Le site « tourbière et landes du roc de Montalet » se situe à l’est du département du Tarn, dans les monts de Lacaune, le roc de Montalet constituant un des points culminants du Tarn avec ses 1 260 m.
Au-dessus de vieilles hêtraies s’établissent de belles landes et pelouses montagnardes riches en habitats et espèces déterminants, ainsi qu’une tourbière active. De plus, le sommet même du roc de Montalet est occupé par de gros blocs granitiques au pied desquels se développent des éboulis grossiers.
Cette diversité fait de ce site un des plus intéressants du département du Tarn.
La tourbière abrite de magnifiques saussaies marécageuses dans lesquelles existe la Prêle des bois (Equisetum sylvaticum, espèce protégée en Midi-Pyrénées) et des parties actives à Ossifrage (Narthecium ossifragum), Laîche à deux nervures (Carex binervis, espèce protégée en Midi-Pyrénées) ou bien encore Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia, espèce protégée en France). Les parties plus fermées présentent la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) et la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea). Le Scirpe cespiteux (Trichophorum cespitosum) serait à retrouver dans cette tourbière où il était jadis connu.
Les landes à Callune (Calluna vulgaris), riches en Arnica des montagnes (Arnica montana) et Gentiane jaune (Gentiana lutea), abritent la seule station départementale actuellement connue de Botryche lunaire (Botrychium lunaria) et l’une des rares de Pied-de-chat (Antennaria dioica). Une belle lande à Genêt purgatif (Cytisus oromediterraneus) s’y intercale.
En contrebas, les hêtraies sont également très riches, avec quelques espèces rares dans le sud du Massif central : Moscatelline (Adoxa moschatellina), Ail victorial (Allium victorialis), Bois-gentil (Daphne mezereum), Doronic d’Autriche (Doronicum austriacum), Chèvrefeuille noir (Lonicera nigra)…
Enfin, le roc de Montalet porte quelques-unes des rares stations tarnaises d’Alchémille des rochers (Alchemilla saxatilis) et d’œillet en delta (Dianthus deltoides). À son pied se développent une petite mégaphorbiaie à Adénostyle à feuilles d’alliaire (Adenostyles alliariae) et Laitue de Plumier (Cicerbita plumieri), et de grands éboulis à Dryoptéris des montagnes (Dryopteris oreades) dont il s’agit ici d’une des seules stations tarnaises actuellement connues.
Pour la faune, l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) serait à rechercher sur le site, puisqu’il abrite la Gentiane pneumonanthe, plante hôte de ce papillon.
De plus, les landes à Myrtille du Montalet pourraient abriter une population relictuelle d’un criquet typique des étages subalpins à alpins, la Miramelle fontinale (Miramella alpina subalpina). La population du Puech d’Escournadouyre constitue l’unique population actuellement connue de cette espèce entre les Pyrénées et le Puy-de-Dôme.
Les grandes landes à éricacées du site sont favorables à deux insectes patrimoniaux : le Cuivré mauvin (Lycaena alciphron) et la Decticelle des Brandes (Gampsocleis glabra). Ce site abrite l’une des seules populations tarnaises actuellement connues de cette dernière espèce.
Enfin, les éboulis granitiques très bien exposés donc thermophiles sont l’habitat spécifique d’une araignée orbitèle qui tisse une grande toile solide entre les blocs. Cette espèce, Araneus circe, est très rarement observée, car complètement liée à cet habitat et typiquement montagnarde. Elle est d’intérêt patrimonial.
Le site « tourbière et landes du roc de Montalet » regroupe un réseau de landes et pelouses montagnardes ainsi qu’une belle tourbière active, l’ensemble étant riche en espèces et habitats déterminants.
Il est délimité de toutes parts par des habitats plus banals, la plupart boisés.