Cette ZNIEFF se situe dans les monts de Lacaune à une altitude moyenne de 1 000 m. Ce sont des zones humides de type soligène (dépendant d’un écoulement d’eau), sur des sols tourbeux à paratourbeux en tête de bassin, qui alimentent le ruisseau du Vernoubre. Elles s’étendent sur plus de 135 ha.
Ce sont des formations tourbeuses actuellement peu turfigènes (peu d’espèces productrices de tourbe), présentant des tourbes sapriques (peu fibreuses).
Les habitats naturels de ces zones humides sont dominés par des formations de bas-marais acides, de prairies humides atlantiques à Molinie et des saussaies marécageuses à Saule cendré (Salix cinerea). On notera particulièrement la présence de populations de sphaignes, de narthéciaies et de cariçaies à Laîche à bec (Carex rostrata).
Pour le cortège floristique, on dénombre plus de 20 taxons déterminants. On note la présence d’un cortège d’espèces classiques des tourbières subatlantiques, mais rares à l’échelle du département (seulement 0,3 % des surfaces du département peuvent les accueillir). On y trouve entre autres parmi les moins courantes la Laîche à deux nervures (Carex binervis), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), le Lycopode selagine (Huperzia selago) et le Lycopode en massue (Lycopodium clavatum), l’Ossifrage (Narthecium ossifragum), le Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba) ainsi que l’Ail victorial (Allium victorialis) et la Petite pyrole (Pyrola minor).
Enfin, au niveau des mousses, notons la présence des sphaignes : Sphagnum angustifolium, S. denticulatum, S. flexuosum, S. palustre, S. papillosum, S. rubellum, S. subnitens, S. subsecundum, Philonotis fontana, Polytrichum commune, et pour les hépatiques : Riccardia latifrons (Gauthier, Boudier & Thomas, 1990).
En ce qui concerne la faune, on retrouve notamment des cortèges d’altitude et de zones humides classiquement observés dans les Monts de Lacaune. Pour les vertébrés, un cortège d’amphibiens habituel dans cette partie de la région est présent sur le site avec notamment l’Alyte accoucheur Alytes obstetricans. Le Campagnol amphibie Arvicola sapidus est également cité d’une ancienne observation datant de 1995. Sa présence sur le site mériterait d’être confirmée tout comme celle de certaines chauves-souris, tels le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) dont les données datent de 2007. Parmi les espèces emblématiques de ces milieux, mais qui n’est pas déterminante ZNIEFF sur la zone biogéographique du Massif Central, citons le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), bien connu sur le site.
Côté invertébrés, les cortèges les plus remarquables concernent également les espèces de zones humides, liées aux tourbières ou aux prairies hygrophiles, et les espèces à affinité montagnarde, présentes en isolat dans les Monts de Lacaune. Ces deux cortèges abritent notamment plusieurs espèces patrimoniales, notamment chez les rhopalocères et les orthoptères. Concernant les papillons de jour, on retrouve sur le site des hôtes typiques des sagnes de l’est du Tarn, tels que le Petit Collier argenté Boloria selene, la Mélitée noir Melitaea diamina et le Cuivré de la verge-d’or Lycaena virgaurea, et des espèces plus localisées, telles que le Sylvandre helvète Hipparchia genava, la Turquoise des chardons Jordanita notata (espèce dont l’essentielle des observations régionales proviennent des Monts de Lacaune) et le Moiré sylvicole Erebia aethiops, dont les populations du Haut-Languedoc sont en danger critique d’extinction (Louboutin et al, 2019). Même constat chez les orthoptères avec des espèces remarquables au niveau régional bien que commune dans les Monts de Lacaune, comme la Decticelle des alpages Metrioptera saussuriana, le Criquet smaragdin Omocestus viridulus ou le Criquet jacasseur Stauroderus scalaris et des espèces beaucoup plus localisées et menacées de disparition au niveau régional, telles que la Decticelle des bruyères Metrioptera brachyptera, le Criquet palustre Pseudochorthippus montanus et la Miramelle alpestre Miramella alpina (Catil & Cochard (coord.), 2022).
Ces écosystèmes situés en tête de bassin versant assurent en outre des fonctions de régulation du régime des eaux (soutien d'étiage, atténuation des pics de crue).
La limite de la ZNIEFF inclut des zones artificialisées qui ne représentent qu'une fraction du bassin versant hydrologique qui influence la conservation des zones humides du site.
Site incluant les habitats de zones humides et une portion de leur bassin versant topographique arbitrairement limitée par des repères physiques (voirie, pistes, limites de parcelles, points remarquables).