ZNIEFF 730010013
Forêt de Montaud

(n° régional : Z1PZ0624)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF forestière de près de 2 000 ha occupe le versant nord de la Montagne Noire au sud de Labruguière, à une altitude comprise entre 260 et 940 m.

Le site est caractérisé par un relief marqué entaillé de profondes vallées, et par l’omniprésence de la forêt.

Le massif forestier est majoritairement composé de feuillus traités en taillis et en futaies (chênes et châtaigniers dans les parties basses, et hêtres à plus haute altitude) dont certaines parcelles d’arbres âgés.

Les boisements de résineux sont également bien représentés et présentent des faciès relativement hétérogènes (essences, âges, états sanitaires variés).

Quelques landes à éricacées et à ajoncs sont également présentes dont la plus importante occupe environ 20 ha (habitats rares et en forte régression en Montagne Noire).

Parmi les les espèces de plantes déterminantes recensées (prospection insuffisante), plusieurs sont liées aux milieux humides et sont présentes à la faveur de petites zones tourbeuses de bord de ruisseaux.

Il s’agit de la Valériane dioïque (Valeriana dioica)et de la Cardamine à larges feuilles (Cardamine raphanifolia) [espèce inscrite sur la liste rouge régionale et protégée dans le département du Tarn], ainsi que de plusieurs mousses déterminantes (Hookeria lucens, Sphagnum denticulatum, Sphagnum palustre et Trichocolea tomentella).

L’Œillet de Montpellier (Dianthus hyssopifolius), l’Euphorbe à tige anguleuse (Euphorbia angulata) et l’Euphorbe d’Irlande (Euphorbia hyberna) ont également été recensés.

Malgré une faible pression de prospection, les hêtraies du site abritent plusieurs plantes caractéristiques des forêts de montagne, dont le Prénanthe pourpre (Prenanthes purpurea).

Les espaces boisés et les landes du site sont favorables à la nidification de rapaces rares et localisés qui trouvent dans les zones agricoles du piémont et de la « plaine » voisine des terrains de chasse favorables.

Le site est particulièrement propice au Circaète Jean-le-Blanc (un couple nicheur), car il offre de nombreux versants « raides » et enrésinés (avec une relative diversité entre les peuplements) correspondant aux exigences de ce rapace en matière de sites de nidification. Le couple chasse fréquemment sur les landes du secteur ainsi que sur le causse de Caucalières-Labruguière situé à quelques kilomètres au nord.

La ZNIEFF abrite aussi l’Autour des palombes qui est également nicheur.

Le Pic noir est nicheur certain (1 à 2 couples) dans les futaies de hêtres depuis quelques années.

Les landes à ajoncs présentes sur le site abritent 2 couples de Busard Saint-Martin, espèce ayant nettement décliné dans le Tarn du fait de la raréfaction de ses sites de nidification (enrésinement des landes en Montagne Noire notamment).

Le Grand-duc d’Europe est également nicheur dans de petites zones rocheuses.

Un cortège de coléoptères saproxyliques caractéristiques de différents stades de décomposition du bois est présent sur le site. Plus particulièrement, on trouve les espèces qui se développent dans le bois mort telles que les eucnémides Dromeolus barnabita, Hylis cariniceps, Hylis simonae ou le longicorne Pedostranglia revestita, ainsi que les espèces qui se développent dans le bois mort carié (c’est-à-dire en cours de décomposition en raison de l’action de champignons consommateurs de bois) telles que le longicorne Necydalis ulmi, le taupin Ampedus rufipennis ou encore le lucane Platycerus caraboides. Le stade de fin de décomposition du bois mort due à l’action conjuguée d’une multitude d’organismes saproxyliques est le terreau, que l’on trouve notamment dans les cavités. Ces cavités se retrouvent dans les vieux arbres multicentenaires, qui ont disparu de la majeure partie des forêts de plaine française où les arbres sont généralement exploités à la fin de leur phase de croissance. La présence de la cétoine Cetonioschema aeruginosa et du taupin Brachygonnus bouyoni, caractéristiques des cavités hautes et ensoleillées de gros volume, traduit le bon état de conservation du site, c’est-à-dire sa maturité, la continuité de la présence d’habitats liés au bois mort dans le temps et le bon fonctionnement des processus écologiques saproxyliques.

Commentaires sur la délimitation

Les limites du site correspondent au massif forestier et aux zones de landes, habitats des espèces mentionnées, et en particulier aux territoires de nidification des rapaces forestiers.