ZNIEFF 730003026
Rivière Aveyron

(n° régional : Z1PZ0949)

Commentaires généraux

Sur plus de 3 500 ha, cette ZNIEFF prend essentiellement en compte le lit mineur de la rivière Aveyron des environs de Sévérac-le-Château jusqu’à sa confluence avec la rivière Tarn. L’altitude moyenne est de 267 m. En plus du lit mineur et de quelques tronçons d’affluents, la zone englobe de grands ensembles boisés mais aussi des reboisements (essentiellement des résineux) ainsi que des affleurements rocheux, des parcelles en cultures et des landes qui complètent cette mosaïque paysagère.

Parmi les nombreux groupes taxonomiques recensés, la flore vasculaire est particulièrement intéressante. Ce site correspondant au lit mineur de la rivière. La flore patrimoniale se répartit selon deux grands types d’habitats. La ripisylve est la plus riche, notamment en espèces montagnardes, avec l’Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum), la Moscatelline (Adoxa moschatellina), la Gagée jaune (Gagea lutea subsp. lutea), espèce protégée en France, la Julienne des dames (Hesperis matronalis), le Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica) et la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus). Mais les rochers émergés sont également intéressants de par la présence de la Gratiole officinale (Gratiola officinalis), espèce protégée en France et très rare en Midi-Pyrénées, de l’Écuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris), ici dans sa seule station actuellement connue pour le Tarn-et-Garonne, et de la Capillaire de Montpellier (Adiantum capillus-veneris). Pour la faune, on recense 7 espèces déterminantes de mammifères avec notamment la Loutre d’Europe. Bien que la zone réponde aux exigences écologiques de l’espèce et que celle-ci montre une tendance actuelle à la recolonisation, elle reste vulnérable. Aussi, certaines grottes abritent, en périodes d’hivernage et de transit, une diversité de chauves-souris reconnues d’intérêt patrimonial. Les oiseaux sont également bien représentés : les parois et affleurements rocheux du site abritent une avifaune riche particulièrement adaptée aux milieux dits rupestres. Ces milieux facilitent la reproduction d’espèces à très fort intérêt patrimonial comme le Grand-Duc d’Europe et le Faucon pèlerin tout comme le Martinet à ventre blanc. Enfin, en période hivernale, le Tichodrome échelette fréquente les parois rocheuses, préférentiellement exposées au sud, à la recherche de nourriture. Les grands ensembles boisés favorisent l’installation de grands rapaces comme le Circaète Jean-le-Blanc qui trouve ici des zones de quiétude pour nicher et des zones ouvertes jouxtant (landes, agrosystèmes…) la ZNIEFF pour chasser, tandis que les zones forestières plus matures sont occupées par le Pic mar. Quelques berges de la rivière dont la physionomie végétale rappelle celle des landes profitent aux Fauvettes passerinette et pitchou, mais aussi au Busard Saint-Martin. Cet hydrosystème fluviatile rassemble des conditions écologiques (qualité des eaux et habitats) favorables à une dizaine d’espèces déterminantes de poissons, que ce soit en termes d’aire trophique (ressource alimentaire) ou d’aire génésique (ponte). Ainsi, l’on peut retrouver des espèces migratrices comme l’Anguille commune et la Grande Alose, ainsi que des espèces de la famille des Cyprinidés comme le Goujon, le Vairon, la Vandoise ou encore le Toxostome qui affectionnent les eaux claires bien oxygénées, mais aussi la Bouvière qui préfère les eaux lentes du cours d’eau inférieur. Enfin, la Loche franche et la Lamproie de Planer sont également présentes. Signalons aussi la présence des 3 espèces du cortège déterminant Brochet / Rotengle / Tanche. Ce cortège caractérise les zones lentiques, en particulier les bras morts, les annexes en eau, les lônes ou les étangs naturels avec herbiers. L’incubation des œufs et le développement des alevins de ces espèces peuvent être gravement perturbés par les irrégularités des débits, les teneurs en matières en suspension, la chenalisation des cours d’eau (constriction des zones inondables) et les activités agricoles (drainage, usage d’herbicides). Un intérêt herpétologique est également attesté sur le site puisqu’une espèce de reptile est présente. Il s’agit du Lézard ocellé, qui est en forte régression en France. Les principales causes de cette diminution sont engendrées par la transformation de ses habitats et la fragmentation des populations. Il affectionne les zones plutôt sèches et rocailleuses (landes ouvertes et fruticées). Le groupe taxonomique des amphibiens est aussi bien représenté avec 5 espèces déterminantes qui trouvent des conditions écologiques optimales pour leur cycle de développement. C’est le cas des Crapauds accoucheur et calamite, du Pélodyte ponctué, de la Salamandre commune terrestre et de la Rainette méridionale. Plusieurs groupes d’invertébrés ont également été identifiés. Si on considère les papillons, 2 espèces déterminantes sont présentes. Il s’agit de l’Aurore de Provence (Anthocharis belia euphenoides), qui affectionne les pelouses sèches et les bois clairs plutôt thermophiles, et du Cuivré des marais (Lycanea dispar) qui, à l’inverse du premier, occupe plutôt les prairies humides ou inondables. Ce dernier est protégé en France et d’intérêt communautaire. Une libellule, le Gomphe de Graslin (Gomphus graslinii), espèce dont la répartition géographique correspond au Sud-Ouest de la France et à la péninsule Ibérique, est présente sur l’Aveyron. Ce gomphe, protégé en France et d’intérêt communautaire, affectionne les grands cours d’eau « chauds » du Sud de la France, et s’observe aussi en chasse sur les zones en friche proches de la rivière. Aussi, le Criquet des adrets (Chorthippus apricarius apricarius) est une espèce à affinités montagnardes connaissant un déclin important. Il fréquente les zones sèches souvent partiellement dénudées. Trois coléoptères saproxyliques sont également connus des ripisylves de la rivière Aveyron. Les milieux cavernicoles abritent aussi un opilion endémique du sud du Massif central, Holoscotolemon querilhaci. La qualité des eaux permet d’héberger 2 mollusques d’intérêt patrimonial reconnu. Moitessieria rolandiana, protégé en France, est une espèce inféodée aux cours d’eau des bordures ouest et sud du Massif central. Les crustacés constituent les animaux les plus fréquents des eaux souterraines avec 5 espèces déterminantes. Selon Bou (2004), la présence d’espèces comme Niphargus robustus, Salentinella petiti, Ingolfiella thibaudi… forme des associations faunistiques remarquables des réseaux karstiques des gorges de l’Aveyron.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF prend essentiellement en compte le lit mineur de la rivière Aveyron en tant que continuité écologique, des environs de Sévérac-le-Château jusqu’à sa confluence avec la rivière Tarn. Elle s’étend sur plus de 3 500 ha.