Ce site est constitué par la partie amont de la rivière Gijou, depuis Lacaze jusqu’à sa source (longueur de 21 km). La zone inclut également le lit majeur du cours d’eau qui est constitué sur la grande partie du linéaire par des prairies assez larges dans la partie aval. Dans la partie située en amont de Gijounet, la vallée est plus encaissée, et les prairies sont plus réduites et jouxtées par des chênaies-frênaies sur des sols en forte pente.
Quelques falaises sont présentes par endroits.
La végétation de ces parois verticales est remarquable par son caractère méridional (Antirrhinion asarinae très typé) pour les formations ensoleillées. Plus rarement, des formations en ombrée riches en fougères apparaissent. On notera les rares Saxifrage continentale (Saxifraga continentalis), Saxifrage de l’Écluse (Saxifraga clusii), Joubarbe araignée (Sempervivum arachnoideum subsp. tomentosum), Muflier asaret (Asarina procumbens) sur ces falaises. Les sommets ou les replats de ces falaises hébergent également des complexes d’habitats remarquables (tonsures annuelles, dalles acidiphiles, landes, ourlets, boisements xérophiles). On y notera en particulier des pelouses originales à Festuca arvernensis du Koelerio macranthae-Phleion phleoidis.
La rivière Gijou est colonisée notamment par la Truite commune et la Lamproie de Planer. La présence d’une grotte favorise également la présence de certaines espèces de chauves-souris, aussi bien en période hivernale qu’estivale. Certaines prairies humides favorisent la présence du Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum). L’Agrion nain (Ischnura pumilio) profite des annexes hydrauliques du cours d’eau pour se développer. D’autres espèces protégées et/ou d’intérêt communautaire peuvent également être observées (le Héron bihoreau dans la ripisylve, le Faucon pèlerin en falaise...).
Les milieux discriminants sur ce site sont essentiellement constitués par les deux cours d’eau où la qualité de l’eau permet l’installation d’espèces exigeantes. La végétation aquatique est constituée d’herbiers enracinés. Depuis la source jusqu’à Lacaze, les groupements sont exclusivement bryophytiques (dominés par Fontinalis antipyretica) ; plus en aval, la Renoncule en pinceau (Ranunculus penicillatus) (dont c’est surement la première mention dans le Tarn) apparaît et devient dominante. On peut également noter la présence de prairies humides intéressantes, notamment en termes de fonctionnalité hydraulique (zone d’expansion des crues) et patrimoniale.
La rivière Gijou abrite des habitats permettant à la Truite commune et à la Lamproie de Planer de réaliser leurs cycles vitaux. On note en particulier la présence de zones de frayères. Le Goujon, la Loche franche et le Vairon forment avec la Lamproie de Planer un cortège déterminant.
L’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est présente sur au moins un affluent du Gijou.
Cependant, l’impressionnante abondance de l’Écrevisse signal (Pacifastacus leniusculus) dans l’ensemble du cours d’eau représente certainement une grave menace pour l’équilibre écologique du cours d’eau par ailleurs bien conservé.
Cette zone est délimitée latéralement par le lit majeur du cours d’eau, et longitudinalement depuis la source jusqu’à Lacaze. Cette délimitation s’appuie, latéralement au cours d’eau, sur les deux routes qui longent le Gijou en excluant les villages qui ne présentent pas d’intérêt écologique. Un affluent a été inclus dans cette zone par la présence d’une espèce animale à forte valeur patrimoniale.