ZNIEFF 730010260
Forêt de Buzet

(n° régional : Z2PZ0224)

Commentaires généraux

La forêt de Buzet se situe sur les premières terrasses du Tarn, à 2 km au sud de ce cours d’eau en rive gauche. Elle s’y étire sur environ 5 km dans un axe nord-ouest - sud-est sur 2 km de largeur. Des ruisseaux affluents du Tarn y prennent naissance, et l’un d’entre eux la traverse dans sa partie sud. Le climat est de type océanique aquitain avec une sècheresse estivale marquée, celle-ci étant moins prononcée du fait de son exposition générale au nord-est. Ce massif forestier est caractérisé par son isolement : le plus proche en rive gauche et sans cours d’eau conséquent interposé, se trouve à 27 km au nord-ouest (forêt de Montech) ; la forêt de Giroussens, distante de 14 km à l’est, est séparée par l’Agout. Cet isolement aura évidemment des conséquences pour certains groupes faunistiques. En périphérie, les parcelles destinées au pâturage (par des chevaux surtout) sont dominantes.

Cette forêt de plaine de près de 1 000 ha est conduite en taillis, et l’essence dominante est le Chêne sessile. Il y a aussi des plantations de conifères, cèdres (9 ha), pins noirs d’Autriche et sylvestres. En sous-bois, le Petit houx (Ruscus aculeatus) est fréquent ainsi que la Fougère aigle (Pteridium aquilinum) et la Petite pervenche (Vinca minor) ; en zones de suintements prospèrent des stations d’Asphodèle blanc (Asphodelus albus). À noter la présence disséminée du Houx (Ilex aquifolium). Les landes de coupes et les lisières exposées sont colonisées par l’Ajonc (Ulex europaeus), le Genêt à balais (Cytisus scoparius), la Callune (Calluna vulgaris) et des bruyères (Erica sp.).

L’intérêt de cette ZNIEFF est lié à l’étendue de ce massif forestier d’un seul tenant dans un environnement fortement déboisé. Des dix régions forestières de la Haute-Garonne, celle des vallées de la Garonne et de ses affluents est une des deux plus faibles en taux de boisement (8,6 %). Il est, en outre, renforcé par la dissémination de pièces d’eau de dimensions variées (au moins quinze concernent des mares, trous d’eau d’anciennes extractions, petits lacs, etc.), et par le réseau hydrographique en connexion avec la ripisylve du Tarn et partiellement avec les lambeaux de bois des terrasses. Cette ZNIEFF est un sanctuaire pour les amphibiens inféodés au milieu forestier dans ce secteur géographique. Des 4 espèces inscrites à l’annexe IV de la directive « Habitats », le Triton marbré (Triturus marmoratus), vulnérable en zone de plaine (liste rouge Midi-Pyrénées) mérite une attention particulière. Les points d’eau même infimes (ornières, fossés) sont indispensables pour la reproduction de cette population. Le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) niche dans les landes des coupes forestières. 5 espèces floristiques déterminantes sont notées dans la ZNIEFF. L’Euphorbe poilue (Euphorbia illirica) se trouve en bonne quantité sur les sols hydromorphes ; la Linaire de Pélissier (Linaria pelisseriana) se rencontre dans les landes ; une population de Lupin à feuilles étroites (Lupinus angustifolius), protégé en Midi-Pyrénées, se trouve dans une friche en bordure nord de la forêt.

450 ha acquis par le département de la Haute-Garonne en 1981 sont gérés en partenariat avec l’ONF. Progressivement, des parcelles seront conduites en futaie, avec un souci de préserver certaines zones en régénération naturelle et de conserver des arbres morts sur pied, ce qui pourra s’avérer intéressant pour l’avifaune troglophile et les insectes saproxyliques. Cette partie de forêt étant ouverte au public (20 000 personnes/an), des parcelles sont volontairement écartées du balisage et rendues difficiles d’accès. Une sensibilisation au milieu naturel est omniprésente. Les mares sont gérées de façon à éviter leur comblement.

Depuis le 28 janvier 2016, la forêt départementale de Buzet-sur-Tarn est classée en Espace naturel sensible (ENS)

Commentaires sur la délimitation

Les limites suivent essentiellement le contour du massif forestier. Au nord, deux extensions linéaires de part et d’autre de la D15e et longeant le talus de terrasses favorisent la connexion avec le réseau hydrographique des ruisseaux affluents du Tarn. Notons que l’extension ouest possède une petite pièce d’eau, tandis que celle à l’est présente, dans le lit du départ d’un ruisseau, une micro-zone plus ou moins marécageuse à Iris jaune (Iris pseudacorus), dans un pré pâturé. Au milieu du front est du massif forestier, au niveau de la D32e, les limites suivent un pré-bois et un pré pâturé pour rejoindre deux petits lacs alimentés par des sources et un bois bordant un ruisselet. Au sud, les limites incluent le ruisseau de Palmola et le lac du golf de Palmola. La zone non boisée à l’angle de la D32d et du front ouest de la forêt concerne un complexe de parcelles de landes, prés pâturés et cultures ; une mare se situe à peu près en son centre, alimentée par une source. Deux annexes, en plus du massif forestier, ont été retenues : en regard du front ouest de la forêt, une petite pièce d’eau (ancienne extraction de gravats) connectée au réseau hydrographique affluent du Tarn et entourée d’ajoncs et de prunelliers, ainsi qu’un petit lac, le Communal, au nord-est. Les contours, s’attachant à inclure les milieux aquatiques, visent à maintenir une population d'amphibiens inféodés au milieu forestier et à favoriser le brassage des espèces qui sont plus ubiquistes.