La ZNIEFF correspond à la vallée de l’Agout entre Roquecourbe et Burlats, en bordure du plateau granitique du Sidobre. Elle englobe également, sur la rive gauche de l’Agout, la vallée du Lignon et le plateau boisé du Verdier et de Campsoleil.
Cette portion de la vallée de l’Agout se caractérise par un relief marqué et des versants raides à nette dominance forestière (taillis de chênes, frênes et châtaigniers, et boisements de résineux). Les parties les plus escarpées comportent de nombreux affleurements rocheux et quelques parois (schistes et granites, mais aussi localement calcaires près de Burlats). Certains d’entre eux (exposition sud) sont occupés par des fourrés à caractère méditerranéen. La présence ponctuelle du Chêne vert (Quercus ilex), espèce forestière, illustre bien cette influence méditerranéenne.
Quelques landes sèches à éricacées sont également présentes sur la partie supérieure des versants.
La forêt du plateau du Verdier et de Campsoleil est essentiellement composée de futaies irrégulières et de taillis sous futaie de hêtres et de chênes avec localement des « bosquets » de Sapin pectiné (Abies alba) et de Pin sylvestre (Pinus sylvestris) âgés de cent à cent cinquante ans.
Le fond de vallée en bord d’Agout abrite un habitat déterminant : forêts de frênes et d’aulnes, ruisselets et sources (rivulaires).
Le site, grâce à la diversité des habitats présents et à une pression anthropique relativement faible, possède une richesse faunistique et floristique remarquable.
Ce site présente une diversité de conditions climatiques, géologiques et topographiques permettant l’existence sur de faibles distances de stations floristiques très variées : atlantiques, méditerranéennes et localement montagnardes (stations fraîches et humides dans les fonds des vallées encaissées notamment, malgré l’altitude peu élevée).
Cette situation se traduit par un fort intérêt botanique avec en particulier :
- la présence de deux espèces protégées au niveau régional et très rares dans le département du Tarn : la Laîche appauvrie (Carex depauperata) et la Marguerite vert-glauque (Leucanthemum subglaucum);
- une grande diversité de fougères dont la Doradille du Forez (Asplenium foreziense), l’Asplenium de Billot (Asplenium obovatum subsp. billotii), l’Asplenium onopteris (Doradille des ânes), l’Anogramme à feuilles minces (Anogramma leptophylla) et le Cheilanthes de Tineo (Cheilanthes tinaei).
Parmi les plantes déterminantes au titre de l’inventaire ZNIEFF, sont également présents sur le site l’Arnoseris naine (Arnoseris minima), l’Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum subsp. vulparia), l’Ail du Portugal (Allium lusitanicum), le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius) et le Séneçon livide (Senecio lividus).
Le site est également très riche en espèces de lichens (saxicoles, calcifuges, stégophiles, sciaphiles et hydrophiles) dont des espèces peu communes caractéristiques des orientations nord.
Du point de vue de l’avifaune, le site est particulièrement intéressant pour les rapaces rupestres et les espèces forestières (pics et rapaces).
Le complexe de vallées (Agout et ses affluents) et de raides versants boisés et rocheux ainsi que les vieux peuplements de feuillus du plateau sont utilisés comme sites de nidification par plusieurs couples de rapaces rares ou peu abondants dans le Tarn :
- le Faucon pèlerin et le Grand-Duc d’Europe sur les zones rocheuses ;
- le Circaète Jean-le-Blanc et l’Autour des palombes en milieux forestiers ;
- le Busard Saint-Martin dans les landes des hauts de versants, en bordure du plateau.
La proximité de zones ouvertes, utilisées comme terrains de chasse (plaine et coteaux de Castres, plateaux agricoles au nord, landes et affleurements rocheux), renforce l’intérêt du site pour la reproduction de ces espèces.
La tranquillité globale du site (versants raides et peu accessibles, propriétés privées du plateau...) est également un facteur important pour les rapaces sensibles aux dérangements sur leurs sites de nidification. Cet élément est important dans le contexte local où plusieurs sites potentiels de nidification voisins, notamment plus à l’ouest, subissent une pression anthropique croissante (mitage lié au développement d’habitats pavillonnaires) défavorable à ces rapaces.
Les landes sèches, rares et en régression dans le Tarn, peuvent aussi être utilisées comme dortoirs en période hivernale par le Busard Saint-Martin.
Le plateau boisé du Verdier et de Campsoleil, de par la composition, la structure diversifiée et l’âge des peuplements, est très favorable à la nidification d’espèces forestières, avec en particulier la présence du Pic noir – 1 couple – et du Pic mar – au moins 5 couples –, peu abondants dans le département du Tarn.
Parmi les mammifères, on retiendra la présence de la Loutre d’Europe, espèce peu commune dans les cours d’eau tarnais, et de sites de reproduction de chauves-souris, en particulier d’espèces appartenant au complexe Petit/Grand Murin (Myotis myotis/blythii).
La ZNIEFF abrite également des rhopalocères rares (papillons) dont la Mélitée des linaires (Melitaea dejone).
L’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est également présente sur certains cours d’eau.
L’Agout abrite encore quelques petites populations de Moule perlière (Margaritifera margaritifera). Cette espèce est fortement menacée sur l’ensemble de son aire de répartition.
Le site occupe la vallée encaissée de l’Agout et ses versants boisés entre Burlats et Roquecourbe ainsi que le plateau boisé de Campsoleil. Il correspond aux habitats et territoires des espèces animales et végétales mentionnées.