Les gravières de Saint-Caprais et de la Gravette sont situées dans la plaine alluviale de la Garonne, au niveau de sa confluence avec l’Hers, au nord de Toulouse et en limite du département du Tarn-et-Garonne. Il s’agit d’un site d’une superficie de 230 ha environ, constitué de lacs issus de l’exploitation du site pour l’extraction de granulats. Initialement localisée en terrains agricoles, l’exploitation a fortement modifié le paysage, créant un milieu artificiel de zones humides qui présente un intérêt pour l’accueil de la faune sauvage, notamment pour le stationnement et la reproduction de nombreux oiseaux d’eau. Ceci est essentiellement expliqué par la situation géographique de ce site sur un couloir migratoire, et par la présence de milieux jeunes offrant un habitat favorable aux espèces pionnières. Le secteur nord bien végétalisé constitue une zone de repli intéressante pour les oiseaux en cas de dérangement sur les lacs plus accessibles du sud (et inversement lorsque les dérangements sont occasionnés au nord).
Cette zone constitue un site de gagnage et/ou d’hivernage pour plusieurs espèces d’ardéidés : Héron cendré (Ardea cinerea), Héron pourpré (Ardea purpurea), Grande Aigrette (Egretta alba), Aigrette garzette (Egretta garzetta) ; un site d’hivernage également pour divers anatidés : les Canards pilet (Anas acuta), et souchet (Anas clypeata), les Sarcelles d’hiver (Anas crecca) et d’été (Anas querquedula), les Fuligules morillon (Aythya fuligula), nyroca (Aythya nyroca), et milouin (Aythya ferina), ainsi que la Nette rousse (Netta rufina) ; mais aussi pour le Foulque macroule (Fulica atra) et les Grèbes huppé (Podiceps cristatus), à cou noir (Podiceps nigricollis), ou encore castagneux (Tachybaptus ruficollis), pour lequel la nidification est probable également. Représentant les limicoles, on rencontre aussi en hivernage ou halte migratoire les Chevaliers culblanc (Tringa ochropus) et guignette (Actitis hypoleucos), et la Bécassine des marais (Gallinago gallinago). Les laridés sont quant à eux représentés, en hivernage aussi, par la Mouette rieuse (Larus ridibundus), la Sterne pierregarin (Sterna hirundo), et les Guifettes moustac (Childonias hybrida) et noire (Childonias niger). Pour les passereaux, le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) hiverne également.
Des inventaires entomologiques ont également permis de déterminer la présence d’un cortège d’odonates inféodés aux zones humides. En particulier ont été rencontrés Anax parthenope, Coenagrion scitulum et Libellula fulva, liés aux eaux stagnantes, ou faiblement courantes pour la dernière, ainsi que Calopteryx haemorrhoidalis, lié aux ruisseaux méridionaux non pollués et bien oxygénés. Le site est également bordé par le canal latéral à la Garonne avec des alignements d’arbres propices aux déplacements de faune. Les activités humaines (pêche, ball-trap) peuvent être préjudiciables aux espèces les plus sensibles aux dérangements. L’assurance d’une certaine quiétude, permise par des usages raisonnés (chasse, pêche, ball-trap, loisirs motorisés), est un facteur important de l’attraction de ce site pour les populations d’oiseaux.
Les limites prennent en compte plusieurs lacs issus de gravières et leurs milieux riverains, lieux de stationnement et de reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau.