La ZNIEFF se trouve sur les terrasses alluviales entre les vallées du Tarn et de l’Agout. Elle correspond à une forêt de plaine d’une superficie de 760 ha, « isolée » dans un environnement agricole (cultures intensives).
La forêt est essentiellement composée de taillis et taillis sous futaie de chênes et de Charme, ainsi que de boisements de conifères. Quelques petites landes (éricacées, genêts...) subsistent au sein du massif.
De par sa superficie et sa situation au sein d’un environnement largement dominé par une agriculture intensive de moins en moins propice à la biodiversité, la forêt de Giroussens, comme les autres grands massifs de plaine ou de coteau, joue un rôle de refuge pour de nombreuses espèces de faune et de flore, et en particulier pour les espèces ayant des affinités forestières.
Les intérêts naturalistes sont donc multiples.
1. Faune :
Site de nidification d’oiseaux forestiers, notamment :
- des rapaces forestiers : l’Autour des palombeset le Circaète Jean-le-Blanc. Ces rapaces utilisent les zones ouvertes autour du massif comme terrains de chasse. Ces rapaces sont rares à peu abondants en Midi-Pyrénées et dans le Tarn, particulièrement en zone de plaine. La situation des couples nicheurs établis dans les massifs de plaine est particulièrement vulnérable du fait de la rareté des sites favorables à la nidification (absence de sites de substitution/remplacement en cas de dérangement ou de dégradation des sites utilisés) ;
- des pics : les futaies de chênes abritent le Pic mar, espèce forestière localisée dans le Tarn. Le Pic noir est à rechercher compte tenu de l’expansion de cette espèce en Midi-Pyrénées et de l’existence d’habitats favorables ;
- les landes, friches et jeunes fourrés issus de coupes forestières sont des habitats de nidification pour les Busards cendré et Saint-Martin. Ces deux espèces connaissent un net déclin dans les zones d’agriculture intensive du fait de la disparition des habitats de nidification (landes, friches...).
Les mares et petites zones humides présentes au sein de la forêt sont des zones de refuge et de reproduction pour les amphibiens, notamment le Triton marbré.
Cette forêt ancienne, assez intensément exploitée par le passé (elle fournissait le combustible à de nombreux potiers du XVe siècle à la Révolution), conserve des cortèges saproxyliques néanmoins remarquables avec de grosses populations d’espèces cavicoles (en particulier de cavités hautes : Cetonischema aeruginosa).
Il faut souligner la présence de 2 espèces : Dircaea australis et Strangalia attenuata, non signalées dans les massifs alentour. Ropalopus femoratus est une espèce relativement peu commune.
Malgré l’exploitation en taillis et taillis sous futaie de la forêt, plusieurs espèces de coléoptères saproxyliques caractéristiques de la maturité du site sont présentes. Parmi ces espèces, la diversité des mœurs représentées traduit le bon fonctionnement des processus liés à la dégradation du bois mort. Certains organismes se développent dans les carpophores de champignons ou aux dépens du mycélium qui dégrade le bois dépérissant, comme le mycétophage Mycetophagus piceus ou l’érotylide Triplax lacordairei. Les eucnémides (Dromeolus barnabita, Hylis cariniceps, Hylis olexai) se développent dans les branches mortes, souvent ensoleillées. Le colydiide Colobicus marginatus est prédateur sous les écorces d’arbres. On retrouve également plusieurs espèces de bois cariés, c’est-à-dire en cours de décomposition par certains champignons consommateurs de bois. Leur présence traduit la disponibilité de la ressource en bois mort pour des espèces telles que Necydalis ulmi, Dircaea australis ou Ampedus nigerrimus. Le stade ultime de décomposition du bois, à savoir le terreau d’une cavité, est représenté par la présence de la cétoine Cetonishema aeruginosa. Ces cavités se retrouvent dans les vieux arbres multicentenaires, qui ont disparu de la majeure partie des forêts de plaine françaises avec l’intensification de la sylviculture au cours de laquelle les arbres sont exploités à la fin de leur phase de croissance. La diversité de la faune recensée et de ses habitats associés traduit le bon état de conservation du site, c’est-à-dire sa maturité, la continuité de présence d’habitats liés au bois mort dans le temps et le bon fonctionnement des processus écologiques saproxyliques.
2. Flore :
Lesespèces de plantes déterminantes (essentiellement liées aux milieux sablonneux et siliceux) ont été recensées en forêt de Giroussens. Parmi celles-ci, 4 figurent sur la liste rouge des espèces rares et menacées en Midi-Pyrénées : la Cotonnière de France (Logfia gallica), la Petite Scutellaire (Scutellaria minor), l’Hélianthème taché (Xolantha guttata) et la Mousse fleurie (Crassula tillaea). Cette dernière est également protégée en Midi-Pyrénées.
Les limites de la ZNIEFF correspondent à celles du massif forestier (habitat des espèces mentionnées).