations, etc.).
Au total, plus de 400 entités individuelles (ou 350 après mise en place de la bande tampon) ont ainsi été cartographiées. Les lagunes forment l'essentiel des points cartographiés, mais d'autres points d'eau (étangs DFCI, etc.) ont également été inclus car susceptibles d'héberger des espèces aquatiques ou amphibies associées aux lagunes. La ZNIEFF inclut donc la majorité des points d'eau stagnante de surface repérés sur le terrain, signalés sur les cartographies de référence ou identifiés par photo-interprétation.
