Le site « plateau de Ger et coteaux de l’ouest tarbais » se situe à la limite ouest du département des Hautes-Pyrénées. Il est soumis à une double influence atlantique et montagnarde.
Certains vallons encaissés abritent en effet de véritables hêtraies dans lesquelles on retrouve la Myrtille (Vaccinium myrtillus), l’Euphorbe d’Irlande (Euphorbia hyberna), le Lys martagon (Lilium martagon) ou bien encore la Fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma), rappelant la proximité du massif des Pyrénées.
Les bois, essentiellement de chênes pédonculés ou plantations de pins noirs, abritent notamment la Martre, et sont riches en espèces de champignons. 18 taxons déterminants ont d’ores et déjà été recensés, mais des inventaires supplémentaires permettraient vraisemblablement de mieux rendre compte de la richesse potentielle du site. On peut tout de même citer le rare Ramariopsis tenuiramosa.
Le plateau de Ger, dont une grande partie est située en terrain militaire, présente de nombreuses zones de landes à la végétation atlantique caractéristique.
Localement, ces landes sont marécageuses et portent de nombreuses espèces végétales déterminantes telles que les Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et intermédiaire (Drosera intermedia), espèces protégées au niveau national, le Millepertuis des marais (Hypericum elodes), protégé en Midi-Pyrénées, la Cicendie fluette (Exaculum pusillum), également protégée régionalement, le Rhynchospore brun (Rhynchospora fusca), espèce rarissime en Midi-Pyrénées, la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), des sphaignes (Sphagnum sp.), etc. La faune est également bien représentée dans ce type de milieu avec le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) et surtout le Courlis cendré (Numenius arquata). Le plateau de Ger et celui de Lannemezan sont en effet les seules stations de nidification de cette espèce dans les Pyrénées occidentales, en limite de son aire de répartition.
Les landes plus sèches abritent l’atlantique Narcisse trompette (Narcissus bulbocodium), la Phalangère à feuilles planes (Simethis mattiazzii) et l’Agrostide de Curtis (Agrostis curtisii), espèces localisées en Midi-Pyrénées.
Des lambeaux de landes atlantiques se retrouvent çà et là au sein de l’ensemble boisé. Il s’agit notamment de l’habitat de nidification du Busard Saint-Martin (Circus cyaneus).
Les lisières thermophiles abritent enfin l’Avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) et le Chêne tauzin (Quercus pyrenaica), espèces atlantiques typiques.
La zone est assez riche en odonates avec entre autres l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) ou l’Agrion joli (Coenagrion poulchellum). Le premier, protégé en France, a été signalé sur la tourbière du Gabastou. C’est une espèce qui fréquente les eaux courantes ensoleillées de bonne qualité. Le second affectionne les eaux ensoleillées stagnantes à végétation aquatique bien développée ; il est mentionné sur une mare au nord-est d’Ossun. Enfin, les cours d'eau hébergent localement des populations d'Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), une espèce particulièrement vulnérable, indicatrice d'une eau de qualité.
Les contours du site sont basés sur les limites d’un ensemble constitué par les landes atlantiques du plateau de Ger et les collines boisées situées dans sa continuité au nord, le tout étant circonscrit par des espaces habités ou de cultures intensives. Les grandes zones exploitées en cultures intensives de maïs et enclavées dans la zone ont dans la mesure du possible été exclues.
Les collines boisées abritent localement des espaces plus ouverts de landes ou de marécages dont les intérêts écologiques sont identiques à ceux du plateau de Ger. L’ensemble est très riche en espèces et habitats déterminants. L’ensemble de zones humides situées au sud du plateau de Ger a été intégré au site sous forme d’extensions disjointes, les milieux interstitiels étant essentiellement constitués de cultures intensives.
À l’extrême sud de la zone, seule la partie de la forêt d’Ossun peuplée en chênaie atlantique est intégrée à la zone. La partie enrésinée, de moindre intérêt, en est exclue.