ZNIEFF 730010136
Vallée du Tarn de Puèch Mergou à Gaycre

(n° régional : Z1PZ0525)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF de plus de 2 500 ha correspond aux raides versants boisés et aux méandres de la vallée du Tarn entre Gaycre en amont et Puèch Mergou près de Marsal en aval.

Ce vaste site s’étend sur plus de 15 km, essentiellement sur la rive droite de la rivière Tarn.

Les versants, souvent à fortes pentes, sont essentiellement boisés par des taillis de chênes et de Châtaignier, ainsi que par quelques boisements de conifères (plantations).

Les parois et affleurements rocheux (schistes) sont nombreux, en particulier dans le secteur de Marsal-Longouyrou et du méandre d’Ambialet. Des landes sèches à éricacées et des fourrés sont également présents sur les affleurements rocheux.

Si la vallée est globalement soumise à une influence climatique d’ordre atlantique, les versants en exposition sud des méandres et des zones rocheuses possèdent une végétation d’affinités nettement plus méditerranéennes (exemple : Phillyrea angustifolia).

La diversité des conditions climatiques et stationnelles permet l’existence d’une flore remarquable et diversifiée comprenant plusieurs plantes déterminantes à l’échelle régionale.

Une grande partie d’entre elles sont liées aux zones rocheuses : la Saxifrage de l’Écluse (Saxifraga clusii subsp. clusii) [protégée dans le département du Tarn], la Doradille du Forez (Asplenium foreziense) [liste rouge régionale], l’Asplénium de Billot (Asplenium obovatum subsp. billotii), le Muflier asaret (Asarina procumbens), l’Érine des Alpes (Erinus alpinus), l’Arabette des Alpes (Arabis alpina subsp. alpina) et la Potentille des rochers (Potentilla rupestris).

Des espèces à affinités méditerranéennes, rares et/ou localisées dans le département, sont également présentes dans les pentes bien exposées et abritées des méandres : le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), la Bruyère arborescente (Erica arborea), l’Alavert à feuilles étroites (Phillyrea angustifolia), le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus) [liste rouge régionale], la Viorne tin (Viburnum tinus), ainsi que la Marguerite vert-glauque (Leucanthemum subglaucum), espèce protégée au niveau régional.

Sont aussi présentes la Canche printanière (Aira praecox), l’Arnoseris naine (Arnoseris minima) [liste rouge régionale], la Laîche paniculée (Carex paniculata), la Linaire de Pelissier (Linaria pelliceriana), le Séneçon livide (Senecio lividus) et le Silène à bouquets (Silene armeria).

La vallée du Tarn (et ses vallées affluentes) possède un peuplement de rapaces nicheurs particulièrement riche notamment avec toutes les espèces de rapaces diurnes nicheurs du département (13 espèces). Cette situation est liée à l’existence de nombreux sites potentiels de nidification forestiers et rupestres à proximité des terrains de chasse que constituent les plateaux voisins et du fond de la vallée du Tarn. La tranquillité des versants est également un élément important favorisant la présence de plusieurs espèces sensibles aux dérangements sur les sites de reproduction.

Plusieurs de ces rapaces figurent sur la liste des espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF du fait de leur valeur patrimoniale à l’échelle régionale et/ou nationale.

Le site abrite en particulier un à trois couples de Milan royal, dont c’est ici un des seuls secteurs de nidification réguliers dans le département du Tarn (population nicheuse estimée à 5-8 couples).

L’Aigle botté, dont seulement 10-12 couples nichent dans le Tarn, le Circaète Jean-le-Blanc et l’Autour des palombes se reproduisent également sur le site (un à deux couples chacun).

La présence de nombreuses zones rocheuses est propice aux rapaces rupestres rares et localisés que sont le Faucon pèlerin et le Grand-Duc d’Europe.

Les landes, outre leur intérêt comme terrains de chasse pour de nombreux rapaces (en particulier le Circaète Jean-le-Blanc et la Bondrée apivore), abritent également quelques couples de Busard Saint-Martin et de Busard cendré, espèces en déclin du fait, notamment, de la raréfaction des sites de nidification. Les landes accueillent également la Fauvette pitchou et la Fauvette passerinette.

Les bois de feuillus de la vallée du Tarn et des vallées voisines abritent le Pic mar, localisé et peu abondant dans le Tarn.

Les zones xériques de la vallée accueillent deux reptiles déterminants, rares et localisés dans le Tarn : le Lézard ocellé et le Lézard catalan.

Parmi les insectes, plusieurs espèces de cétoines des cavités d’arbres de gros volume et ensoleillées : Liocola lugubris et Cetonischema aeruginosa se développent dans le terreau de la cavité, phase ultime de la décomposition du bois qui résulte de l’action conjuguée d’une multitude d’organismes saproxyliques. Gnorimus variabilis se développe dans la carie rouge contenue dans les cavités (feuillus en général, mais souvent le Châtaignier).

La formation des cavités étant un processus lent et complexe faisant intervenir de multiples facteurs écologiques et plus particulièrement le bon fonctionnement des processus de dégradation du bois mort, la présence de ces coléoptères saproxyliques traduit la maturité des habitats liés aux vieux arbres.

Les grèves du Tarn abritent plusieurs orthoptères, dont le Grillon des torrents (Pteronemobius lineolatus) et l’Oedipode aigue-marine (Sphingonotus caerulens). L’Oedipode émeraudine (Aiolopus thalassinus), connue sur les berges du Tarn en aval, est probablement présente sur ces grèves. Parmi les sauterelles, les Decticelles des friches (Pholidoptera femorata) et échassière (Sepiana sepium) sont également présentes dans les prairies de fauche.

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe les versants et méandres constituant les habitats et les sites de reproduction des espèces déterminantes citées.