ZNIEFF 730003031
Village et falaise de Bruniquel

(n° régional : Z1PZ0106)

Commentaires généraux

Le site est un haut lieu historique puisqu’il s’agit du village de Bruniquel, qui plus est de son château. En effet, ce dernier accueille 2 colonies de rhinolophes. Le village domine la confluence de l’Aveyron et de la Vère, perché sur une très haute falaise verticale, royaume des oiseaux rupestres.

Les données de flore sont secondaires, car la grande majorité du site se répartit entre forêt, falaise et village. Bien sûr, l’ambiance thermophile profite au développement d’espèces typiques comme l’Asperge sauvage (Asparagus acutifolius) ou l’Alaterne (Rhamnus alaternus). Des recherches complémentaires en milieu de falaise seraient sans aucun doute fort intéressantes. En effet, les habitats de corniches, suintements tufeux, escarpements rocheux ou falaises continentales sont difficilement identifiables, mais sûrement présents ici, donc à confirmer.

Un des enjeux majeurs lié à la présence des falaises est la diversité des oiseaux rupestres nicheurs. On note par exemple les rares Martinet à ventre blanc et Faucon pèlerin. Le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) est seulement hivernant. Ces falaises sont indissociables (en termes d’habitat) de celles situées en amont sur les gorges de l’Aveyron ou de celles présentes sur le ruisseau du Merdarié. Il existe des échanges d’individus entre tous ces sites.

Une grande mare (face à Pradalas, rive gauche) et une zone temporairement inondable entre le château de Bruniquel et l’embouchure de la Vère permettent la reproduction des batraciens et des odonates qui n’utilisent pas forcément l’eau courante de la Vère. Localement, on peut observer la Rainette méridionale, le Pélodyte ponctué, la Grenouille agile et la Salamandre tachetée. Dans le même type de milieu et/ou en combinaison avec la rivière, on peut observer l’Aeshne mixte (Aeshna mixta).

Enfin, il reste un dernier enjeu majeur pour le site : la présence de 2 espèces de chauves-souris (Grand Rhinolophe et Rhinolophe euryale), qui ont élu domicile dans le vieux château de Bruniquel. Des effectifs conséquents (plus de 1 000 individus, toutes espèces confondues) sont suivis régulièrement. L’arrivée récente d’une nouvelle colonie de reproduction a quelque peu perturbé la première colonie installée de longue date, mais les espèces restent bien présentes. Toutes sont citées en annexe II de la directive « Habitats » et protégées au niveau national. Les effectifs donnent à ce site un enjeu départemental, voire régional. Il faut noter que la reproduction du Rhinolophe euryale en bâti est originale, car très peu fréquente. Leur conservation est essentielle et doit être maintenue malgré la fréquentation touristique. La menace la plus importante est sans doute l’éclairage des châteaux et de la falaise. D’autres espèces sont présentes, mais en effectifs insuffisants pour être déterminantes.

Les terrains de chasse potentiels s’étendent au-delà de cette ZNIEFF, et comprennent les vallées proches, les ripisylves, les points d’eau douce, les forêts claires...

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe la totalité de la paroi de Bruniquel pour son intérêt pour les oiseaux rupestres, mais aussi une partie du village qui accueille, dans les vieux bâtiments, les colonies de mise bas de chauves-souris. La flore n’apporte pas de périmètre particulier, bien que des inventaires sur falaises pourraient apporter un nouvel enjeu spécifique.