ZNIEFF 730006543
Pic du Jer

(n° régional : Z2PZ0016)

Commentaires généraux

La ZNIEFF se situe au sud-est de la ville de Lourdes, attenante à l’agglomération. Elle comprend l’ensemble du massif calcaire de type urgonien du pic du Jer, culminant à 948 m, entrecoupé de marnes noires et marnes schisteuses, ainsi que de filons de flyschs (ardoisières) le bordant au sud et au nord. Cette entité est située à l’entrée de la vallée du gave de Pau, et fait partie du chaînon calcaire nord-pyrénéen de type jurassique et crétacé. Sur le grand pic du Jer, une ligne de crête orientée nord-sud façonne deux versants bien distincts : est et ouest, le premier étant dominé par des pelouses pâturées, le second présentant les affleurements rocheux les plus remarquables. Au nord, le petit pic du Jer (709 m) présente des affleurements rocheux nus au sommet, tandis que ses contreforts sont plus boisés. Il est bordé à l’ouest par la grande carrière d’ophite. Les contreforts ouest du grand pic du Jer sont aussi très boisés depuis la carrière jusqu’aux ardoisières du sud.

Le secteur est bien arrosé par les précipitations de nord-ouest qui butent sur ces chaînons nord-pyrénéens, et il bénéficie en même temps d’un ensoleillement assez fort.

Le versant ouest est le plus chaud et le plus arrosé ; c’est aussi là que l’on trouve les affleurements calcaires les plus intéressants : microfalaises, grandes dalles rocheuses plates, jusqu’aux crêtes des deux pics du Jer. Il présente les habitats les plus attractifs pour la faune (parois, cavités), et les plus favorables à une flore diversifiée (dalles, rochers et pelouses).

L’habitat est très hétérogène sur les hauteurs. C’est une mosaïque de pelouses basophiles mésoxérophiles (Festuco-Brometea) évoluant vers des ourlets (Geranion sanguini), avec des affleurements rocheux en dalles plates ou microfalaises (Sedetalia alba, Potentilletalia caulescentis). Plus bas, on retrouve des forêts caducifoliées de type chênaie (Querco-Fagetea) avec du Chêne pubescent, en transition avec des fruticées (Prunetalia spinosae) et des landes à buis et genévriers qui colonisent de plus en plus les secteurs ouverts.

Les anciennes carrières et ardoisières présentent de par leur verticalité et leur inaccessibilité un intérêt pour la nidification des rapaces rupestres.

De façon globale, les espaces boisés gagnent sur les pelouses et les zones ouvertes.

D’un point de vue floristique, c’est la végétation dite thermophile de ce secteur qui présente un intérêt majeur. Des espèces comme le Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus) et le Dipcadi tardif (Dipcadi serotinum) sont rares dans la région et cantonnées à ces milieux rocheux bien exposés où l’on rencontre aussi le Genêt occidental (Genista hispanica subsp. occidentalis) ou la Campanule remarquable (Campanula speciosa), moins rares.

Ce massif abrite des rapaces rupestres nicheurs, comme le Faucon pèlerin.

Les milieux rocheux abritent un escargot terrestre (Cochlostoma partioti) endémique pyrénéen. On rencontre aussi sur ce massif un orthoptère endémique pyrénéen : la Decticelle aquitaine (Zeuneriana abbreviata).

La menace qui pèse sur la zone est double. Tout d’abord, la régression du pâturage a favorisé l’apparition de landes à buis fermées au détriment des pelouses calcicoles. Ensuite, les plantations d’arbres viennent occuper certains secteurs au détriment des pelouses calcicoles ouvertes et affleurements rocheux typiques du milieu.

La fréquentation touristique reste assez cantonnée au sommet via le funiculaire, mais le sentier principal menant au pic, ainsi que la piste venant de l’est au petit pic du Jer sont très fréquentés. L’utilisation des pistes a engendré l’apparition d’espèces invasives.

Commentaires sur la délimitation

La limite s’appuie sur la formation géologique du pic du Jer, bordé à l’est par des terrains sédimentaires, à l’ouest par le gave de Pau et la route. Il s’agit d’un massif calcaire remarquable, pour lequel l’ensemble des données est homogène et concerne ces affleurement calcaires. Il englobe la carrière d’ophite au nord - nord-ouest et les ardoisières à son extrémité sud. Les anciennes carrières et ardoisières présentent de par leur verticalité et leur inaccessibilité un intérêt pour la nidification des rapaces rupestres.

La zone correspond à l’ancienne ZNIEFF du pic de Ger.