ZNIEFF 730003019
Forêt du Causse du Larzac

(n° régional : Z1PZ0810)

Commentaires généraux

Ce site essentiellement forestier de 900 ha culmine à environ 850 m d’altitude. Ce contexte collinéen flirte avec l’étage montagnard, qui apporte des conditions hivernales assez difficiles. Ceci n’empêche pas l’installation de pelouses sèches qui présentent une flore parfois originale. Localement, le Chêne pubescent (Quercus pubescens) est en mélange avec des populations plus denses de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). Les zones ouvertes résistent aux alentours des falaises ou affleurements de la roche mère. Dans ce paysage karstique, la présence de grottes n’est pas rare.

Le site comprend différents types de pelouses, notamment des pelouses méditerranéo-montagnardes de l’Ononidion et des pelouses des sables dolomitiques des causses à Armérie faux jonc (Armeria girardii). Parmi les pineraies du site dont la majorité sont des phases transitoires, il existe un habitat remarquable de pineraies stationnelles de Pin sylvestre sur crêtes dolomitiques. La flore est tout particulièrement représentée par des espèces des arènes dolomitiques : Hélianthème de Pourret (Helianthemum oelandicum subsp. pourretii), variété tardive de la Pulsatille rouge (Pulsatilla rubra var. serotina, taxon protégé en Midi-Pyrénées), Thym de la dolomie (Thymus dolomiticus, serpolet protégé en Midi-Pyrénées), Aster des Cévennes (Aster alpinus subsp. cebennensis)... La pinède abrite également quelques espèces intéressantes telles que l’Épipactis brun rouge (Epipactis atrorubens) et le Polypode du calcaire (Gymnocarpium robertianum), fougère protégée dans l’Aveyron. À noter également l’existence de tables karstiques abritant une des rares stations régionales de Queue-de-souris naine (Myosurus minimus). Pour les champignons, on peut citer une communauté remarquable, à étudier dans les sables dolomitiques. Pour le moment, très peu de données, mais la présence d’une espèce habituée des dunes littorales (Omphalina barbularum), accompagnée de Bovista tomentosa, Arrhenia spathulata et Geopora arenicola, fait supposer qu’il existe un potentiel important d’espèces psammophiles. On peut également citer le rare lichen xéro-calcicole Fulgensia desertorum. Les pelouses et phases de reconquêtes forestières abritent un cortège de champignons de pelouses maigres (Entoloma...). Aucune information précise n’est signalée concernant des habitats ou des plantes déterminants. Ce constat est plus un manque de prospection que d’intérêt local. Des efforts d’inventaire importants seraient à faire sur les communautés cryptogames

Les plus gros enjeux faunistiques sont pour l’heure fondés sur une diversité de coléoptères xylophages. Une coléoptérofaune diversifiée (13 espèces déterminantes), traduisant la présence de vieux résineux et de vieux arbres feuillus (chênes), est présente sur le site. Le rare mycétophage Mycetophagus piceus se nourrit des mycéliums présents dans les caries rouges des vieux chênes. Dans le bois de chêne carié, on retrouve l’eucnémide Hylis cariniceps et les larves du taupin Ampedus sanguinolentus, lesquelles sont certainement prédatrices des autres organismes. L’eucnémide Eucnemis cappucina traduit la présence de gros bois de chêne cariés. Les branches fraîchement mortes sont favorables au longicorne Callimelum abdominalis, espèce localisée et jamais abondante en Midi-Pyrénées et dans le Sud de la France. Les vieux chênes présents sont également porteurs de cavités, l’un des micro-habitats liés au bois mort le plus évolué. Ces cavités à terreau hébergent de nombreuses espèces dont deux sont peu répandues : le taupin Brachygonus bouyoni et la cétoine Potosia fieberi. Les résineux (pins) présents sur le site hébergent également une faune dont les individus sont peu répandus en France et en Midi-Pyrénées. Le longicorne Ergates faber a besoin de résineux morts ou dépérissants de gros volume. Le trogossitide Temnochila caerula et le cléride Allonyx quadrimaculatus y sont prédateurs des organismes saproxyliques responsables de la dégradation du bois mort. Ce peuplement forestier abrite également le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace forestier localisé spécialisé dans la prédation des serpents. Le site héberge aussi un carabe troglobie Speotrechus mayeti : ce dernier est un coléoptère cavernicole caractéristique des causses et de la bordure orientale des Cévennes. Il possède une aire de répartition assez large dans le Sud de la France pour un coléoptère cavernicole. Sa présence traduit toutefois la présence d’un habitat original.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF prend en considération la quasi-totalité de la forêt domaniale du causse du Larzac, comme définie sur la carte IGN. Le sud-ouest de la zone s’interrompt au niveau du GR71, tandis que le nord s’arrête à la rupture de pente. Partout autour, les zones ouvertes sont exclues du périmètre.